Aug 02, 2021 14:30 UTC

Au sommaire : 1- Russie : les armes hypersoniques, la carte-maîtresse de Poutine face à l’Occident ?

Après l'Avangard et le Kinjal, voici le Zircon. C'est le dernier venu dans l'"invincible" armada russe.

Capable de voler jusqu'à Mach 9 et d'une portée théorique de 1.000 km, ce missile hypersonique a réussi un nouveau test qui le rapproche de sa mise en service dans la marine russe, où il équipera des frégates et, à terme, des sous-marins nucléaires.

Ce missile hypersonique fait partie des armes "invincibles" annoncées en grande pompe en 2018 par Vladimir Poutine, accompagnées d'un avertissement aux pays occidentaux : "Ecoutez-nous maintenant !".

Deux sont déjà en service : le missile Kinjal, qui équipe l'armée de l'air et surtout "l'arme absolue" du président russe, le planeur hypersonique Avangard.

Pouvant emporter une charge nucléaire, il vole jusqu'à 33.000 km/h et change de façon imprévisible de cap ou d'altitude, le rendant quasiment impossible à intercepter. Ainsi les Russes ont gagné une "longueur d'avance" sur les Américains, initiateur de cette course.

Lancée dans la course aux missiles hypersoniques, la Russie a selon des experts une "longueur d'avance" en la matière, qu'elle pourrait utiliser comme levier de négociations sur le contrôle des armes. En matière d'armes hypersoniques, l'avance technologique russe est indéniable. "Personne d'autre que la Russie n'en a, mais tout le monde en veut", souligne Alexandre Golts.

De son côté, la Chine a dévoilé son premier missile hypersonique en octobre 2019 ce qui a conduit Washington à réactiver plusieurs programmes en sommeil. La France s'est aussi lancée dans la course.

Plus que leur vitesse, finalement pas supérieure à celle d'un missile balistique intercontinental, les armes hypersoniques sont redoutables pour leur capacité à changer de direction et non suivre une trajectoire prévisible, rendant obsolètes les défenses antimissiles.

"L'Avangard est une réussite scientifique remarquable mais d'un point de vue militaire, il n'y a absolument aucune différence entre ça et une ogive nucléaire banale", assène Alexandre Golts. A ses yeux, Moscou dispose déjà d'une arme invincible : "son arsenal nucléaire, presque la moitié des capacités mondiales".

Pourquoi alors dépenser des milliards pour de tels missiles ?

"L'idée n'est pas nécessairement d'utiliser ces armes (...) mais de montrer que n'importe quelle arme que quelqu'un développe, vous l'aurez en premier.

Toujours est-il que pour les Russes, ces nouvelles armes super hypersoniques pourront faire office de levier de pression pour faire aboutir les négociations et ramener Washington à la raison. La Russie pourrait notamment profiter de son avantage pour ramener les Etats-Unis à la table des négociations en matière de contrôle des armes. "C'est une stratégie courante de développer de nouveaux systèmes d'armes non pas dans l'idée de les déployer, mais comme moyen de négociation", relève Cameron Tracy

En attendant que ce dialogue aboutisse, ou pas, on assiste "certainement à la phase d'ouverture d'une course aux armements", estime Hans Kristensen, expert en armes nucléaires à la Federation of American Scientists. "Une course dangereuse pour savoir qui a la capacité de détruire les installations de l'autre camp en premier", ajoute-t-il : "personne ne sait vraiment comment ça va se terminer".

Source :  AFP

 

2- Cuba : la police sanctionnée par les USA

Le président américain a décrété de nouvelles sanctions contre la Havane en ajoutant à l'embargo et aux innombrables sanctions contre l'île de nouvelles mesures contre la police cubaine, après les manifestations des 11 et 12 juillet.

Les Etats-Unis ont pris le 30 juillet des sanctions contre la police cubaine, Joseph Biden promettant que d'autres mesures allaient suivre à moins d'un changement « drastique » à Cuba. En marge d'une réunion à la Maison Blanche avec des représentants des Américains d'origine cubaine très hostiles à La Havane, le président américain a assuré qu'il «il y en aura[it] d'autres, à moins d'un changement drastique à Cuba », ce qu'il n'attend pas.

