Comment l’Ayatollah Khamenei est-il devenu le Leader de la Révolution islamique ?
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Jun 07, 2025 11:25 UTC
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Pars Today – Le 4 juin 1989, au sein de l’Assemblée des experts du leadership, l’Ayatollah Khamenei, alors président de la République islamique d’Iran, a été élu Leader de la Révolution islamique à la majorité des voix des membres de l’Assemblée.

Après l’annonce du décès de l’imam Khomeini, les membres de l’Assemblée des experts, chargée de désigner le successeur de l’imam Khomeini, furent convoqués à Téhéran. Lors de la session du matin du 4 juin 1989, le testament de l’imam Khomeini, confié à l’Assemblée en dépôt, fut lu à haute voix par l’Ayatollah Khamenei. L’après-midi, les discussions portèrent sur le choix d’un successeur pour diriger le système islamique. Au terme de cette séance, l’Ayatollah Khamenei fut élu le Leader de la Révolution islamique avec le vote d’environ soixante des soixante-quatorze membres présents. Cette note retrace le parcours de l’imam Khamenei ainsi que les circonstances de son accession au leadership de la Révolution islamique.

Naissance

Son Éminence l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, fils du défunt Hojjat al-Islam wal-Muslimin Haj Seyyed Javad Hosseini Khamenei, est né le 18 avril 1939 à Mechhed, ville sainte d’Iran. Il est le deuxième fils de la famille.

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Les études religieuses

L’Ayatollah Khamenei entra au séminaire religieux après l’école, où il étudia la littérature arabe et les sciences religieuses de base auprès de son père et d’autres professeurs de l’époque. Dès l’âge de 18 ans, il suivait à Mechhed les cours avancés de jurisprudence islamique (fiqh) et de principes du droit (osoul). Animé en 1957 par le désir de visiter les lieux saints chiites, il se rendit à Nadjaf. En assistant aux cours des grands jurisconsultes de ce haut lieu du savoir religieux, il fut impressionné par le niveau des enseignements, des recherches et de l’atmosphère académique du séminaire. Il fit alors part à son père de son intention de poursuivre ses études à Nadjaf.

Mais son père ne donna pas son accord. Après un certain temps, l’Ayatollah Khamenei retourna à Machhad. De 1958 à 1964, il poursuivit des études supérieures en jurisprudence islamique, en principes du droit (osoul) et en philosophie au séminaire de Qom. En 1964, au cours d’échanges épistolaires avec son père, il apprit que ce dernier avait perdu la vue d’un œil en raison d’une cataracte.

Il en fut profondément attristé et resta longtemps indécis entre rester à Qom pour poursuivre ses études dans ce grand centre théologique ou retourner à Mechhed pour prendre soin de son père. Finalement, l’Ayatollah Khamenei décida de quitter Qom et de s’installer à Machhad afin de veiller sur son père.

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Mariage

Au début de l’automne 1964, l’Ayatollah Khamenei épousa Mademoiselle Khoujasteh. De cette union sont nés six enfants : deux filles et quatre garçons.

Lutte politique

L’Ayatollah Khamenei, qui se décrit lui-même comme un disciple de l’imam Khomeini dans les domaines du fiqh, des principes religieux, de la politique et de la révolution, s’est engagé dès 1962 dans le mouvement de protestation révolutionnaire lancé par l’imam contre les politiques anti-islamiques et pro-américaines de Mohammad Reza Chah Pahlavi. Pendant seize années, malgré les hauts et les bas, les tortures, les exils et les emprisonnements, il poursuivit sa lutte sans jamais reculer devant le danger. Au cours de ce combat contre le régime du Chah, l’Ayatollah Khamenei fut arrêté à six reprises, subissant à chaque fois des actes de torture.

Exil

À la fin de l’année 1977, le régime criminel du Chah arrêta l’Ayatollah Khamenei et le condamna à trois ans d’exil dans la ville d’Iranchahr, au sud-est de l’Iran. À la mi-1978, alors que la mobilisation du peuple iranien, majoritairement musulman et révolutionnaire, s’intensifiait, il fut libéré de son lieu d’exil et retourna à la ville sainte de Mechhed. Il rejoignit alors les rangs de tête de la lutte populaire contre le régime du Chah. Après des années de combat acharné, de persévérance et de sacrifices pour la cause de Dieu, il fut témoin du fruit sucré de cette résistance : la victoire de la grande Révolution islamique d’Iran, la chute humiliante du régime oppressif et corrompu des Pahlavi, et l’instauration d’un gouvernement fondé sur l’islam dans le pays.

