Du colonialisme au geste politique : le nouveau jeu du duo Paris-Londres avec la carte palestinienne
Pars Today - Un média américain indique que la décision de la France et de la Grande-Bretagne de reconnaître l'État de Palestine n'est qu'un geste politique pour gérer les menaces internes dans les deux pays.
L'agence Bloomberg, dans un rapport analytique sur la décision de deux pays européens majeurs de reconnaître l'État palestinien, écrit : « La démarche de la France et de la Grande-Bretagne pour reconnaître un État palestinien indépendant ne vise pas à mettre fin à la guerre de Gaza ni à soulager la souffrance du peuple, mais doit être comprise dans le cadre d'une punition politique envers Netanyahu et le (gouvernement israélien). Une action qui pourrait ne pas avoir un impact significatif sur la situation sur le terrain. »
Bloomberg écrit que les deux pays clés dans la création d'Israël, à savoir la France et la Grande-Bretagne, menacent désormais de reconnaître la Palestine pour exercer une pression politique sur Netanyahu. Ces décisions, plus qu'une réponse humanitaire à la situation critique de Gaza, sont un moyen de punir le régime israélien pour sa conduite durant le dernier conflit.
Le rapport souligne que de telles positions ne conduisent ni à l'envoi d'aide humanitaire ni à l'ouverture d'un chemin clair pour la création de l'État palestinien. L'arrêt du soutien militaire à Israël pourrait être efficace, mais simplement reconnaître la Palestine, sans actions concrètes et une diplomatie plus large, ressemble davantage à un geste politique qu'à une véritable solution.
Palestine : un instrument de politique intérieure en France et en Grande-Bretagne
Alors que le débat sur la reconnaissance de l'État palestinien indépendant fait rage en Europe, les analyses montrent que cette position découle davantage de pressions et de considérations politiques internes en France et en Grande-Bretagne que d'un engagement en faveur de la justice internationale.
La reconnaissance de la Palestine par les dirigeants de ces deux pays est, plus qu'un changement fondamental dans leur politique étrangère, une réaction aux évolutions et menaces internes. Emmanuel Macron, confronté à d'importantes manifestations de partisans de la Palestine en raison de l'affaiblissement de sa position en France, a avancé cette question pour redorer son blason sur la scène internationale.
En Grande-Bretagne, le Premier ministre Keir Starmer aborde cette question alors qu'il fait face à de sérieux défis au sein du Parti travailliste et à l'émergence d'un concurrent dirigé par Jeremy Corbyn. La reconnaissance de la Palestine est en réalité une tentative de contenir le mécontentement interne et de préserver le capital politique de ces dirigeants dans leur propre pays.
Geste politique ou démarche diplomatique ? Le doute de Bloomberg sur la reconnaissance officielle de la Palestine
Dans son rapport critique, la source américaine souligne que la reconnaissance de la Palestine, sans les prérequis nécessaires à la création d'un État indépendant, n'est qu'un geste politique et qu’elle ne peut à elle seule établir la réalité d'un pays.
Le rôle historique France/Royaume-Uni en Asie de l’Ouest : de la délimitation des frontières à l'affrontement avec Netanyahu
La Grande-Bretagne et la France, qui étaient autrefois les architectes de l'ordre nouveau du Moyen-Orient après la Première Guerre mondiale, cherchent aujourd'hui à redéfinir leur rôle dans la région en critiquant la gestion d'Israël dans la bande de Gaza, non seulement pour résoudre la crise, mais aussi pour exercer une pression politique sur le cabinet de Benjamin Netanyahu.
Bien que les deux pays voisins ne soient plus des puissances coloniales, elles restent toujours des acteurs influents dans les évolutions de l’Asie de l’Ouest en raison de leur position au Conseil de sécurité et de leur rôle historique dans la définition des frontières actuelles de la région.
Ces deux pays, traditionnellement soutiens d'Israël, cherchent désormais à punir Netanyahu en exerçant une pression politique croissante en raison des crimes commis à Gaza.
Leurs récentes démarches pour reconnaître la Palestine ne sont pas seulement motivées par la compassion ou la résolution d'une crise intérieure, mais bien en réponse aux comportements injustifiables d'Israël durant la guerre de Gaza, dans le but de restaurer leur crédibilité dans la région.