Jul 28, 2021 19:04 UTC
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« De petits signes de changements se profilent au sein de la politique étrangère de l’Égypte dont la moindre modification pourrait affecter celle d’autres pays arabes, eu égard de la position du Caire dans le monde arabo-musulman », a déclaré un ancien diplomate iranien.

Sur fond de rapports récemment publiés à propos d’un dialogue en catimini entre l’Égypte et le Hezbollah dont la mèche aurait été allumée à la suite des discussions Téhéran-Le Caire, Modjtaba Amani a déclaré lors d’une interview exclusive avec l’agence de presse iranienne ISNA, que le résultat de la présidentielle en Iran avait et aura beaucoup d’impacts sur les évolutions en cours dans la région. 

« L’administration Biden a hâte de faire rentrer ses soldats et les États qui avaient réglé leurs politiques en comptant sur la présence militaire américaine dans la région ont été finalement obligés de les passer en revue en considérant la nouvelle situation », a déclaré l’ancien chef du bureau de la protection des intérêts de l’Iran en Égypte. 

Et d’ajouter : « Les Égyptiens, eux aussi, redéfinissent leurs politiques extérieures en vertu de nouveaux développements et les signes de changement qui se laissent constater chez leur politique étrangère prendront bientôt une forme plus concrète ». 

« Quel que soit le gouvernement au pouvoir en Égypte, ce pays revêt d’une position toute particulière au sein du monde arabo-musulman et les changements qui s’y produisent toucheront très probablement d’autres pays arabes. C’est le cas du changement de cap du Caire vis-à-vis de la République islamique d’Iran et de la Résistance. »

L’ancien diplomate iranien n’a pas exclu un approfondissement de relations entre les pays de la région dues aux modifications subies par leurs politiques étrangères. 

Des sources égyptiennes ont récemment confié à al-Araby al-Jadeed que des responsables chargés du dossier du Liban auprès du service de renseignement d’Égypte avaient déjà activé un canal de communication secrète avec le Hezbollah. 

« Pour la première fois, des responsables de haut rang du service de renseignement égyptien ont contacté Naïm Qassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah, et les deux parties ont discuté des dossiers tels que la situation dans la bande de Gaza, le rôle médiateur de l’Égypte et l’occupation israélienne. Elles se sont également penchées sur le dossier syrien et le soutien apporté par le Hezbollah à Damas ainsi que sur la situation au Liban affectée par la crise économique », ont précisé les mêmes sources qui réaffirment que l’ouverture d’un canal de communication entre l’Égypte et le Hezbollah s’inscrit dans le cadre des contacts établis par Le Caire pour ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Iran. 

Selon les mêmes sources, « l’Égypte projette de s’accaparer des atouts, dans les dossiers régionaux, non seulement vis-à-vis des pays occidentaux mais en plus face à ses partenaires au sein du Conseil de coopération du golfe Persique ». 

« Autrement dit, l’Égypte se considère comme un médiateur qui gère les relations entre les Iraniens et les monarchies arabes du golfe Persique. »

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