Qui est-il le successeur du Prophète de l’Islam, Ali ibn Abi Talib ?
Pars Today - Ali ibn Abi Talib (600-661), le premier Imam des adeptes des Ahl al-Bayt, un compagnon, narrateur, cousin et gendre du grand Prophète de l’Islam (Que le salut de Dieu soit sur Lui et sur ses descendants), scribe de la révélation et quatrième calife parmi les Râshidûns (les quatre Califes bien guidés qui ont dirigé la communauté des Musulmans sunnites).
Ali ibn Abi Talib, surnommé Amir al-Mu'minin, était l'héritier, le cousin et le gendre du prophète de l’Islam, le vénérable Mohammad, le mari de la fille du prophète, la vénérée Zahra et le père des deuxième et troisième Imams des Chiites, les vénérés Hassan et Hossein et de la vénérée Zaynab al-Kobra.
Selon les sources historiques sunnites et chiites, le vénéré Ali a été le premier homme à se convertir à l'Islam, si bien que le Prophète de l’Islam lui a donné spécifiquement le titre d'Amir al-Mu'minin. Il faisait partie de la famille du Prophète à propos duquel a été révélé le verset important d'at-Tat'hîr (verset de la purification) :
« Allah veut vous débarrasser de toute souillure, ô Ahl al-Bayt, et vous purifier pleinement. » (Sourate 33 , verset 33)
Le grand Prophète, sur ordre de Dieu, a désigné le vénéré Ali comme son successeur politique et religieux dans un endroit proche de la Mecque, Ghadir Khum, où il a reçu l'allégeance du peuple à son égard. Après la mort du Prophète en l'an 11 de l'Hégire, il y a eu des facteurs qui empêchèrent cette succession d'avoir lieu. Ainsi, le vénéré Ali est resté à l'écart de l’Imamat des Musulmans pendant de nombreuses années après la mort du Prophète de l’Islam.
Finalement, il devient le califat 25 ans plus tard, après Uthman. Cependant, le califat du vénéré Ali est devenu une question qui a divisé les Musulmans en deux communautés chiites et sunnites.
À cet égard, les Chiites considèrent que l'Imam Ali est le calife nommé par le prophète de l’Islam, et ils considèrent la gestion politique de l'État islamique et la désignation du Wali de la communauté musulmane comme une règle divine basée sur les principes de La Charia et les conseils du Coran et de la Sunna.
En revanche, les Sunnites considèrent l’Imam Ali comme le quatrième calife et définissent Wali de la communauté islamique tout Musulman qui peut accéder à une position d’autorité par le biais d’élections sélectives, d’élections de groupe, d’héritage ou par la guerre et la prise de pouvoir.
Dans cet article, vous apprendrez davantage sur le premier Imam des Chiites, en vous basant sur des sources fiables de l'histoire islamique.
La naissance, la famille et le gendre du Prophète
Ali ibn Abi Talib est né à la Kaaba le vendredi 13 Rajab (10 ans avant la prophétie). Son père était Abu Talib, l'oncle du vénérable Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), et sa mère était Fatima bint Assad, tous deux issus de la famille Bani Hashim de la tribu Quraysh à La Mecque.
À l'âge de 24 ans, l'Imam Ali épouse la vénérer Fatima Zahra (béni soit-elle), la fille du Prophète de l'Islam.
Les enfants de le vénéré Ali et la vénérée Zahra sont l'Imam Hassan, l'Imam Hossein, la vénérée Zaynab et la vénérée Um-e Kolthum. La vénéré Zahra est décédée très jeune, 6 mois après la mort du Prophète de l'Islam.
Le vénéré Ali dans les guerres du début de l'Islam
Après la migration des Musulmans à Médine, les guerres du Prophète contre les polythéistes, les hypocrites et les Gens du Livre ont commencé. À l'exception de la bataille de Tabuk, où il est resté à Médine sur ordre du Prophète pour empêcher la conspiration des polythéistes et la possible sédition des hypocrites, l’Imam Ali (béni soit-il) était présent dans toutes ces guerres et était le porte-étendard des Musulmans dans tous les pays.
