Atwan : Si Netanyahu n’accepte pas une trêve, l'économie israélienne s’effondrera

Pars Today - L’éditorialiste chevronné de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, s’attarde dans son dernier commentaire sur les rumeurs circulées autour d’une probable trêve au Liban, se proposant à éplucher les raisons et les motifs derrière cet énorme flux médiatique. La version française de l’éditorial est donnée ci-dessous.

« Quiconque suit aujourd'hui les médias israéliens et américains (il n'y a pas beaucoup de différence entre les deux) a la nette impression qu'un accord de cessez-le-feu entre le régime d’occupation et le Hezbollah au Liban est très imminente, peut-être d'ici deux jours, et que Benjamin Netanyahu a donné son feu vert, après une réunion avec ses ministres membres du Cabinet de guerre, à Amos Hochstein pour aller de l'avant avec ses démarches en vue de signer formellement le projet d'accord américain, dès que possible.

[…] les combattants du Hezbollah ont lancé plus de 340 roquettes et de nombreux drones suicides sur les bases militaires et de renseignement israéliennes au cœur de Tel Aviv, Haïfa et Safed, ce qui a conduit à une ruée de 4 millions d'israéliens vers des refuges, à la fermeture de l'aéroport de Ben Gourion à de gigantesques incendies déclarées. Les frappes ont également fait des victimes. [E]n diffusant soudainement ces nouvelles sur les développements positifs, l'objectif est d'essayer d'absorber l'état de panique qui prévaut parmi les colons dans le nord, le centre et le sud de la Palestine occupée, qui dorment et se réveillent maintenant au son des sirènes d’alarme et des bruits d’explosion des missiles du Hezbollah.

Une autre raison pour laquelle le régime sioniste accepte le cessez-le-feu est que la vie s'est complètement arrêtée dans la plupart des régions du Nord et dans les villes de Galilée occidentale (Acre, Haïfa, Nahariya) et de Galilée orientale (Safed) en raison d'un nombre record d'opérations de missiles et de drones kamikaze, atteignant 51 opérations dimanche ( le nombre précédent était de 34 opérations), ce qui a conduit à la fermeture complète des écoles et s'en passer en enseignant à domicile via Internet.

Au demeurant, les missiles du Hezbollah, dont la plupart sont lourds et précis, sont arrivés pour la première fois au port d'Ashdod, le deuxième plus grand port de la Palestine occupée, et pour la première fois dans l'histoire du conflit à une base navale, à laquelle sont infligés des dégâts considérables. Ici, il s'agit d'une évolution très importante, une autre raison qui justifie le cessez-le-feu, d’autant plus que les missiles qui atteignent Ashdod, dans le sud, pourrait également bombarder le central nucléaire « Dimona », dans le Néguev occupé.

[…] Les missiles et drones du Hezbollah – dont le nombre record et la capacité destructrice sont très élevés – constituent la réponse la plus forte aux mensonges de Netanyahu. En d’autres termes, il affirmait que ses forces avaient détruit plus de 80% des capacités de combat et de missiles du Hezbollah, et que le groupe libanais est devenu plus faible que jamais.

Avec son feu vert et ses campagnes médiatiques centrées sur l'imminence d'un cessez-le-feu au Liban, Netanyahu reconnaît sa défaite au Liban, et veut en sortir rapidement afin de minimiser les pertes, d'autant plus que sa guerre terrestre n'a atteint aucun de ses objectifs, dont le retour des colons du nord en fuite, ou le démantèlement du « Hezbollah » et la fin de la présence du groupe de résistance dans le sud du Liban.

En conclusion, nous disons que c'est le terrain, ses activités, ses missiles et ses marches qui mettent fin à la guerre au Liban ou à Gaza, et non Netanyahu, Hochstein, ou même le nouvel envoyé juif des États-Unis, Daniel Shapir, Le sous-secrétaire adjoint à la Défense, qui a voyagé lundi à Tel Aviv.

Cheikh Naim Qassem, secrétaire général du Hezbollah, a déclaré dans son dernier discours : « La réponse au bombardement de Beyrouth sera au centre de Tel-Aviv, et nous ne crierons pas en premier » et l'ennemi est là. Il a crié de douleur à cause des fusées du dimanche saint.

Mots clés : économie d'Israël, effet des attaques du Hezbollah sur l'économie du régime sioniste, le cessez-le-feu entre le Liban et Israël