Jul 28, 2021 09:17 UTC
  • La fin de la lune de miel MBS-MBZ

Foreign Policy dévoile les défis devant le CCGP issus de la fissure au sein de la grande instance arabe dans la région à la suite des différends sérieux entre MBS et MBZ

Foreign Policy écrit que le problème fondamental du CCGP est que les intérêts collectifs et politiques des six membres du CCGP pivotaient autour de la question de la sécurité, mais que celle-ci a perdu son importance dans les politiques du Conseil, et cela malgré l’existence de la menace iranienne.

La revue américaine Foreign Policy fait allusion aux tensions survenues entre Riyad et Abou Dhabi.

Les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) qui étaient autrefois fortes, se sont détériorées au cours de l'année écoulée, et d’ailleurs depuis ces dernières semaines.

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« Les divergences entre les deux pays sont multiples, elles portent notamment sur la guerre au Yémen, le rythme de la réconciliation avec le Qatar après trois ans et demi de tension, la normalisation des relations avec Israël et le Pacte d’Abraham, les relations avec la Turquie, la production de l'OPEP, les stratégies à adopter envers l'Iran et le commerce extérieur », souligne Foreign Policy.

L’étendue des différends, bien sûr, ne se limite pas à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, elle englobe les six États membres du CCGP. Plus tôt les pays extérieurs du cercle prendront conscience de ces changements, plus ils pourront gérer leurs relations avec l'ensemble de la région.

Foreign Policy explique en outre que les tensions entre Riyad et Abou Dhabi ne sont pas nouvelles. « En fait, les tensions entre les deux pays ne sont pas nouvelles. Ces tensions étaient une caractéristique des politiques volatiles du Conseil de coopération du Golfe des décennies avant les soulèvements arabes en 2011 », estime le journal.

Les États membres du CCGP, cependant, auraient ignoré ces différences en raison de leurs préoccupations communes au sujet de l'Iran. Leur résurgence rappelle que la concurrence entre les États riverains du golfe Persique existe depuis longtemps au sein du CCGP.

L’arrivée d'une nouvelle génération d'hommes politiques dans ces pays contribue également à façonner de nouvelles dynamiques dans les relations entre ces pays. Ce n'est pas un hasard si les nouveaux développements politiques ont coïncidé avec le changement générationnel des dirigeants, selon le magazine.

La mort du roi Abdallah en Arabie saoudite (2015), du sultan Qaboos à Oman (2020) et du cheikh Sabah au Koweït (2020) et l'arrivée au pouvoir de dirigeants moins importants et plus âgés dans l'arène politique, dont Mohammad ben Salman en Arabie saoudite, Soltan Haytham à Oman, et Tamim ben Hamad au Qatar, a provoqué un profond chamboulement.

Mais ce sont les soulèvements de 2011 qui ont marqué un tournant dans les relations entre les pays du CCGP. L'effet domino des manifestations, qui ont commencé à Bahreïn, a incité les monarchies limitrophes du golfe Persique à travailler plus étroitement ensemble pour contrer ce qu'ils considéraient comme une menace commune contre la sécurité de la région.

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« L’envoi des chars d’assaut dans les rues par le régime d'Al Khalifa en mars 2011 était un signe clair que ni l'Arabie saoudite ni les Émirats arabes unis n'autoriseraient un soulèvement dans leur pays voisin », note le journal. « Ces événements ont marqué le début d'une coopération plus étroite entre les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, qui s'est ensuite davantage manifestée en Syrie et au Yémen, et s'est tournée en 2017 vers le Qatar. »

Le journal rappelle que malgré les pressions exercées sur le Qatar, Riyad n’a pas pu mettre à genoux Doha et le différend a finalement été résolu en janvier 2021, grâce à la médiation du Koweït.

Au milieu de la crise du Qatar, les discussions sur le déclin du CCG en tant qu'organisation et son remplacement par l'épanouissement des relations bilatérales entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont de nouveau culminé. Mais peu de temps après, les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont tendues.

Le retrait des Émirats arabes unis de la guerre au Yémen en 2020 et leur soutien aux groupes mandataires locaux connus sous le nom de « Conseil de transition du Sud », qui auraient des tendances séparatistes, ont creusé le fossé entre Riyad et Abou Dhabi. Peu après, Abou Dhabi a prétendu que des négociations en coulisse avec l’Iran étaient en cours : une allégation qui a attisé encore plus la divergence.

La normalisation des relations avec Israël est un autre sujet de discorde. Les EAU ont signé un accord de normalisation avec Israël dans le but de bénéficier d'une coopération plus étroite avec Washington, et le soutiennent ouvertement et fermement.

Riyad a longtemps adopté une approche plus prudente, malgré des relations secrètes et de longue date avec Israël, selon Foreign Policy.

Pendant ce temps, l'Arabie saoudite tente de s'imposer comme une nouvelle plaque tournante commerciale dans la région du golfe Persique en rivalisant avec ses voisins, et appelle donc les entreprises internationales à installer des bureaux dans leur pays. Riyad a également modifié ses propres lois tarifaires et inscrit à l'ordre du jour des contre-mesures sur les marchandises produites dans les zones franches.

Foreign Policy écrit que le problème fondamental du CCGP est que les intérêts collectifs et politiques des six membres du CCGP pivotaient autour de la question de la sécurité, mais que celle-ci a perdu son importance dans les politiques du Conseil, malgré l’existence de la menace iranienne.

De tout cela, le magazine conclut que les membres du CCGP continueront à travailler ensemble sur la base de liens familiaux, tribaux et commerciaux, mais que l'esprit de « compromis » qui a émergé parmi les membres de la plus grande instance arabe du golfe Persique, affecterait dans les années à venir toutes leurs décisions politiques, économiques et régionales.

 

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