Yémen: casus belli d'Ansarallah à Israël
Jeudi dernier, le Parlement irakien a approuvé à l’unanimité une loi criminalisant toute forme de « promotion » de « l’entité sioniste ».
On se demandait si d’autres pays arabo-musulmans notamment ceux qui sont sous pression des mafias américano-israéliennes pour rejoindre les pays tels que les Émirats arabes unis et le Maroc, prendraient des mesures similaires au Parlement irakien. La législature du gouvernement de salut national du Yémen va présenter un projet de loi qui criminalisera toutes les formes de normalisation des liens avec Israël.
Les parlementaires irakiens voulaient en fait mettre fin aux tentatives actuelles, manifestes et secrètes, pour faire adhérer l'Irak aux pays ayant fait un compromis avec l’entité sioniste. Ils souhaitent être un modèle à suivre par les autres pays qui sont sous pression américano-sionistes pour normaliser avec Israël.
Le Premier ministre yéménite Abdulaziz bin Habtoor a déclaré à la chaîne de télévision Al-Masirah que le Parlement allait bientôt adopter une loi qui érige en crime la normalisation des relations avec le régime de Tel-Aviv.
La question qui se pose est de savoir si cette décision a été prise comme une action symbolique ou le Yémen était-il également sous pression pour rejoindre la normalisation des relations avec le régime sioniste ? Il faut dire que dans la situation actuelle le gouvernement de salut national dirigé par Ansarallah qui contrôle un vaste panne du territoire yéménite ne se soumettra jamais aux pressions pour se railler au rang des gouvernements ayant normalisé avec Israël.
Le sud du Yémen est dirigé par des gouvernements tels que les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, ayant normalisé avec le régime sioniste. Il est donc indispensable d'adopter une loi criminalisant la normalisation des relations avec le régime sioniste au Parlement yéménite.
Si, à l'avenir, le processus de négociations politiques inter-yéménites, censées résoudre la crise sévissant dans ce pays, aboutit à la formation d'un gouvernement inclusif regroupant de forces stipendiées à la coalition d’agression saoudienne, la loi criminalisant la normalisation avec le régime sioniste peut leur barrer la route.
Partant, les efforts en cours pour adopter une telle loi suit une visée à long terme d’autant plus que le gouvernement de salut national yéménite ne veut pas retarder le nouveau mouvement initié par le Parlement irakien.
Le gouvernement et le Parlement de Sanaa suit la même démarche que le Parlement et du gouvernement irakiens. Une barrière s’érige donc dans le monde arabe face à la nouvelle vague de normalisation des relations avec l’entité sioniste.
L’objectif de normalisation dont les pierres angulaires ont été jetées à la fin de l’administration de Donlad Trump et suivi par son successeur Joe Biden était de faire retirer le dossier de la Palestine de l’ordre du jour du monde arabo-musulman avant la mise sur pied d’un Etat palestinien. Une fois les pays arabo-musulmans normalisent avec l’entité sioniste la cause palestinienne se transformera en une affaire obsolète et Israël pourra facilement avaler le reste de la Palestine et concrétiser sa velléité de longue date de s’emparer entièrement de la noble Qods et de la mosquée Al-Aqsa.
La loi criminalisant la normalisation des relations avec le régime sioniste vise à se tenir aux côtés du peuple palestinien dans la bataille décisive actuelle et future et comme si le gouvernement de salut national yéménite y reste toujours fidèle. Il est possible qu'à l'avenir le gouvernement de salut national yéménite joue un rôle plus concret dans l'équation palestinienne ; car l'invasion militaire du Yémen par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis a également été menée avec le plan et le soutien du régime sioniste, qui est présent dans certaines parties du Yémen, y compris l'île stratégique de Socotra, et depuis début de la guerre, il n’a fait aucun ménage pour soutenir les pays agresseurs.