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À la veille de la victoire

À l’approche de la victoire de la Révolution islamique, avant même le retour de l’imam Khomeini de Paris à Téhéran, un « Conseil de la Révolution islamique » fut formé en Iran sur ordre de l’imam, réunissant plusieurs figures marquantes du mouvement, telles que les martyrs Motahhari et Beheshti, ainsi que Hachemi Rafsandjani, entre autres. L’Ayatollah Khamenei fut également nommé membre de ce conseil sur décision de l’imam Khomeini.

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Après la victoire

Après la victoire de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei poursuivit avec ardeur et détermination ses activités au service de l’islam et des objectifs de la Révolution. Chacune de ses actions, dans leur contexte et leur époque, fut d’une grande importance et souvent sans équivalent. Dans ce bref aperçu, nous nous contenterons d’en présenter les grandes lignes :

– fondation du Parti de la République islamique en mars 1979, en collaboration avec des oulémas engagés et compagnons de lutte :

– adjoint au ministre de la Défense en 1979 ;

– responsable du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) la même année ;

– imam du vendredi de Téhéran en 1979;

– représentant de l’imam Khomeini au Conseil suprême de la défense en 1980;

– député de Téhéran au Parlement iranien (Majles) en 1979;

– présence active et dévouée sur les fronts de la guerre imposée, dès 1980, au début de l’agression de l’Irak contre l’Iran. Il participa en tenue de combat à la défense du pays face aux attaques de l’armée de Saddam Hossein, soutenue militairement et politiquement par de grandes puissances, notamment les États-Unis et l’ex-URSS;

– attentat manqué contre lui perpétré par les Moudjahidines du peuple (Monafeghin) le 27 juin 1981 à la mosquée Abouzar de Téhéran ;

– présidence de la République : après l’assassinat de Mohammad-Ali Rajai, deuxième président de la République islamique, l’Ayatollah Khamenei fut élu président en octobre 1981 avec plus de seize millions de voix, son élection étant validée par le décret de l’imam Khomeini. Il fut ensuite réélu pour un second mandat, qu’il exerça de 1985 à 1989 ;

– président du Conseil de la Révolution culturelle en 1981;

– président du Conseil de discernement de l’intérêt supérieur de l’ordre de la République islamique d’Iran en 1987;

– président du Conseil de révision de la Constitution en 1989.

Modalités de sa désignation en tant que Leader de la Révolution islamique

Après le décès de l’imam Khomeini, la désignation du nouveau leader devait, conformément à la Constitution, être effectuée par les membres de l’Assemblée des experts d’Iran. Dans la Constitution adoptée en 1979, l’article 5 stipulait :

«Pendant la période de l’occultation de l’Imam Mahdi (que Dieu hâte sa réapparition), dans la République islamique d’Iran, la direction des affaires (Wilayat al-Amr) et la conduite de la communauté reviennent à un jurisconsulte (faqih) juste, pieux, conscient des réalités de son temps, courageux, doté de capacités de gestion et d’organisation, que la majorité du peuple reconnaît et accepte comme leader. Si aucun jurisconsulte ne bénéficie de cette reconnaissance majoritaire, alors un leader ou un conseil de direction composé de jurisconsultes remplissant ces conditions assumera cette fonction, conformément à l’article 107 de la Constitution. »

Porte-étendard de la Oumma islamique

Le large ralliement à l’Ayatollah Khamenei — exprimé par l’allégeance des hauts responsables du pays, des institutions, de la famille de l’imam Khomeini, des grandes autorités religieuses, des élites, des personnalités issues des milieux religieux et universitaires, des familles de martyrs ainsi que de divers segments du peuple iranien — a démontré au monde entier que, sous sa direction, l’Iran demeure le porte-étendard de la Oumma islamique.

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Que disait le fils de l’imam Khomeini à propos de l’Ayatollah Khamenei ?

Hajj Seyyed Ahmad Khomeini, fils de l’imam Khomeini, a adressé un message de félicitations à l’Ayatollah Khamenei quelques heures après son élection à la fonction de Leader de la Révolution islamique. Il y déclarait :

« L’Imam évoquait souvent Votre Éminence comme un mujtahid reconnu et comme la personne la plus apte à diriger notre système islamique. Ma famille et moi remercions sincèrement les vénérables membres de l’Assemblée des experts, car nous sommes convaincus que l’âme de notre cher Imam est apaisée et réjouie par ce choix. Pour ma part, en tant que frère cadet, je considère à nouveau les ordres de ce guide religieux comme impératifs et pleinement applicables. »

Dans la continuité de l’Imam Khomeini

À la suite de son élection, l’Ayatollah Khamenei rendit hommage à l’imam Khomeini, qu’il désigna comme « la source de l’arbre béni de la Révolution ». Il affirma alors avec clarté :

« Nous continuerons sur le chemin tracé par l’imam Khomeini. »