Yémen: le dernier jour d’un échange de prisonniers
(last modified Tue, 18 Apr 2023 05:39:15 GMT )
Apr 18, 2023 05:39 UTC
  • Yémen: le dernier jour d’un échange de prisonniers

Le mouvement de Résistance yéménite Ansarallah et le Conseil présidentiel soutenu par l’Arabie saoudite ont libéré des dizaines de prisonniers lors du dernier jour d'un échange de près de 900 détenus qui a duré trois jours, ce qui ouvre des perspectives de paix nationale dans un pays en proie à une guerre dévastatrice menée par l’Arabie saoudite.

Dans ce droit fil, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui gère l’échange de prisonniers, a déclaré, dimanche 16 avril, que des avions transportant des détenus libérés ont décollé en même temps de la capitale Sanaa et de la ville septentrionale riche en énergie de Maarib.

« Quarante-huit anciens détenus se trouvaient à bord du vol Maarib-Sanaa, tandis que 42 autres étaient à bord du vol Sanaa-Maarib », a déclaré à l’AFP Jessica Moussan, chargée des relations du CICR avec les médias, précisant que trois autres vols sont prévus dans la journée.

Quatre journalistes condamnés à mort par le mouvement Ansarallah ont fait partie de l’échange, a déclaré le porte-parole officiel de la délégation du Conseil présidentiel du Yémen, chargée de négocier l’échange et affiliée à la coalition saoudienne, Majid Fadael.

Mahdi al-Mashat, chef du Conseil politique suprême du Yémen, a déclaré samedi que la prochaine série de pourparlers avec l’Arabie saoudite commencerait après la fête de l’Aïd al-Fitr, qui est prévue le 21 avril et marque la fin du mois béni de Ramadan, a rapporté l’agence de presse officielle yéménite Saba.

À ce propos, on rappellera que le Conseil présidentiel du Yémen et Ansarallah ont échangé, samedi 15 avril, 322 prisonniers. Au total, 72 prisonniers ont été envoyés de l’aéroport de Sanaa à l’aéroport d’Aden à bord de deux vols, et 250 captifs d’Ansarallah sur deux vols d’Aden à Sanaa.

Des personnalités de premier plan, dont Nasser Mansour Hadi, frère de l’ancien président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, et Mahmoud al-Subeihi, ancien ministre de la Défense du gouvernement déchu, figuraient parmi les personnes libérées.

Toutes les parties du conflit au Yémen ont convenu lors de négociations en Suisse le mois dernier de libérer 887 détenus et de se réunir à nouveau en mai pour discuter de nouvelles libérations. L’accord a été supervisé par l’envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, et le CICR.

En ce qui concerne l’impact de la reprise des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite sur la paix au Yémen, il est à noter que Téhéran et Riyad ont convenu le mois dernier de rétablir les relations diplomatiques rompues en 2016, laissant espérer que le processus de paix au Yémen progressera.

Une délégation saoudienne a conclu jeudi des pourparlers de paix à Sanaa avec des responsables du mouvement Ansarallah. Les responsables yéménites ont évoqué des progrès et déclaré que de nouvelles discussions étaient nécessaires pour aplanir les divergences restantes.

Rappelons que l’Arabie saoudite a déclenché en mars 2015 une guerre sanglante contre le Yémen, en collaboration avec plusieurs de ses alliés et avec le soutien en armes et en logistique des États-Unis et de plusieurs États occidentaux, dans le but de réintroduire le président démissionnaire et en fuite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui s’était ensuite réfugié à Riyad dans le cadre d’un conflit politique avec le mouvement populaire Ansarallah.

En dépit du soutien occidental, la guerre menée par Riyad n’a atteint aucun de ses objectifs et a entraîné la mort de dizaines de milliers de civils, le déplacement de millions de personnes et la destruction des infrastructures du pays.