Oct 31, 2022 15:51 UTC

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Les analyses de la rédaction :

Russie/Mali: le nouveau choc anti France

Est-ce un hasard si le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, se rend ces jours-ci à la tête d’une importante délégation en Russie, juste après que Moscou eut annoncé la suspension de l'accord sur le blé avec l'OTAN ?

Samedi, tôt dans la matinée, le commandement maritime otanien en Ukraine a lancé une frappe hybride aux drones et aux drones maritimes contre les navires russes à Sébastopol en Crimée se faisant aider par le couloir maritime sur quoi Russie et Ukraine étaient tombées d'accord en juillet après une médiation turque commencée à Téhéran lors du sommet tripartite Iran Russie Turquie.

Or la Russie vient d'annoncer la suspension de cet accord dans la mesure où ce couloir humanitaire, les Atlantistes à commencer par les Britanniques directement impliqués dans l'attaque de samedi l'ont transformé en un couloir de trafic d'armes et désormais d'attaque contre les capacités portuaires et maritimes russes.

Cet « grain deal » est d'autant moins tenable que depuis des mois le blé qu'il transite, atteint non pas les pays en voie de développement dont les pays africains, mais bel et bien l'Europe qui, à son habitude, en détourne le contenu à sa faveur.

Alors le ministre malien de l'Economie est-il en Russie pour examiner les voies censées créer un corridor agro-alimentaire Russie-Sahel ? Rappelons que l'idée fait depuis quelques jours déjà son chemin plus exactement depuis que la Russie a annoncé vouloir combattre le trafic de blé pro OTAN. 

Arrivé ce jeudi 27 octobre à Moscou, dans la capitale russe, le patron de l’hôtel des Finances malien qui conduisait une délégation comprenant de nombreux techniciens, a mené des négociations portant sur plusieurs secteurs économiques dès vendredi 28 octobre, avec des responsables techniques russes.

Il faut rappeler que les autorités de la Transition multiplient les initiatives dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale avec la fédération de Russie, un partenariat stratégique du Mali notamment dans les domaines de la sécurité, de l’énergie du commerce et de l’industrie.

Un choix stratégique qui participe de la volonté clairement affichée par des plus hautes autorités du pays de diversifier le partenariat avec toutes les puissances internationales disposées à respecter la souveraineté du Mali et l’intérêt supérieur de son peuple. Et l'économie fait partie de ces intérêts. Surtout que l'Occident à bien prouvé qu'il n'hésitera pas, au besoin et via ses instruments de pression comme la CEDEAO, à affamer les Maliens, à leur imposer les pires sanctions.

Il l'a fait pendant l'été quand la CEDEAO a imposé des sanctions au Mali et il le refera même s’il a trop vite perdu la bataille des sanctions à la faveur de l'entraide interafricaine.

Militairement parlant, le rapprochement Russie/Mali a débouché sur un début de retrait de l'occupation militaire occidentale de Sahel. Une alliance économique pourra, elle aussi, profiter aux deux parties.

N'est-ce pas que le problème de la famine parfaitement exogène en Afrique qui possède les meilleures terres agricoles du monde, a depuis toujours été un prétexte pour des ingérences militaires occidentales ? 

 

2. Afrique du Sud : une alerte attentat qui ne passe pas du tout 

Suite aux positions de l’Afrique du Sud notamment envers la Palestine, les États-Unis tentent visiblement de faire peur à Pretoria. 

Alors que l’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud estime que des attentats pourraient avoir lieu à Johannesburg ce samedi, le gouvernement sud-africain a réagi, non sans une certaine confusion. 

Les polémiques entre l’Afrique du Sud et les États-Unis se suivent et se ressemblent. Dernière en date : un débat tendu concernant un projet de loi visant à lutter contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique, qui avait provoqué la colère de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères. 

Cette fois, c’est une « bourde » de l’ambassade des États-Unis à Pretoria qui a provoqué un vif échange entre les deux pays. Mercredi, la diplomatie américaine a en effet diffusé une alerte relative à un risque d’attentat en Afrique du Sud. Le site internet de l’ambassade écrivait que les USA avaient « reçu des informations selon lesquelles des terroristes pourraient prévoir de mener un attentat ciblant de larges rassemblements dans le périmètre autour de Sandton », un quartier chic de Johannesburg. 