Les biographes ont beaucoup écrit sur la bravoure et les sacrifices d’Ali au cours de ces campagnes. Lors de la bataille d'Ohod, alors que certains Musulmans s'enfuirent et qu'Ali ibn Abi Talib reste pour protéger le Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), le Prophète dit à propos de l’Imam Ali : « Il est de moi et je suis de lui. »
Les circonstances de la révélation attribuées à l'Imam Ali dans le Coran et les hadiths
Le verset de Laylat al-Mabît
Dans la treizième année de la mission prophétique, alors que la pression des athées de La Mecque sur les Musulmans atteint son apogée si bien que les habitants de Yathrib (Médine d’aujourd’hui) invitent le Messager de Dieu, le vénérable Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et ses descendants) à les rejoindre, les conditions sont réunies pour l'émigration des Musulmans vers Yathrib. Dans ce contexte, les polythéistes de Quraysh décident d'assassiner le Prophète de l'Islam.
Lors de la nuit devenue célèbre sous le nom de « Laylat al-Mabît », le vénéré Ali (béni soit-il), avec un courage et un dévouement exemplaires, dormit dans le lit du Prophète Mohammad afin de tromper les assassins. Pendant ce temps, le Prophète, profitant de la négligence des polythéistes, émigre vers Médine. Le verset 207 de la sourate 2 est révélé en l'honneur de cet événement marquant et en hommage au dévouement du vénéré Ali (béni soit-il).
« Et parmi les hommes, il en est qui sacrifie son âme pour rechercher l'agrément d'Allah. Et Allah est Plein de bonté envers Ses serviteurs. »
Outre le célèbre verset d’al-Tahrir (purification) mentionné précédemment, l'une des personnalités évoquées dans le verset de Mubahala est également l'Imam Ali (béni soit-il). Le verset de Mubahala, qui fait référence au verset 61 de la sourate Al-Imran, est le suivant :
« Si quelqu'un te conteste à son sujet, après ce qui t'est parvenu de la science, dis : Venez ! Appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, et nos âmes et vos âmes. Puis, implorons humblement la malédiction de Dieu sur les menteurs. »
Dans ce contexte, les sources sunnites et chiites confirment que lors de cet événement et afin d'établir la preuve ultime devant les érudits chrétiens, le Prophète de l’Islam emmène avec lui l'Imam Hassan et l'Imam Hossein en tant que « nos fils », la vénérée Fatima Zahra en tant que « nos femmes » et le vénéré Ali en tant que « nos âmes ».
Le Hadith de Manzilat
Le Hadith de Manzilat est un hadith authentique rapporté par les sources sunnites et chiites, dans lequel le Prophète Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) s’adresse au vénéré Ali (béni soit-il) en ces termes:
« أنتَ مِنّى بِمَنزلةِ هارونَ مِنْ مُوسى، اِلّا أنه لانَبىَّ بَعدى »
« Tu es pour moi ce qu'Hâroun était pour Moïse, à ceci près qu'il n'y aura point de prophète après moi. »
Selon les versets du noble Coran, Hâroun, en plus de son rôle prophétique, occupait quatre positions essentielles :
- Le ministère (Wizârah), conformément au verset :
«وَلَقَدْ آتَيْنَا مُوسَى الْكِتَابَ وَجَعَلْنَا مَعَهُ أَخَاهُ هَارُونَ وَزِيرًا» (Al-Furqan, 35)
«Nous avons certes donné à Moïse le Livre et lui avons assigné son frère Haron comme ministre.»
- La fraternité et l’alliance spirituelle, conformément à la parole de Moïse (paix sur lui) dans le verset :
«هَارُونَ أَخِي» (Taha, 30)
«Hâroun, mon frère.»
- La parenté, conformément au terme «أَهْلِي» (Ahlî) dans le verset :
«وَاجْعَلْ لِي وَزِيرًا مِنْ أَهْلِي» (Taha, 29)
« Et assigne-moi un ministre issu de ma famille. »
- La succession (Khilafah), conformément au verset :
«قَالَ مُوسَىٰ لِأَخِيهِ هَارُونَ اخْلُفْنِي فِي قَوْمِي» (Al-A'raf, 142)
« Moïse dit à son frère Haron : Sois mon successeur parmi mon peuple. »
Le verset de la Wilayah
Selon tous les exégètes chiites et de nombreux exégètes sunnites, le verset 55 de la sourate Al-Ma'idah, connu sous le nom de « Verset de la Wilayah », a été révélé à propos de l’Imam Ali (béni soit-il) :
« إِنَّمَا وَلِيُّكُمُ اللَّهُ وَرَسُولُهُ وَالَّذِينَ آمَنُوا الَّذِينَ يُقِيمُونَ الصَّلَاةَ وَيُؤْتُونَ الزَّكَاةَ وَهُمْ رَاكِعُونَ » (Al-Ma'idah, 55)
« Votre seul maître est Allah, ainsi que Son Messager et les croyants qui accomplissent la prière et s'acquittent de l'aumône tout en s'inclinant. »
Les commentateurs expliquent que ce verset est révélé lorsqu'un indigent entre dans la mosquée et demanda de l’aide. Le vénéré Ali (béni soit-il), tout en étant en état d’inclinaison (rukūʿ) pendant sa prière, lui fait don de son anneau.
