Israël/Hezbollah: la 3e guerre?
Les experts, les responsables et les centres de recherche et de sécurité d’Israël établissent des scénarios, l’un après l’autre, pour une troisième guerre et tentent de légitimer les agressions israéliennes.
Selon al-Mayadeen, les analystes militaires, les experts des centres de recherche et la plupart de personnalités politiques d’Israël sont unanimement d’avis que le régime serait impliqué dans une troisième guerre qui lui coûterait très cher. Mais où serait déclenchée cette guerre ? Comment ? Elle serait de quelle ampleur ? Peut-on prévoir son résultat ?
Ofer Israeli, expert et chercheur dans le domaine de la géostratégie internationale chez l’Institut Herzliya, a fait paraître un article ayant pour titre « Troisième guerre du Liban ; caractéristiques générales et solutions ».
Dans cet article, Ofer Israeli a recommandé à Tel-Aviv de ne pas reporter la guerre contre le Liban et d’entreprendre en même temps des mesures politiques et militaires à l’intérieur du Liban aussi bien qu’au niveau régional qui devraient se poursuivre avant la guerre, tout au long de la guerre et après la guerre.
« Il s’agit d’un programme global et Israël devrait se doter non seulement des moyens militaires, mais en plus des moyens diplomatiques, économiques et psychologiques pour agir contre le Liban et la région », a-t-il ajouté.
Sun Tzu, auteur chinois de l’ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu « L’Art de la guerre », croit que le principal objectif de la guerre est d’accéder à une solution militaire immédiate et décisive. Selon lui, « la meilleure tactique est de vaincre l’ennemi sans faire la guerre et si ce n’est pas le cas, c’est de neutraliser la stratégie de l’ennemi et si ce n’est pas possible non plus, il faut sceller une alliance contre l’ennemi ».
« Se battre contre l’ennemi sur un champ de bataille, cela reste la dernière solution et la pire solution dans une guerre est d’encercler l’ennemi », ajoute Sun Tzu.
Ofer Israeli croit qu’Israël devrait d’abord donner une certaine légitimité à la guerre qu’il voulait déclencher contre le Hezbollah et cela en lançant une campagne médiatique internationale contre ce mouvement afin de lui imputer la responsabilité des crises qui pèsent sur le Liban.
« Il faut qu’Israël réalise ses objectifs militaires conformément aux principes de base de la guerre et à l’aide d’une meilleure stratégie ; ce qui demande le respect des facteurs suivants :
- Il faut que l’armée israélienne évite de se battre sur deux ou plusieurs fronts. Elle devra donc apaiser les tensions avec les groupes palestiniens et en Syrie avant de se lancer dans une guerre contre le Liban.
- Il faut définir un objectif clair pour cette guerre ; par exemple, l’anéantissement du Hezbollah et de ses capacités militaires.
- L’armée israélienne devra se préparer à détruire les installations vitales du Hezbollah dont ses grands arsenaux balistiques.
- Le principe de surprise fait partie intégrante de toute stratégie réussie »
Or, malgré tous ces scénarios et spéculations, Israël n’ose pas encore déclencher une guerre contre le Hezbollah. Pourquoi ?
En effet, personne, ni parmi les Israéliens ni parmi les Américains, n’est en mesure de garantir le succès d’Israël dans une troisième guerre contre le Hezbollah.
La riposte immédiate et foudroyante du Hezbollah à une frappe aérienne israélienne prouve qu’Israël manque de renseignements nécessaires pour faire éclater une guerre et que ses estimations et évaluations des capacités de combat du Hezbollah ne sont pas valables.
En outre, le cabinet de Naftali Bennett est tellement faible qu’il risque de s’effondrer tout de suite après le début d’une autre guerre contre le Liban.
Quiconque suit de près les développements de la région, sait bien que les scénarios des Israéliens sont en parfaite conformité avec la position de l’administration Joe Biden, de la France et de l’Arabie saoudite, voire avec celle du Royaume-Uni.