Haïti: l’invasion chimique américaine?
Actualités en Afrique : Nigeria: le gouvernement approuve l’installation d’un centre de maintenance, réparation et révision d’avions
Guinée: un plan de réhabilitation de 225 km de route annoncé pour Conakry
Mali/Russie : une coopération énergétique fructueuse
Le Niger se dote d’une agence de volontariat pour le développement
Analyses de la rédaction :
1. Haïti: les armes chimique US?Au lendemain d’un appel d’Antonio Guterres, le secrétaire général desNations unies (ONU), au déploiement d’une force armée internationaleen Haïti pour venir instaurer une prétendue sécurité, des milliersd’Haïtiens ont manifesté à Port-au-Prince, pour direnon à une invasion impérialiste.La manifestation dans la capitale a été émaillée de violences,plusieurs personnes ont été blessées par balle et une personne a ététuée. Les organisateurs ont accusé la police d’être à l’origine decette mort. « Cette jeune fille ne représentait aucune menace. Elle aété tuée en exprimant son désir de vivre dans la dignité », a dénoncéun manifestant quadragénaire qui a souhaité conserver l’anonymat.Le premier ministre, Ariel Henry, a demandé à la communautéinternationale une « force spécialisée armée » afin de stopperl’insécurité endémique et la crise humanitaire qui touche le paysgangrené par les gangs. Les haïtiens ne veulent pas de troupesétrangères sur leur territoire.Et voilà qu'apparaît, peut-être par enchantement, le fameux choléra,dont les origines et le fait que cela touche principalement lespeuples sous domination coloniale semble troublant.L’Organisation mondiale de la Santé a annoncé, mercredi, avoir recenséen Haïti 16 décès liés au choléra et 224 cas suspects. Cette maladieest réapparue dans le pays début octobre après trois ans sans un seulcas signalé.« Nous sommes profondément préoccupés par l’épidémie de choléra dansla capitale Port-au-Prince et les zones environnantes », a déclarélors d’un point de presse hebdomadaire, le directeur général de l’OMS,Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Selon le ministère haïtien de la Santépublique et de la Population, samedi dernier, on dénombrait 224 cassuspects de choléra et 16 décès ».« Un quart des cas suspects de choléra concerne des enfants âgés demoins de cinq ans », a alerté le Dr. Tedros.« La situation évolue rapidement, et il est possible que des casantérieurs ou supplémentaires de choléra aient pu passer inaperçus », ainsisté le chef de l’OMS, relevant que le mécanisme de surveillancemis en place par le gouvernement haïtien, avec le soutien de l’OMS etde ses partenaires, fonctionne dans « des conditions extrêmementdifficiles ».L’ONU et ses alliés sont en panique en ce moment, suite au nombreuxsoulèvements, principalement dans les pays du continent africain, quicondamnent ces instances qui ne jurent que par la politique du deux poidsdeux mesures.Les Haïtiens ne s'arrêteront pas tant que le projet d'arrivée de troupes étrangères ne sera pas annulé.
2. Les pays Africains ne veulent pas se dresser contre la Russie24 pays africains en plus de la Chine, du Pakistan et de l'Indeont refusé de condamner l'annexion de territoires ukrainiens parpar la Russie.Parmi eux, certains n'ont pas voté alors qu'ils étaient présents dans la salle, d'autres n'ont pas fait le déplacement jusqu'à New York.Dix-neuf pays africains ont choisi de s'abstenir lors du vote du mercredi 12 octobre à ll'Assemblée générale des Nations unies pour voter sur une résolution condamnant l'annexion illégale de territoires ukrainiens par la Russie.Au nombre de ces pays figurent l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Burundi, le Zimbabwe, laTanzanie, l’Ouganda, le Togo, le Soudan, le Soudan du Sud, la Namibie,le Mozambique, le Mali, le Lesotho, la Guinée, l’Erythrée, l’Ethiopie,le Swaziland, le Congo- Brazzaville et la Centrafrique.Par ailleurs, cinq pays du continent n'ont pas pris part au vote : Burkina Faso,Cameroun, Guinée équatoriale, Djibouti, Sao Tomé & Principe.La majorité des pays africains présents ont donc voté en faveur de cetterésolution co-rédigée par l'Union européenne et présentée par l'Ukraine à l'Assemblée générale des Nations unies, après que la Russie ait opposé son veto à un texte similaire présenté au Conseil de sécurité.