Ainsi le verset en question met en lumière l'union parfaite entre l'adoration spirituelle et l'action vertueuse, soulignant que l'autorité et la maîtrise spirituelle reviennent exclusivement à Dieu, à Son Messager et aux croyants exemplaires, dont la foi s'illustre par des actes de générosité et de dévotion sincère.
Le verset des Ulul-Amr (les détenteurs de l'autorité)
Le verset 59 de la sourate An-Nisa, également connu sous le nom de « Verset d’Ita’at (obéissance) » ou « Verset des Ulul-Amr », ordonne aux croyants d'obéir à Allah, à Son Prophète et aux détenteurs de l'autorité :
« يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا أَطِيعُوا اللَّهَ وَأَطِيعُوا الرَّسُولَ وَأُولِي الْأَمْرِ مِنْكُمْ » (An-Nisa, 59)
« Ô vous qui avez cru ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent l'autorité. »
Dans de nombreuses traditions, notamment celles rapportées par la famille du Prophète (que la paix soit sur eux), l'expression « Ulul-Amr » (les détenteurs de l'autorité) désigne explicitement Ali ibn Abi Talib (béni soit-il) ainsi que les Imams issus de sa descendance.
Les activités de l'Imam Ali (que la paix soit sur lui) à l'époque des trois premiers califes après le Prophète
-Assistance aux démunis :
L'Imam Ali (que la paix soit sur lui) se consacrait activement à soulager les difficultés des personnes défavorisées et démunies. Il travaillait de ses propres mains pour subvenir aux besoins de nombreux indigents, allant jusqu'à planter des vergers, creuser des puits et des canaux d'irrigation, qu'il consacrait ensuite à des œuvres caritatives, les dédiant à Dieu.
-Éclaircissement des questions théologiques fondamentales :
Il répondait aux interrogations des savants des différentes confessions, notamment des juifs et des chrétiens, qui se rendaient à Médine après le décès du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui et sa famille) afin de s'informer sur l'islam et approfondir leur compréhension de cette nouvelle foi.
-Clarification des questions juridiques et religieuses :
L'Imam Ali (béni soit-il) expliquait les règles de nombreux événements nouveaux qui n'avaient pas de précédent dans l'Islam et pour lesquels aucun texte explicite n'existait ni dans le Noble Coran, ni dans les hadiths du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui et sa famille).
-Contribution à l'élévation spirituelle :
Le vénéré Ali (béni soit-il) formait et éduquait un groupe de compagnons et leurs descendants, dont les âmes pures et les cœurs préparés étaient réceptifs à la progression spirituelle et au cheminement mystique et social.
Conseil politico-social aux califes :
Lorsque l'Islam et la communauté musulmane étaient menacés par un danger ou qu'une décision erronée risquait d'entraîner une déviation plus grande dans la religion, l'Imam Ali (béni soit-il) offrait ses conseils aux califes uniquement en tant que conseiller, afin de préserver l'intégrité de l'Islam et d'empêcher tout préjudice supplémentaire à la foi.
Le serment d'allégeance à Ali ibn Abi Talib :
Après l'assassinat du troisième calife, Uthman ibn Affan, par des opposants, ces derniers, comprenant les Ansars, les Muhajirins opposés aux Quraysh, ainsi que des habitants d'Égypte et de Koufa, s'accordent unanimement sur le califat d'Ali ibn Abi Talib (béni soit-il). Celui-ci accepte d’après lui cette responsabilité dans des circonstances complexes et marquées par de profondes divisions au sein de la communauté musulmane.
Politiques gouvernementales :
- La sélection d'un nouveau groupe de gouvernants dans le monde islamique, fondée sur le principe de la justice, sans considération des dynasties et du pouvoir familial.
- L'établissement de lois inspirées de la justice coranique et de la tradition prophétique.
- La désignation d'observateurs et de superviseurs chargés de veiller à la conduite des gouvernants.
Politiques et réformes économiques :
- Entreprendre l’urbanisation et le développement des infrastructures.
- Encourager l’agriculture et soutenir les agriculteurs.