Les Etats-Unis ont ainsi sanctionné le 30 juillet deux hauts responsables de la police cubaine, ainsi que l'ensemble de la Police nationale révolutionnaire (PNR) pour leur « participation à la répression des récentes manifestations contre le gouvernement cubain », a annoncé le département du Trésor.

Le directeur de la PNR, Oscar Callejas Valcarce, et le directeur adjoint Eddy Sierra Arias, qui sont accusés de « graves violations des droits humains », sont ajoutés à la liste noire des Etats-Unis.

Leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis seront gelés et l'accès au système financier américain leur est dorénavant interdit. « Le Trésor continuera de sanctionner et d'identifier par leurs noms ceux qui facilitent les graves violations des droits humains du régime cubain », a noté la directrice de la principale unité du Trésor chargée des sanctions, Andrea Gacki.

« Les mesures prises aujourd'hui sont destinées à faire rendre des comptes à ceux qui sont responsables de la répression des appels du peuple cubain à la liberté et au respect des droits humains », a-t-elle ajouté.

Cuba, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez, a dans la foulée rejeté « fermement » l'inclusion de la PNR et de ses deux responsables sur des listes jugées « fallacieuses ».

« Ces mesures arbitraires s'ajoutent à la désinformation et à l'agression pour justifier un blocus inhumain contre Cuba », a écrit le ministre sur Twitter, en référence à l'embargo de Washington envers l'île depuis 1962.

« La rencontre du président Biden avec les annexionnistes cubains est une farce pour justifier l'opération de changement de régime contre Cuba. Le gouvernement américain ne s'intéresse qu'à la machinerie électorale de la Floride tout en ignorant les revendications du peuple cubain, de ses électeurs cubains et américains, et du monde », a ajouté le chef de la diplomatie cubaine dans un autre tweet en anglais et en espagnol. L'opportunité des manifestations pour resserrer l'étau

Les 11 et 12 juillet, des milliers de Cubains avaient manifesté aux cris de « Nous avons faim » ou « A bas la dictature ». Washington a immédiatement saisi l'opportunité pour multiplier les condamnations contre l'île sous embargo américain depuis 1962.

A l'issue de ces manifestations, les plus importantes depuis la révolution qui a porté Fidel Castro au pouvoir en 1959, une centaine de personnes ont été arrêtées, selon diverses organisations de l'opposition.

Le 17 juillet, en soutien à la révolution et au gouvernement souverain cubain, des milliers de manifestants se sont rassemblés à La Havane, la capitale cubaine

Le Trésor américain a annoncé le 22 juillet une première série de sanctions financières ciblées contre le ministre cubain de la Défense Alvaro Lopez Miera et les « bérets noirs », une unité spéciale du ministère de l'Intérieur déployée lors des manifestations.

Mais l'impact de ces sanctions, qui viennent s'ajouter à celles, beaucoup plus générales, qui visent déjà l'île des Caraïbes depuis des décennies, est très limité, d'autant que le ministère de l'Intérieur dans sa globalité était déjà sur la liste noire américaine.

Cuba, une île sous embargo étasunien depuis près de 60 ans, car elle mène une politique socialiste souveraine à quelques dizaines de kilomètres des côtes de Miami, a vu l'étau se resserrer sous Donald Trump, lequel a multiplié les sanctions contre le pays et l'a placé sur la liste noire des Etats soutenant le terrorisme.

Son successeur, Joseph Biden, accusé de mollesse par les Républicains, ne fait pourtant que poursuivre une politique hostile envers le gouvernement cubain. Les manifestations des 11 et 12 juillet se sont déroulées dans un contexte économique difficile pour Cuba, aggravé par l'épidémie de Covid-19.

Les restrictions liées à l'embargo de Washington touchent en effet tous les secteurs de l'économie cubaine, l'île peinant à se procurer des produits de première nécessité.

