Alger conforte sa supériorité militaire
Après avoir participé à des exercices militaires avec l'Algérie, l'Espagne envoie un navire militaire dans une zone de conflit maritime avec le Maroc en mer Méditerranée L'Espagne a déployé son navire de patrouille Audaz (P-45) près des eaux de Melilla. Selon le ministère de la Défense, il est destiné à la défense des eaux territoriales. Il avait participé auapravant à des exercices militaires avec l'Algérie.
L'Espagne avait envoyé une note verbale au Maroc, selon la presse marocaine, pour protester contre l’autorisation accordée à une entreprise marocaine pour l’établissement d’une ferme piscicole dans les eaux proches des îles Zaffarines situées en mer d'Alboran au large des côtes marocaines, à l'est-sud-est de Melilla.
Les partis espagnols, notamment de droite, comme Vox, ont exigé l'envoi de navires dans la région pour se prémunir des « ambitions dans les eaux souveraines espagnoles ».
Sur fond de la controverse suscitée par la création d'une ferme piscicole près des îles Zaffarines, le commandement de l'état-major espagnol a publié hier des photos d'un de ses navires de guerre dans les eaux du bassin méditerranéen près de la ville de Melilla, accompagnées d'un message soulignant sa volonté de défendre les territoires « sous souveraineté espagnole ».
Pour la publication arabophone Sahifa, il s’agit d’un message mettant en garde contre une confrontation militaire avec le Maroc.
Pour les experts des relations entre l'Espagne et le Maroc, il est curieux que le ministère espagnol de la Défense ait délibérément expédié son navire de patrouille qui a participé mi-décembre à des manœuvres militaires avec l'Algérie, alors qu'il disposait d'une flotte importante.
Il a publié des photos de navires militaires à proximité des zones de conflit, manière d’annoncer sa préparation à confronter, en urgence, toute crise autour de Ceuta et Melilla, des îles centrales ou des Canaries dans l'océan Atlantique.
Alors que le Maroc cherche à moderniser son, arsenal, en achetant des équipements militaires de pointe et des drones à Israël et des systèmes de défense aérienne à la Chine, l’Algérie n’ambitionne pas de renforcer sa suprématie militaire dans la région maghrébine.
Elle est actuellement plus que jamais déterminée à élargir ses relations avec l’Iran et la Russie. Elle défend toujours la cause des Palestiniens, l’Autorité palestinienne en passe de normaliser ses relations avec Israël. Les dernières prises de décision d’Alger s’expliquent notamment par son souci envers l’accord de sécurité signé entre Rabat et Tel-Aviv.
« Le Mossad est à nos frontières », rapporte les médias algériens qui qualifient l’accord d’« une alliance militaire sale ».
Les commandants militaires algériens estiment que cette alliance à long terme pourrait favoriser la « supériorité militaire » de l’armée du Royaume marocain.
Le site Web « Bladi » écrit à cet égard : « Pour préserver sa supériorité militaire face au Maroc qui ne cesse de moderniser son armée, l’Algérie a renforcé ses relations avec la Russie, son partenaire militaire, et développé une relation discrète dans le domaine de la cybersécurité avec l’Iran qui a d’ailleurs soutenu la rupture de ses relations avec le Maroc. »
Contrairement au Maroc, l’Algérie soutient les Palestiniens face au régime sioniste. Deux semaines après la visite du ministre israélien de la Guerre, Benny Gantz, à Rabat, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a été reçu à Alger par le président Abdelmajid Tebboune, qui a souligné que le dossier palestinien serait au cœur du prochain sommet arabe prévu en mars à Alger, auquel le Maroc ne participera pas à coup sûr.