Apr 13, 2024 18:57 UTC
  • Pressions occidentales et arabes accrues sur Israël

Le ministre français des Affaires étrangères a suggéré lors d’un entretien mardi d’imposer des sanctions à Israël pour le contraindre à acheminer de l’aide humanitaire, tandis qu’une influente sénatrice démocrate a qualifié la veille les actions de Tel-Aviv à Gaza de « génocide ».

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a accordé, mardi, un entretien exclusif à France 24 et RFI, où il a suggéré que des pressions, voire des sanctions, devaient être imposées à Israël, pour l’inciter à ouvrir les points de passage en vue d’acheminer l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza.

Stéphane Séjourné a déclaré qu’il faudra « des leviers d’influence » sur le gouvernement israélien pour ouvrir des points de passage humanitaires. Contrairement à l’Espagne et à d’autres partenaires européens, il a jugé qu’il n’était « pas utile » de reconnaître la Palestine comme État « sans l’introduire dans un processus de paix ».

« Il faut qu’il y ait des leviers d’influence et il y a des leviers multiples qui vont jusqu’à des sanctions pour que l’aide humanitaire puisse traverser les points de passage », a déclaré Stéphane Séjourné à la radio RFI et à la chaîne de télévision France 24.

Légalement un « génocide », selon Warren

Ces déclarations interviennent au lendemain de celles formulées par l’influente élue américaine Elizabeth Warren, devenue, lundi, la première sénatrice à déclarer que les actions d’Israël à Gaza peuvent légalement constituer un « génocide ». 

« Si l’on veut appliquer la loi, je pense qu’ils concluront qu’il s’agit d’un génocide. Ils ont par ailleurs de nombreuses preuves pour le faire », a déclaré la représentante démocrate du Massachusetts en répondant aux questions de son auditoire, lors d’un événement au Centre islamique de Boston.

Appel conjoint au cessez-le-feu

Le même jour, les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ainsi que le roi de Jordanie Abdallah II ont appelé à un cessez-le-feu « immédiat » et à une libération de « tous les otages » à Gaza. Ils ont mis en garde Israël contre les « conséquences dangereuses » d’une offensive à Rafah.

« La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu’elle entraîne doivent cesser immédiatement », écrivent-ils dans une tribune parue dans plusieurs journaux à savoir, Le Monde, The Washington Post, Al-Raï et Al-Ahram.

« Face au nombre intolérable de victimes (…) nous soulignons la nécessité urgente d’instaurer à Gaza un cessez-le-feu permanent », ont-ils martelé en appelant à la « mise en œuvre immédiate et inconditionnelle » de la résolution 2728 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Les trois dirigeants insistent aussi sur « l’urgente nécessité de mettre en œuvre l’appel du Conseil de sécurité pour la libération immédiate de tous les otages » détenus par le mouvement palestinien Hamas.

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