Nov 04, 2022 19:16 UTC

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Analyses de la rédaction :

1. RDC-Rwanda: Kinshasa entre en guerre !

Le président de la RDC change de ton. Le très souriant Félix Tshisekedi est apparu jeudi soir à la télévision nationale avec un air sérieux et déterminé. 

Il s'est adressé à la nation en sa qualité de Père de la Nation, garant de la souveraineté nationale et commandant des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). 

Le président s'est adressé à son peuple, expliquant les différents rebondissements des efforts diplomatiques déployés jusqu'à présent avec les États voisins, à savoir l'Ouganda et le Rwanda. 

Deux États auxquels Tshisekedi a presque tout offert en termes de coopération au développement et de relations de bon voisinage. " À vous, nos vaillants soldats, vous qui vous êtes engagés à servir sous le drapeau, je vous invite ici au sens élevé du patriotisme en ce moment particulièrement exceptionnel de notre histoire, pour défendre notre pays, protéger l'intégrité de son territoire et assurer la sécurité des Congolais contre toute agression ou attaque, d'où qu'elles viennent ", a mobilisé Félix Tshisekedi. 

Tshisekedi lance un appel patriotique à tous les Congolais : 

À vous mes très chers compatriotes, la guerre qui nous est imposée par les voisins exige des sacrifices de chacun de nous. C'est le moment de mettre de côté nos différences politiques pour défendre, tous ensemble, notre patrie. 

Notre histoire et notre marche commune ont montré à maintes reprises que loin de s'effondrer, notre nation et son peuple ont toujours relevé ce genre de défis et nous en sommes toujours sortis victorieux. Et restons toujours unis derrière nos forces de défense et de sécurité. 

La situation actuelle, loin de nous affecter, n'est qu'une épreuve de plus que nous surmonterons pour renforcer encore notre unité. Au-delà de toutes les divisions politiques, idéologiques, religieuses et tribales, la défense de la patrie est le seul objectif qui peut nous unir en ce moment, fin de citation. 

Le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, a appelé la jeunesse à s'organiser en groupe de vigilance afin de soutenir les actions des forces armées de la RDC. Il l'a dit jeudi 3 novembre, dans son discours axé sur la situation sécuritaire à l'Est et diffusé sur la Radio et Télévision Nationale Congolaise (RTNC). 

Face aux crimes odieux et aux massacres commis par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, contre des compatriotes sédentaires, le président Tshisekedi a également lancé un appel pressant à toute la population pour défendre la patrie. 

"Il est temps de mettre de côté nos différences pour défendre notre patrie", a-t-il déclaré. 

Il a ajouté : "La situation actuelle, loin de nous affecter, n'est qu'une preuve de plus que nous surmonterons pour renforcer davantage notre unité. Au-delà de toutes les divisions, la défense de la patrie est le seul objectif qui doit nous unir en ce moment", a-t-il ajouté.  

Félix Tshisekedi a invité la population à ne pas céder aux propos xénophobes et autres discours de haine ou de stigmatisation des communautés rwandophones. " Tout acte allant dans ce sens sera sévèrement puni ". 

Il a rappelé que l'histoire de la RDC et sa marche commune ont montré que loin de s'effondrer, la nation congolaise et le peuple congolais ont toujours relevé ce genre de défis et ils en sont toujours sortis victorieux. C'est pourquoi le Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, a également invité le peuple congolais à rester uni et à soutenir les FARDC.  

2. Mali: la Tchéquie à la porte ! 

Après avoir annoncé mercredi la fin de la participation de l'armée à la mission de formation de l'Union européenne au Mali, le gouvernement tchèque a annoncé jeudi son intention de fermer l'ambassade à Bamako à la fin de cette année. Selon le ministère des Affaires étrangères, qui constate la détérioration de la situation au Mali et l'éloignement du pays de l'Europe, cette présence diplomatique n'a plus de sens d'un point de vue stratégique, sécuritaire ou économique. 

Jusqu'à 120 soldats tchèques sont habilités à opérer au sein de la mission européenne, actuellement commandée par l'armée tchèque. Ouverte en janvier 2019, l'ambassade au Mali avait pour mission prioritaire de servir les intérêts du ministère de la Défense. 

La République tchèque a décidé jeudi de fermer son ambassade dans la capitale malienne Bamako, avant la fin de l'année 2022, en raison de "la détérioration de la situation au Mali et de l'éloignement de ce pays de l'Europe." 

La décision a été rendue publique par le ministère tchèque des Affaires étrangères, qui a déclaré que cette présence diplomatique n'avait plus de sens d'un point de vue stratégique, sécuritaire ou économique. 

Cette mesure intervient au lendemain de l'annonce par le ministre de la Défense de la fin de la participation de l'armée tchèque à la mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM) d'ici la fin de l'année. 

"Nous ne pouvons vraiment pas nous permettre d'avoir des soldats là-bas qui vont rester sur la base. Nous essayons de faire en sorte que les missions étrangères où nous envoyons nos soldats apportent quelque chose à la République tchèque et aux soldats en termes de formation", a déclaré mercredi la ministre tchèque de la Défense Jana Černochová, précisant que le retrait de quelque 120 soldats tchèques avait déjà commencé. 

