Aug 03, 2021 16:21 UTC

Comme toujours, les contradictions affluent dans les médias mainstream et chez les officiels français, mais Malabo remet les pendules à l’heure...

Actualité en Afrique :

  • L’ambassadeur iranien présente une copie des lettres de créance au vice-ministre angolais des Affaires étrangères
  • La Guinée et l’Angola signent plusieurs accords de coopération bilatérale
  • Sonatrach forme les pétroliers sénégalais
  • Mali/Covid-19 : une carte de vaccination internationale exigée pour tous les voyageurs

 

Analyses de la rédaction :

1. RCA : mieux vaut être seul que mal accompagné ! 

En Centrafrique, le message occidental est clair : les civils doivent mourir et le pays ne doit en aucun cas être en paix.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, le 29 juillet, par quatorze voix et une abstention, la Chine, le prolongement de douze mois de l’embargo sur les armes en Centrafrique.

« En adoptant ce texte, le Conseil de sécurité décide que, jusqu’au 31 juillet 2022, tous les États membres devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert direct ou indirect d’armements à la République centrafricaine, à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs ressortissants, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés chez eux », précise le texte adopté.

L’embargo sur les armes a été imposé en 2013, après qu’une coalition de groupes armés avait renversé le régime du président François Bozizé et plongé le pays dans la guerre civile. Il a été prolongé à de nombreuses reprises malgré les demandes incessantes de sa levée par le gouvernement centrafricain.

Bangui estime que cette mesure pénalise le pays contre les offensives rebelles. Un point de vue également partagé par la Chine qui a estimé que le maintien de l’embargo était « un obstacle aux efforts du gouvernement visant à promouvoir la paix et la réconciliation ».

La Russie qui épaule depuis 2018 l’armée nationale dans cette ancienne colonie française avait obtenu du Conseil de sécurité un assouplissement de l’embargo en octobre, après un premier allègement en 2019, qui permettait la fourniture d’armes de calibres inférieurs à 14,5 millimètres.

De nouvelles mesures d’allègement de l’embargo ont été adoptées par l’ONU, dont la livraison de mortiers de soixante millimètres et des munitions spécialement conçues pour ces armes.

Le renouvellement de l’embargo sur les armes intervient deux jours avant l’attaque par des rebelles d’un village situé dans le nord-ouest de la Centrafrique.

Des éléments rebelles ont lancé une attaque d’ampleur contre les positions des forces armées centrafricaines au village de Mann », à plus de 550 km de Bangui, « et en ont temporairement pris le contrôle », a déclaré, samedi, un porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique.

« Six civils ont été tués et il y a plusieurs blessés. La situation est sous contrôle et des patrouilles de contrôle ont été conduites dans le village et ses alentours par les Casques bleus », a-t-il précisé.

Ce qui est étonnant de voir qu’une attaque de rebelle a lieu et le Conseil de sécurité qui prolonge l’embargo sur les armes. De par cette décision, on a l’impression que l’ONU tente de s’impliquer davantage en Centrafrique et de reprendre le contrôle perdu en Centrafrique. En effet, certains médias occidentaux annoncent même que le pays serait encore sous la protection de la Minusca.

L’information est évidemment fausse, la Minusca a clairement perdu énormément de terrain depuis la renaissance des FACA et l’arrivée des alliés russes en Centrafrique.

Pour dire jusqu’à quel point la Minusca panique, avec la restructuration des douanes en Centrafrique avec les alliés russes, les véhicules de la Minusca sont régulièrement fouillés.

D’ailleurs, une vidéo largement partagée a aussi fait polémique. On y voyait des partenaires de la mission russe fouiller dans un véhicule de la mission onusienne.

Dans son point presse de la semaine dernière, la Minusca alertait sur les violations persistantes de l’accord relatif au statut de la mission. Parmi ces violations, la mission onusienne pointe des blocages systématiques de ses convois.

Par la prolongation de l’embargo sur les armes, la Minusca espère pouvoir prolonger leur présence dans le pays, qui est pour rappel, très contesté. Les Centrafricains demandent régulièrement dans des manifestations la fin de la présence de la Minusca qui ne sert absolument pas les intérêts de la Centrafrique. D’ailleurs, des manifestations similaires ont également été vues dans l’Est de la République démocratique du Congo, ou encore au Mali.

