Redoutable révélation de Trump
L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a fermement condamné le président Joe Biden et la catastrophe qui se déroule à Kaboul en Afghanistan depuis le week-end, dans une interview accordée mardi à Sean Hannity de Fox News.
Trump a déclaré que Biden avait humilié les États-Unis plus que tout autre président de l’histoire, éclipsant explicitement la crise des otages en Iran du démocrate Jimmy Carter en 1979.
Trump a déclaré : « C'est une période terrible pour notre pays. Je ne pense pas que pendant toutes ces années notre pays ait jamais été aussi humilié. Je ne sais pas comment vous l'appelez –une défaite militaire ou une défaite psychologique–, il n'y a jamais eu quelque chose comme ce qui s’est passé ici : vous pouvez penser à Jimmy Carter avec les otages. »
Trump s'est demandé si Biden provoquerait, dans une certaine mesure, une crise d’otages exponentiellement pire, car les talibans ont actuellement l'aéroport international Hamid Karzai de Kaboul entouré de points de contrôle – au cours desquels des coups et d’autres violences ont été signalés.
« Vous avez affaire à des milliers et des milliers d’Américains et d’autres personnes qui sont bloqués et très dangereusement en Afghanistan, et c’est donc quelque chose que vous ne pouvez pas même imaginer », a ajouté Donald Trump.
Trump a déclaré que les scènes du week-end où des Afghans désespérés s’accrochaient au fuselage d’un avion cargo de l'armée de l'air américaine et tombaient plus tard lorsque l’avion a atteint lune certaine altitude, rappelle l’évacuation de l’ambassade des États-Unis à Saigon en 1975.
« J’ai regardé ce gros avion cargo hier avec des gens qui s’y agrippaient et essayaient de quitter l’Afghanistan à cause de leur peur incroyable, et personne n’a jamais vu quelque chose comme ça », a-t-il déclaré.
« Cela a été la période la plus humiliante que j’aie jamais vue », a ajouté l’ancien président des États-Unis.
Trump a déclaré avoir averti le chef présumé des talibans, Abdul Ghani Baradar, lors de discussions l’année dernière, que les États-Unis riposteraient dix fois plus dur si un Américain était blessé ou si les talibans empiétaient sur des zones sous contrôle des forces américaines.
« Cet accord, a-t-il dit, semble être théorique alors que les talibans ont fait rage dans le pays et ont pris Kaboul en quelques jours, tandis que les Américains et les Occidentaux sont piégés à l’intérieur de la ville. »
Dans une autre partie de cette interview, Donald Trump a déclaré que les États-Unis avaient dépensé chaque année 42 milliards de dollars en Afghanistan sans rien gagner pendant les 21 dernières années.
Trump a déclaré : « Nous possédons l’armée la plus puissante du monde, mais les événements qui se produisent aujourd’hui donnent une mauvaise image à notre armée. Nous avons eu tort d’intervenir en Afghanistan en 2001. Cela a été la pire décision prise pendant l’histoire des États-Unis et elle a détruit la région du Moyen-Orient dont la situation s’est empirée par rapport à il y a 20 ou 21 ans. »
Évoquant la situation de l’aéroport assiégé de Kaboul, Trump a déclaré qu’aujourd’hui, il y a 40 000 otages potentiels américains et autres dans cette mauvaise situation.
Les déclarations de l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, interviennent alors que la Maison-Blanche et le Pentagone continuent à justifier leur politique désastreuse en Afghanistan.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken a beau dire que « nous étions en Afghanistan pour un objectif primordial : nous occuper des gens qui nous ont attaqués le 11 septembre »; cependant tout analyste sérieux sait que l’objectif géopolitique « primordial » du bombardement et de l’occupation de l’Afghanistan, il y a près de 20 ans, était d’établir un ancrage essentiel de l’Empire des Bases à l’intersection stratégique de l’Asie centrale et de l’Asie du Sud, couplé ensuite à l’occupation de l’Irak en Asie du Sud-ouest.
Aujourd’hui, la « perte » de l’Afghanistan doit être interprétée comme un repositionnement. Elle s’inscrit dans la nouvelle configuration géopolitique, où la principale mission du Pentagone n’est plus la « guerre contre le terrorisme », mais la tentative simultanée d’isoler la Russie et de harceler la Chine par tous les moyens dans le cadre de l’expansion des Nouvelles Routes de la Soie.
L’occupation des petites nations a cessé d’être une priorité. L’Empire du Chaos peut toujours fomenter le chaos – et superviser divers bombardements – depuis sa base CENTCOM au Qatar. En vain.
L’Iran est sur le point de rejoindre l’Organisation de Coopération de Shanghai en tant que membre à part entière – un autre changement de donne. Avant même de réinstaller l’Émirat islamique, les talibans ont soigneusement entretenu de bonnes relations avec les principaux acteurs d’Eurasie – la Russie, la Chine, le Pakistan, l’Iran et les États d’Asie centrale.
Pékin prévoit déjà de faire de grosses affaires avec les talibans dans le domaine des terres rares.
Sur le front atlantiste, le spectacle de l’auto-récrimination ininterrompue va consumer le Beltway pendant des siècles.
Deux décennies, 2000 milliards de dollars, une débâcle guerrière à jamais marquée par le chaos, la mort et la destruction, un Afghanistan encore en ruines, une sortie littéralement au milieu de la nuit – pour quoi faire ?
Les seuls « gagnants » ont été les seigneurs du racket de l’armement. Pourtant, toute intrigue américaine a besoin d’un bouc émissaire. L’OTAN vient d’être cosmiquement humiliée dans le cimetière des empires par un groupe d’éleveurs de chèvres – et non par des rencontres rapprochées avec M. Kinjal. Que reste-t-il ? La propagande. Voici donc le nouveau bouc émissaire : le nouvel axe du mal. L’axe est Talibans-Pakistan-Chine.
Le nouveau grand jeu en Eurasie vient d’être rechargé.