Jana Černochová indique que "puisque le partenariat avec l'armée malienne n'est plus possible en raison du refus du gouvernement de continuer à impliquer les soldats maliens dans le programme, la République tchèque pourrait se tourner vers d'autres partenaires." 

"La région est très troublée et nous ne pouvons pas quitter cette région", poursuit Černochová. Elle ajoute également que le paramilitaire russe "Wagner" dirige actuellement les opérations au Mali. 

Cependant, la République tchèque souhaite rester dans la région du Sahel. 

Pour rappel, la République tchèque a ouvert son ambassade au Mali en janvier 2019 sous l'influence de la France, qui voulait à tout prix lancer son projet de Takuba Task Force en impliquant ses alliés européens.  

Pour autant, l'exclusion de la République tchèque montre que ce projet a échoué. 

Les troupes occidentales sont jetées hors du Mali une à une. La France, l'Allemagne, la République tchèque, l'Estonie, ... tous font leurs valises face à un Mali qui ne veut plus se laisser faire. 

3. Le Burkina face à l’Occident !

En visite de travail à Bamako, le nouveau chef de l'Etat burkinabé, le colonel Ibrahim Traoré, a déclaré que l'objectif de sa visite est de "renforcer la coopération bilatérale en matière de sécurité et de défense" pour faire face au terrorisme. 

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, s'est rendu mercredi à Bamako, son premier déplacement à l'étranger depuis son coup d'État du 30 septembre. Selon la présidence du Faso, cette visite d'amitié et de travail au Mali, vise à intensifier la lutte armée contre les groupes terroristes qui sévissent dans les deux nations et à renforcer l'axe Ouagadougou-Bamako. 

"Le plus important pour nous dans la situation actuelle, c'est le défi sécuritaire, donc avec ces personnes, nous sommes venus discuter de comment renforcer notre coopération militaire et mieux mener nos opérations et sécuriser la population. C'est l'objectif principal de cette visite", a déclaré le capitaine Traoré à la presse. Et le Président de la transition au Burkina Faso d'ajouter : "Nous avons décidé de renforcer notre coopération bilatérale en matière de sécurité et de défense. 

Le Mali et le Burkina sont dirigés par des autorités de transition mises en place à la suite des putschs d'août 2020 et de janvier 2022, respectivement, et sont tous deux confrontés à la violence de groupes terroristes liés à Al-Qaïda et à Daech. Bamako a poussé dehors les troupes françaises présentes au Mali depuis 2013 et s'est tourné vers la Russie pour l'aider à combattre ces groupes, avec notamment la présence d'instructeurs russes, qui sont, selon les pays occidentaux, des "mercenaires du groupe Wagner". 

Cette visite en a fait enrager plus d'un, y compris les États-Unis, qui ont rapidement exprimé leur mécontentement en excluant le Burkina Faso de l'AGOA. 

Le président américain Joe Biden a déclaré qu'il avait pris cette décision parce que "le gouvernement du Burkina Faso n'a pas établi, ou fait des progrès continus pour établir, le respect de l'état de droit et le pluralisme politique, éléments nécessaires du programme AGOA". 

Dans une déclaration, l'ambassadrice américaine au commerce, Katherine Tai, a souligné la nécessité pour "le Burkina Faso de prendre les décisions nécessaires pour respecter les termes de l'accord et le retour à la démocratie. 

"Je fournirai au Burkina Faso une feuille de route claire pour réintégrer le programme et notre administration travaillera avec eux pour y parvenir", a déclaré Mme Tai. 

L'action de Biden ne devrait pas affecter le Burkina Faso. C'est ce qu'affirme Sekou Diakité, professeur d'économie à l'université de Bamako au Mali. Le Mali fait également face à cette sanction. Pour lui, ces deux pays n'exportent que des produits artisanaux vers les États-Unis, dans le cadre de l'AGOA. Les échanges commerciaux se font surtout avec la sous-région, précise l'économiste.  

Au début de cette année, les États-Unis ont exclu trois autres pays du programme - l'Éthiopie, le Mali et la Guinée - affirmant également que les actions de ces trois gouvernements violent les principes de simple courbette à Washington.  

Ces pays se battent en fait pour préserver leur souveraineté et leur intégrité tout en dénonçant la politique d'ingérence des pays occidentaux. 

Le Burkina Faso a également commencé à dénoncer la politique médiatique des médias français, notamment RFI et Jeune Afrique. 

Dans un communiqué daté du 3 novembre 2022, le gouvernement burkinabé a déclaré regretter les propos de RFI, citant Jeune Afrique (JA), qui soutient que "si les groupes d'autodéfense et le PDV recrutent principalement dans la communauté mossi, les groupes terroristes puisent largement dans la communauté peule". Selon les autorités burkinabè, ces "affirmations fausses et infondées" sont le fruit d'une "fiction journalistique" qui n'est que "le fruit de l'imagination des rédactions de ces deux médias". Condamnant le "traitement cavalier et léger" réservé à ce sujet, le gouvernement appelle au respect de l'éthique et de la déontologie des journalistes. 

Et oui, les pays africains réalisent que leur souveraineté et leur intégrité sont bien plus importantes que l'AGOA ou quoi que ce soit d'autre. L'Ethiopie, la Guinée, le Mali sont des pays qui ont vu que le fait d'être exclu de l'AGOA renforce en fait l'économie régionale et même continentale. Qui sont les vrais perdants de cet accord ? 

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