Plusieurs pays, dont la Russie, ont envoyé de l'aide humanitaire à Cuba ces dernières semaines. Par ailleurs, le gouvernement cubain et ses alliés soupçonnent les manifestations antigouvernementales d'avoir été attisées sur les réseaux sociaux depuis l'étranger. Plusieurs manifestations progouvernementales se sont en outre déroulées ces dernières semaines à Cuba, comme à l'étranger, où elles ont réuni des milliers de personnes.

Source : RT France

 

3- France : des CRS filmés encerclés et chassés par des manifestants anti-pass

En France, des CRS ont été filmés alors qu'ils étaient encerclés et chassés par des manifestants anti-pass.

Comme le montrent les séquences vidéo présentées, dès le départ lors de la mobilisation anti-pass de ce dernier samedi de juillet 2021, les CRS ont été surpris et entourés par les manifestants anti-pass qui étaient venus plus nombreux et plus déterminés cette fois dans les Rue de Paris.

En se voyant piégés, nos CRS ont tenté de repousser les manifestants anti-passage à coups de matraque et de poing pour se frayer de la sorte un chemin à travers la foule en formant une « carapace » de boucliers, une des tactiques de l'infanterie romaine, mais sans succès.

Source : Réseau international

 

4- Russie : et si l'OTAN tirait ?

Alors que Moscou constate une activité accrue des forces de l’OTAN à ses frontières, un amiral américain a fait noter que les survols des avions russes en mer Noire pourraient être des tentatives pour « nous inciter à tirer en premier », mais que, « dans l'ensemble, ces interactions sont sûres et professionnelles ».

L’un des amiraux américains les plus influents a expliqué dans quel cas les forces de l’OTAN pourraient ouvrir le feu sur des navires russes en mer Noire.

« Les manœuvres agressives de la Russie autour des forces américaines et de l'OTAN dans la mer Noire ces dernières semaines semblent destinées à provoquer une riposte », a déclaré Robert Burke, commandant des Forces navales des États-Unis Europe-Afrique, cité par Business Insider.

Selon lui, les membres de l'OTAN et leurs partenaires opérant dans cette zone « sont constamment surveillés par des navires russes, et dans l'ensemble, ces interactions sont sûres et professionnelles ».

« Nous n'allons pas le faire [tirer] en premier sans provocation », a souligné l’amiral.

Les forces de l'OTAN ont mené des exercices dans la mer Noire de la mi-juin à la mi-juillet, dont le plus important, Sea Breeze, a engagé entre autres les armées ukrainienne et américaine et impliqué 32 navires et 40 avions de 32 pays. Dans les jours précédant cette manœuvre débutée le 28 juin, des avions russes ont effectué ce que les responsables occidentaux qualifient de « vols dangereux autour des navires de guerre de l'OTAN dans la mer Noire », précise le média.

Or, les forces russes signalent régulièrement des interceptions d'avions de l'Alliance volant près de leurs frontières. Les tensions en mer Noire, devenue une zone d’intérêt particulier après le rattachement à la Russie de la péninsule de Crimée en 2014, se sont brusquement aggravées le 23 juin 2021. Moscou a alors annoncé avoir tiré des coups de semonce contre le destroyer britannique HMS Defender qui avait pénétré dans ses eaux territoriales.

Le lendemain, le 24 juin, un incident impliquant la frégate de la Marine royale néerlandaise HNLMS Evertsen (F805) et des aéronefs militaires russes a eu lieu dans la même zone. Des chasseurs SU-30 et des bombardiers SU-24 ont survolé le navire.

« Les vols des avions russes ont été effectués conformément aux règles internationales d’utilisation de l’espace aérien » après que « les moyens de surveillance des navires de l’OTAN de la Flotte de la mer Noire ont détecté que la frégate Evertsen, qui se trouvait dans les eaux neutres, a changé de direction et s’est dirigée vers le détroit de Kertch », a précisé la Défense russe.

Source: Reuters via Sputnik

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