- Renforcer le commerce et soutenir les commerçants.
- Effectuer des inspections directes des marchés.
- Assurer une distribution équitable des richesses publiques sans retard.
- Soutenir les couches sociales défavorisées.
Politiques et réformes culturelles :
- Développer l’éducation et la formation, ainsi que la préparation de personnes qualifiées pour instruire la population.
- Préserver les traditions louables et lutter contre les pratiques répréhensibles.
- Renforcer l'esprit critique à l'égard des gouvernants et promouvoir la tradition d'ordonner le bien et d'interdire le mal au sein du peuple, visant comme objectif les gouvernants.
Les guerres durant le califat de l’Imam Ali
Au cours de son califat, qui dure quatre ans et neuf mois, l'Imam Ali (béni soit-il) engage le combat à trois reprises contre ses ennemis. Ces combats sont les suivants :
- La bataille du Chameau, en l'an 36 de l'Hégire, contre les « Nakethin » (les parjures), ceux qui, voyant leur position et leur pouvoir économique menacés, s'unirent sous l'incitation de Muawiya et combattent l'Imam Ali (béni soit-il), mais sont vaincus.
- La bataille de Siffin, en l'an 37 de l'Hégire, contre les « Qasetin » (les oppresseurs), a été un affrontement contre Muawiya et son armée, qui, au lieu d'obéir à l'Imam Ali en tant que calife des Musulmans, décident d'établir un pouvoir dynastique sur les terres musulmanes, adoptant une tradition contraire à celle du Prophète de l’Islam.
- La bataille de Nahrawan, en l'an 38 de l'Hégire, contre les « Mareqin » (les dissidents), c'est-à-dire les Khawarij, ceux qui avaient renié la tradition du Prophète de l'Islam et, par des interprétations littérales du noble Coran, s'en prenaient à la vie et à la communauté des musulmans.
La mort en martyr de l'Imam Ali
Ibn Muljam, l'un des Khawarij, attaque l'Imam Ali avec une épée empoisonnée à l'aube du mercredi 19 du mois de Ramadan de l'an 40 de l'Hégire, alors que l'Imam était en prière dans le mihrab de la mosquée de Koufa (Irak). L'Imam succombe à cette blessure et est mort en martyr dans la nuit du 21 du mois de Ramadan.
Parole célèbre
On rapportait que le premier Imam des Chiites répétait fréquemment : « Celui qui réforme ce qui est entre lui et Dieu, Dieu réformera ce qui est entre lui et les gens. Et celui qui œuvre à bien ordonner son au-delà, Dieu arrangera les affaires de sa vie d'ici-bas.
Et il disait également : « L'une des expiations des grands péchés est de secourir celui qui appelle à l'aide et d'apporter du réconfort à l'affligé. »
Le Premier Imam des Chiites disait également : « Mourir vaut mieux que l'humiliation ! Se contenter de peu est préférable à tendre la main vers autrui. La vie se compose de deux jours : un jour en ta faveur et un jour à ton détriment. Lorsque la fortune te sourit, ne te réjouis pas avec excès, et lorsqu'elle te tourne le dos, ne t'attriste pas, car dans l'un comme dans l'autre, tu seras éprouvé. »
Et il dit aussi : « Il n'est point de richesse comparable à la raison, ni de pauvreté semblable à l'ignorance, ni d'héritage égal à la vertu, ni de soutien meilleur que le conseil. »
Bibliographie :
مقاتل الطالبیین – Les Martyrs des Talibites
الطبقات الکبرى – Le Grand Livre des Classes (ou Les Grandes Couches Biographiques)
تاریخ الأمم والملوک – L'Histoire des Nations et des Rois
المستدرک على الصحیحین – Le Mustadrak sur les Deux Sahihs (recueil complémentaire aux deux Sahihs de Boukhari et Muslim)
نهج البلاغة – La Voie de l'Éloquence
تاریخ الطبری – L'Histoire de Tabari (ou Tarikh al-Tabari)
تاریخ دمشق – L'Histoire de Damas
تفسیر الطبری – Le Tafsir de Tabari (exégèse coranique de Tabari)
صحیح بخاری، کتاب فضائل اصحاب النبی – Sahih al-Bukhari, Livre des Mérites des Compagnons du Prophète
صحیح مسلم، کتاب فضائل الصحابه – Sahih Muslim, Livre des Mérites des Compagnons
الکامل فی التاریخ – L'Histoire Complète (ou Al-Kamil fi al-Tarikh)