Moins de vingt-quatre heures plus tard, les autorités sud-africaines ont réagi. « Il est assez malencontreux que les États-Unis émettent ce genre d’avertissement sans en avoir discuté le moins du monde avec nous », s’est emporté le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui y voit une ingérence, mais également une façon de faire souffler un vent de panique dans son pays. « Toute forme d’alerte viendra du gouvernement sud-africain et il est malencontreux qu’un autre gouvernement publie une telle menace, de manière à créer la panique parmi les nôtres », a résumé le chef de l’État. 

Le président sud-africain a cependant expliqué que son gouvernement « travaille 24 heures sur 24 pour vérifier et regarder de près ce message qui est venu de la part des États-Unis », tout en prévenant que « le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente ». De quoi entretenir un certain flou sur la situation. 

Car alors même que l’Afrique du Sud pestait contre Washington, la ministre des Affaires étrangères du pays, Naledi Pandor, se disait « très préoccupée par le terrorisme après l’alerte dont l’ambassade des États-Unis nous a informés, il est clair que nos organes de sécurité sont attentifs à cette question ». Autrement dit : les États-Unis n’auraient pas dû lancer cette alerte, mais ce n’est pas pour autant que cette dernière n’est pas fondée sur des éléments sérieux. 

« Les menaces sont évaluées en permanence et des mesures sont prises pour assurer la sécurité de tous, indique le gouvernement dans un communiqué. En cas de besoin, le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente ». Alors que Washington indiquait que les attentats pouvaient avoir lieu ce samedi, l’Afrique du Sud retient donc son souffle. 

 

3. Burkina: les jours de la France sont comptés ?

Suite à un appel d’une mobilisation à la veille, des manifestants munis des drapeaux russes et burkinabè ont exprimé leur mécontentement face au choix de cinq membres du gouvernement, ce vendredi 28 octobre 2022 à Ouagadougou. 

C’est une journée marathon à Ouagadougou. Initialement prévu pour se réunir à la Place de la nation, le groupe de manifestants s’est retrouvé au Stade municipal Joseph Issouf Conombo. Un rassemblement spontané qui n’a duré que quelques minutes. 

Ensuite, cap a été mis sur le grand marché Rood-Woko. Là-bas, ils ont demandé aux commerçants de fermer boutique en guise de contestation du nouveau ministre du Commerce. Le refus de certains commerçants a failli tourner à un affrontement avec les manifestants. Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), les manifestants pro-russes sont arrivés au camp Bila Zagré de Kamboinsin où sont stationnés uniquement des soldats burkinabè. "Les manifestants ont donné 72 heures à "la France pour quitter le Burkina". Ils l’ont signifié dans une lettre remise aux responsables du camp Bila Zagré", indique l’agence. 

Plus tôt, ce groupe s’est rendu à l’ambassade de France pour dire "non à la France". 

Une première manifestation de la population à l’ère du régime d’Ibrahim Traoré, a eu lieu le vendredi 28 octobre 2022. A Ouagadougou comme à Bobo-Dioulasso, des manifestants ont dénoncé la reconduction de certains ministres dans le nouveau gouvernement et la poursuite de la collaboration avec la France. 

Ils étaient plusieurs centaines de manifestants à prendre la rue pour exprimer leur mécontentement ce vendredi. Armés de slogans “France dégage”, “On en a marre”, ils se sont rendus à l’ambassade de la France au Burkina Faso, après avoir tenté en vain, de fermer le grand marché central de Ouagadougou. A l’ambassade française, une poignée des protestataires a été autorisée à entrer pour remettre une lettre au diplomate français en poste à Ouagadougou. 

Passés cette étape, les manifestants se sont ensuite rendus au camp Bila Zagré de Kamboinsin, où se trouvent les forces spéciales françaises et ont également remis une lettre aux soldats. Selon la déclaration des responsables de cette manifestation rapportée par les médias locaux, il s’agit d’une lettre qui fait état d’un jeu trouble de la France dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. La lettre fixe aussi un ultimatum de 72 heures aux soldats français pour quitter le pays. 

Cette manifestation n’est pas dirigée contre le président Ibrahim Traoré, mais faut-il le souligner, les manifestants ont dénoncé la reconduction de certains ministres de l’ancien régime, dans le nouveau gouvernement. A noter que cinq ministres de l’ancien gouvernement ont été reconduits. L’autre chose dénoncée à travers cette manifestation est la poursuite de la collaboration entre le Burkina et la France. 

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