Libye : la vengeance de Kadhafi ?
(last modified Mon, 15 Nov 2021 10:05:54 GMT )
Nov 15, 2021 10:05 UTC
  • Libye : la vengeance de Kadhafi ?

Abdel Bari Atwan, éditorialiste de Rai al-Youm, s’est penché sur les perspectives de la candidature officielle de Saïf Al-Islam Kadhafi à l’élection présidentielle prévue en décembre. Une candidature qui montre que sa victoire n’est pas à exclure.

Les élections présidentielle et législatives sont censées tourner la page d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, tué en 2011 lors d’une révolte populaire, et mettre fin aux luttes fratricides entre les deux camps rivaux, l’un dans l’ouest du pays et l’autre dans l’est.

Saïf Al-Islam, fils de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, a présenté, dimanche 14 novembre, sa candidature officielle à l’élection présidentielle prévue en décembre.

L'entrée de Kadhafi dans l'arène politique libyenne pourrait changer le visage politique de la Libye caractérisée par une variété de groupes ethniques et tribaux, dont certains sont soutenus par des forces étrangères et nationales.

Le fils cadet de Mouammar Kadhafi s'ajoute à la liste des prétendants alors que la tenue de l'élection n'est pas prévisible à la date prévue, car les pressions pour la reporter s'intensifient.

Déchirée par divers tensions, dominée par les milices depuis le renversement du régime du colonel Mouammar Kadhafi et de sa mort en 2011, la Libye est devenue un berceau propice aux courses aux armements à la suite de l'intervention de l'OTAN.

Bien que les élections présidentielles et législatives soient censées tourner la page d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la crise libyenne risque de s'aggraver compte tenu de la nature de cette élection ainsi que des résultats des élections précédentes.

Capturé en novembre 2011 par les membres du bataillon Abu Bakr al-Siddiq, Saïf Al-Islam Kadhafi avait été condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif.

Or le bataillon Abu Bakr al-Siddiq a refusé de le livrer aux autorités ou à la Cour pénale internationale, qui le recherchait depuis 2011 pour « crimes contre l’humanité », ce qui n'est pas inclus comme condition pour présenter sa candidature dans la loi relative à l’élection du chef de l’Etat, adoptée par le Parlement libyen.  

Selon Rai al-Youm, ce qui augmente les chances de victoire du fils de Kadhafi réside davantage dans la situation actuelle en Lybie, plongée dans la corruption et l'insécurité et marquée par l'exacerbation des divisions politique, régionale et clanique.

Malgré le bilan noir du régime dictatorial du général Kadhafi en matière des droits de l'homme, il est possible que les Libyens portent un regard positif sur les mesures de Saïf Al-Islam d’autant plus que le régime dictatorial de son père n'a pas été renversé par une révolution, mais plutôt par les raids aériens de l'OTAN et des conspirations internationales menées par les États-Unis.

Jouant un rôle majeur dans le règlement de la crise de Lockerbie, Saïf Al-Islam pourrait teinter sa compagne électorale de mesures confirmant sa démarche en opposition avec celle de son père dont la libération de nombreux prisonniers politiques ou la dialogue avec l’opposition libyenne.

Saif al-Islam a de forts concurrents potentiels dont certains bénéficient du soutien de plusieurs catégories de la société, comme le général Khalifa Haftar, commandant de l'armée nationale libyenne ainsi que Le Premier ministre libyen Abdel Hamid Dbeibah qui s'est dit jeudi 21 octobre favorable à la tenue d'élections nationales le 24 décembre, comme le prévoit le plan de paix soutenu par l'ONU.

 

 

 

 

 

 

Mots clés