Sep 07, 2023 14:04 UTC
  • L'Arabie veut convaincre la Palestine de soutenir la normalisation avec Israël

L'Arabie saoudite a proposé de reprendre son aide financière à l'Autorité autonome palestinienne, en manque d'argent, dans le but d'obtenir le soutien de Ramallah dans ses efforts de normalisation des relations avec Israël.

Citant des responsables saoudiens souhaitant garder l’anonymat, le Wall Street Journal a rapporté mardi 29 août que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait fait cette proposition pour la première fois en avril, lors de la visite du président de l’Autorité autonome palestinienne Mahmoud Abbas dans le royaume.

Lors de sa rencontre avec Abbas, ben Salmane a déclaré que le financement saoudien serait renouvelé si le président palestinien parvenait à réaffirmer son contrôle sur les zones de Cisjordanie occupées qui sont passées sous l'emprise des combattants de la Résistance palestinienne, selon le rapport.

Le prince héritier saoudien a également affirmé que tout accord avec Israël ne nuirait pas aux efforts visant à établir un État palestinien indépendant.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite espère que l'approbation par Abbas d'un accord de normalisation avec le régime de Tel-Aviv fera taire les critiques dirigées contre Riyad concernant son abandon de la cause palestinienne.

L'Arabie saoudite a injecté plus de 5 milliards de dollars en faveur de l'Autorité autonome palestinienne depuis 1948. Mais Riyad a commencé à réduire le financement de l'Autorité autonome palestinienne en 2016, l'aide passant de 174 millions de dollars par an en 2019 à zéro en 2021.

L'Autorité autonome palestinienne débat actuellement de l'opportunité de soutenir l'offre de l'Arabie saoudite et enverra une délégation de haut rang dans le royaume la semaine prochaine pour des discussions sur la création d'un État  indépendant palestinien.

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L'Arabie saoudite a proposé de normaliser ses relations avec Israël depuis 2002 dans le cadre du plan de paix arabe qui appelle à un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Qods-Est pour capitale.

Riyad ne s’est pas publiquement écarté de cette position, mais certains analystes estiment que Riyad se contenterait de beaucoup moins.

Selon un article du Wall Street Journal, les dirigeants saoudiens ont déclaré à l'administration du président américain Joe Biden qu'ils s'attendaient à ce que l'Autorité autonome palestinienne soutienne leur tentative de normalisation même si un État palestinien indépendant n'était pas créé, mais que de toute façon, l'Autorité autonome palestinienne n'aura pas aucun pouvoir pour opposer son veto à un accord saoudo-israélien.

Abdullah Baabood, chercheur non-résident au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center,  a déclaré précédemment à MEE qu'il serait « extrêmement risqué » pour l'Arabie saoudite de normaliser ses relations maintenant, alors qu'Israël est dirigé par son cabinet le plus d'extrême droite et ultra-sioniste dans l'histoire.

 « Cela porterait atteinte à la réputation [des Saoudiens]… alors qu’ils tentent d’agir en tant que leader du monde arabe », a-t-il déclaré au site web d’information Middle East Eye.

Récemment, des rapports ont fait état d’un accord sur les grandes lignes d’un pacte de normalisation israélo-saoudien.

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Aux termes de cet accord, Riyad obtiendrait le soutien américain à un programme nucléaire civil, ainsi que l’accès à des armes avancées. En échange, le royaume prendrait des mesures majeures pour se distancier de la Chine et Israël permettrait la création d’un État palestinien indépendant.

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