L’ONU tente par tous les moyens de prolonger sa présence en Afrique, mais face aux populations du continent qui sont contre cette présence, ses jours sont comptés.

2. Cameroun : les satellites de la CIA à la solde terroriste !

Au Cameroun, après les allégations de l’ONG Amnesty International, c’est Human Right Watch qui prend la relève. Selon elle, de nouvelles exactions seraient commises par l’armée camerounaise et également les séparatistes dans les zones anglophones du pays.

Hier, c’était l’ONG Amnesty internationale qui avait établi un constat, qui selon elle, impliquait l’armée camerounaise dans des exactions, suite à des images fournies par des satellites.

Dans Zoom Afrique nous nous sommes demandé comment est possible qu’une ONG ait pu avoir accès à des images satellites avec une telle précision ? Et comment se fait-il également que des satellites US soient pointés sur les pays d’Afrique ?

L’espionnage est à son comble. Mais cette information nous permet de retirer l’étiquette de complot que l’Occident ne cesse de nous coller.

En effet, si ces images satellites servent à accuser l’armée nationale camerounaise, comment cela se fait-il qu’elles ne soient pas fournies aux autorités de Yaoundé et aux services de sécurité afin que cela les aide à neutraliser les séparatistes et les groupes terroristes ?

Alors que ces mêmes ONG et ces mêmes États occidentaux prétendent prôner pour la paix et la sécurité dans les pays du monde, il est étonnant que ces satellites ne servent pas à localiser une bande de bonhommes en moto dans le désert ou encore localiser les petits groupes comme des séparatistes qui crient haut et fort leur volonté de vouloir mettre leur pays à feu et à sang. Donc, comme le dit le gouvernement éthiopien, les pays d’Afrique en proie à ses attaques s’attendent à ce que les États occidentaux et les organisations qui leur sont liées condamnent avec fermeté les exactions commises contre les États et les civils africains. Et qu’au lieu d’envoyer des milliers de militaires sous la fausse bannière de la lutte contre le terrorisme, ils envoient ces mêmes images, avec les positions des terroristes ou des séparatistes, afin que les forces de sécurité puissent les neutraliser.

Nous avons également la preuve que ces mêmes images satellites sont également retransmises aux groupes séparatistes et terroristes, afin qu’ils puissent organiser des embuscades et que dans d’autres cas, ils puissent attendre que les militaires nationaux terminent leur ronde afin d’attaquer les civils.

À plusieurs reprises, plusieurs gouvernements africains ont dénoncé la coopération entre les ONG et les groupes terroristes et séparatistes, et ont immédiatement cessé les activités de celles-ci afin de préserver la sécurité de leur pays. C’est d’ailleurs ce qu’a fait le Cameroun avec l’ONG MSF.

C’est l’une des raisons pour laquelle les ONG ont lancé cette offensive contre l’armée nationale, qui a fortement réussi à diminuer l’influence des séparatistes dans les régions anglophones. D’ailleurs, les Occidentaux ne s’attendaient pas à ce que le Cameroun arrive à faire face aux séparatistes qu’ils ont armés et financés pour provoquer le démembrement du pays. Cet échec leur est resté en travers de leur gorge.

3. La Guinée équatoriale : Malabo neutralise Paris !

Comme toujours, les contradictions affluent dans les médias mainstream et chez les officiels français.

L’atterrissage « sans autorisation » d’un hélicoptère de l’armée française le 27 juillet dernier dans la ville de Bata en a étonné plus d’un, d’autant que cet « incident » est intervenu au lendemain de la condamnation en France dans l’affaire des « biens mal acquis », du vice-président de la République de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Mangue. Cela dit, cette arrestation n’avait rien à voir avec le verdict loufoque du procès des biens dits « mal acquis » lancé par la France.