Selon Moscou, plusieurs pays ont voté sous la pression des États-Unis et despays européens.Néanmoins, les chancelleries occidentales ne doivent pas être très satisfaites, car pris ensemble, les pays qui se sont abstenus, les pays qui se sont absentés, et les pays qui ont voté contre, forment près de lamoitié de l’humanité.En mars dernier, 17 pays africains s’étaient abstenus de voter unerésolution condamnant l’opération militaire russe contre l’Ukraine(l’Algérie, l’Angola, le Burundi, la Centrafrique, Congo- Brazzaville,la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, le Mozambique, la Namibie,le Soudan, le Soudan du Sud, l’Afrique du Sud, le Sénégal, laTanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe), un seul pays du continent a votécontre (l’Erythrée) et 8 pays n’ont pas pris part au vote (le BurkinaFaso, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Swaziland, l’Ethiopie, leCameroun, le Maroc et le Togo).Ainsi, quelques pays du continent semblent avoir changé de positionpar rapport au conflit russo-ukrainien. Le Sénégal, l’Angola etMadagascar, qui s’étaient abstenus en mars dernier, ont voté en faveurde la résolution condamnant l’annexion des régions ukrainiennes deDonetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson par la Russie.Djibouti et le Lesotho, qui avaient condamné il y a sept moisl’opération militaire russe en Ukraine, se sont, cette fois-ci,abstenus.Réunie en urgence depuis lundi 10 octobre, l’Assemblée générale des193 États membres de l’ONU a adopté la résolution condamnantl’annexion de territoires ukrainiens par Moscou avec 143 voix pour,face à 5 pays contre et 35 qui se sont abstenus. Outre 19 paysafricains, 16 autres pays se sont abstenus, dont la Chine, l’Inde etle Pakistan, le Vietnam et Cuba.Les cinq États qui ont voté contre sont la Russie, la Biélorussie, laSyrie, la Corée du Nord et le Nicaragua.Depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine, l’Afriqueest essentiellement dépeinte en victime collatérale du conflit encours. Pourtant les récents déplacements de hauts responsables desparties prenantes au conflit laissent penser que le rôle du continentest bien plus important que cela.Le 03 octobre dernier, le ministre ukrainien des Affaires étrangères,Dmytro Kuleba, a atterri au Sénégal pour une tournée africaine quidevait le conduire dans plusieurs pays. Bien qu’interrompue le lundi10 octobre, cette visite a permis au chef de la diplomatie ukrainiennede se rendre au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Ghana.Placée sous le signe du renforcement des relations avec le continent,cette tournée a été l’occasion pour Kiev de parler de coopération dansles domaines de la transformation numérique, de l’informatique, del’agriculture, de la pharmacie, du commerce, de l’éducation et de lasécurité. À Accra, M. Kuleba a d’ailleurs annoncé l’ouvertureprochaine d’une ambassade ukrainienne, signe de la nouvelle dynamiqueque le pays européen souhaite donner à sa relation avec les pays ducontinent.Si l’aspect économique de cette nouvelle coopération souhaitée parl’Ukraine sera sans aucun doute important, le timing de la visite deM. Kuleba laisse penser que le plus urgent pour Kiev est de renforcerses liens politiques, voire sécuritaires, avec les pays africains. Eneffet, la tournée du ministre ukrainien des Affaires étrangèresintervient environ trois mois après celle de son homologue russeSergueï Lavrov. Celui-ci s’était rendu en Egypte, au Congo, en Ougandaet en Ethiopie.Bien avant la visite du ministre Kuleba, les USA et la France, deuxdes principaux soutiens de Kiev dans sa guerre contre la Russieavaient eux aussi dépêché les chefs de leurs services diplomatiques dansplusieurs pays du continent. Ce ballet incessant de hauts responsablesétrangers sur le continent noir semble donc montrer que son importances’est progressivement accrue sur la scène géopolitique mondiale.L’importance stratégique de l’Afrique a souvent été réduite auxopportunités économiques qu’elle offre pour les pays occidentaux. Lesimmenses réserves de pétrole, de gaz ou de ressources minièresstratégiques ont souvent suscité la convoitise des géants économiquesmondiaux, alors que sa jeune population, elle, est souvent cibléecomme de potentiels consommateurs de masse par de grandes enseignes enquête de marchés d’exportation. Bien que depuis le début de la criseukrainienne elle est dépeinte comme l’une des principales victimescollatérales de la crise, c’est surtout son importance politique quiest mise en évidence ces derniers mois.Avec ses 54 pays, l’Afrique est en effet le continent ayant le plus demembres au sein de l’Organisation des Nations unies (28% de l’effectiftotal). Cette situation fait d’elle un allié de poids lors du vote derésolutions au sein de l’institution, ou pour la défense d’une opinionpolitique sur la scène internationale.De l’avis de plusieurs experts, les événements en Ukraine, bien quetragiques, peuvent représenter une occasion pour l’Afrique dedéfinitivement s’imposer en arbitre d’un jeu géopolitique mondial,dont elle a souvent subi les conséquences. Déjà, de plus en plus devoix s’élèvent sur le continent comme ailleurs (Chine, Allemagne),pour accorder à l’Afrique deux sièges permanents au sein d’un Conseilde sécurité figé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.Aujourd’hui, les plus pessimistes voient déjà dans le conflitrusso-ukrainien les prémices d’une troisième guerre mondiale. Bien quecette théorie soit très alarmiste, la réalité veut que cette guerrequi a commencé en Europe, se joue aussi en Afrique, quoique,uniquement sur le plan politique… pour l’instant. Aux pays africains detoujours privilégier leurs intérêts, à savoir le droit de commercer etd’entretenir des relations avec qui ils veulent sans avoir à choisirun camp ou l’autre dans un conflit entre grandes puissances.
3. RCA: les centrafricains soulagés pour le retrait des français !Les 130 derniers soldats français, qui appartiennent à la Missionlogistique de Bangui, MISLOG-B, qui en est à son 4e mandat,termineront leur mission de soutien aux Casques bleus et auxformateurs européens de l'EUTM RCA en Centrafrique et quitteront lepays vers la fin de l’année. L'annonce a été faite par les autoritésfrançaises locales au gouvernement centrafricain il y a quelquesjours.Cette nouvelle a été accueillie favorablement par le peuplecentrafricain, qui est fatigué des crimes commis par certains élémentsdes Casques bleus, pour lesquels personne n'a encore été tenu pour responsable devant la loi, malgré nombreuses manifestation Fin septembre, par exemple, le Réseau National pour la Sauvegarde desAcquis de la Paix (RNSAP) a demandé à la France de répondre des crimescommis par les militaires français lors de l'opération Sangaris.Selon un rapport commandé par l’HCDH resté confidentiel et rendupublic par The Guardian le 29 avril 2015 concernant des viols commispar 16 soldats français sur au moins une dizaine d’enfants à Bangui,entre décembre 2013 et juin 2014. The Guardian rapporte le cas desoldats français qui ont notamment abusé sexuellement de quatregarçons, âgés de 9 à 13 ans, « affamés et sans abri » en échange « denourriture ou d’argent » dans un abri aux abords de la barrièred’accès à l’aéroport de Bangui, gardé par des soldats français.Les soldats français ont fait des choses vraiment terribles en RCA,par ailleurs, il est apparu que les enquêteurs du Fonds des Nationsunies pour la protection des animaux (UNAW) ont recueilli lestémoignages d'une centaine de villageois de la Républiquecentrafricaine qui affirment que leurs animaux de compagnie,principalement des chiens, ont été victimes d'abus sexuels de la partdes soldats français venus dans le pays pour participer à l'opérationSangaris. Pour couronner le tout, les animaux violés ont été brûlésvifs. Les propriétaires des animaux ont par la ensuite reçu 5 000 francs CFA,soit moins de 8 euros.Sur la trentaine de soldats français interrogés et soupçonnés d'avoirviolé des chiens, deux ont été placés en garde à vue, mais aucune inculpation n'a été prononcée