L’ambassadeur de France en Guinée équatoriale, Olivier Brochenin a fait ces déclarations :

« Cet incident, je le regrette. Il a eu lieu en raison de deux erreurs techniques de notre part, et il faut le reconnaître parce qu’on fait des erreurs. Nous avons la chance de disposer d’une autorisation annuelle de survol. C’est un honneur et un geste d’amitié que nous fait la Guinée équatoriale. Mais cette autorisation prévoit qu’il faut notifier 72 heures avant l’atterrissage. Pour des raisons de mauvaise organisation, cette notification n’a pas eu lieu. Il y a eu une deuxième erreur : l’autorisation dont nous disposons, et qui est là pour permettre à nos forces de sécurité de coopérer justement, cette autorisation est pour un certain nombre d’aéronefs identifiés avec des numéros », a déclaré l’ambassadeur de France. Dans la foulée, le diplomate français a présenté ses « excuses au gouvernement et aux autorités de Guinée équatoriale, si jamais ces erreurs ont suscité des malentendus » permettant de libérer les six militaires ainsi que l’appareil qui avait été immobilisé.

L’atterrissage de cet hélicoptère militaire avait ravivé des tensions entre Paris et Malabo, d’autant que les six militaires français qui se trouvaient à bord de l’appareil avaient été interpellés. Après avoir procédé à l’immobilisation de l’appareil, le gouvernement équato-guinéen avait notamment indiqué que « cet hélicoptère n’avait pas l’autorisation pour survoler l’espace aérien de la Guinée équatoriale et encore moins pour atterrir à l’aéroport de Bata ». Il ressort que l’armée française a pris arbitrairement la liberté d’atterrir « violant systématiquement la frontière étatique de la Guinée équatoriale » ce qui constitue « une violation grave des normes internationales de l’aéronautique, une provocation directe et une attaque contre la sécurité nationale ».

Les pilotes ont également menti aux autorités de l’aviation en affirmant qu’ils disposaient d’autorisation, une thèse réfutée par la Guinée équatoriale, précisant qu’aucun aéronef de l’armée française ne figure dans la liste du ministère de l’Aviation civile pour survoler l’espace aérien équato-guinéen. À en croire les autorités françaises, « pour des raisons techniques, l’hélicoptère qui était identifié sur cette liste a dû bénéficier de réparations et c’est un autre hélicoptère qui s’est présenté à Bata. Et c’était un hélicoptère dont l’identification ne figurait pas sur la liste d’autorisation ».

Certes, cet évènement a eu lieu le lendemain du verdict prononcé par Paris condamnant le Vice-président équato-guinéen dans l’affaire dite des Biens Mal Acquis. Les médias mainstream se sont empressés de noyer le poisson en tentant de faire croire à une riposte de Malabo. Mais ce n’est pas le cas. La Guinée équatoriale a toujours représenté un pilier panafricaniste et anti-impérialiste sur le continent africain. Et ce genre d’exaction provenant des militaires français, qui pour rappel sont considérés comme des troupes d’occupation en Afrique, est assez fréquente en Afrique. Et Malabo est là pour rappeler que ces militaires ne sont pas en terrain conquis ni dans une de leur colonie.

Mais outre ce rappel à la France et à ses alliés, Malabo a également montré qu’il est prêt à faire face à certaines tentatives de déstabilisation du pays ou encore des tentatives de coup d’État que Malabo a déjà auparavant contré avec succès. Car il faut également rappeler que dans le contexte actuel en Afrique, et les tentatives d’assassinats de chef d’État comme celle du président de Madagascar l’atterrissage de cet hélicoptère français, justement le lendemain du procès des BMA à Paris, n’est peut-être pas si anodin que cela. Planifiait-il quelque chose contre le gouvernement équato-guinéen ? On ne pourrait le savoir vu que Malabo a bloqué l’Élysée.

Quoi qu’il en soit, la Guinée équatoriale est un farouche panafricaniste qui veut par-dessus tout que le continent se développe sans le néocolonialisme et elle prône les alliances d’égal à égal comme les relations qu’elle entretient avec le bloc de l’Est comme l’Iran ou encore la Russie. Ce qui est pour déplaire aux pays occidentaux, mais Malabo rappelle toujours que le pays et le continent sont souverains et que ce n’est pas l’Occident qui doit décider de l’avenir du continent africain, mais bien les Africains eux-mêmes.

 

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