Les non-dits de la crise migratoire des Juifs israéliens
Pars Today- Ces derniers mois, le régime sioniste a été confronté à de nombreuses crises, parmi lesquelles la migration inversée des sionistes des territoires occupés.
Le membre du corps professoral de l'Université Allameh Tabatabai à Téhéran, Hossein Mirzaeï, a examiné dans une note les contextes de migration inversée en provenance des territoires palestiniens occupés. Un résumé en est fourni ci-dessous :
Le membre du corps professoral de l'Université Allameh Tabatabai à Téhéran, Hossein Mirzaeï, se propose d'analyser les raisons cachées de la croissance de la migration inversée des sionistes depuis la Palestine occupée. L'auteur commence la note ainsi : « Au cœur des événements qui se déroulent à un rythme effréné en Asie de l’Ouest, l’un des aspects essentiels à considérer est l’exode des populations juives des territoires palestiniens. Toutefois, les données précises concernant ce phénomène, qui s’est récemment intensifié, n’ont pas encore été rendues publiques.
Aujourd’hui, dans les territoires occupés, il est possible que les Israéliens – qui n’acceptent pas le génocide et la guerre – soient considérés comme des traîtres. Dans ce cadre, les professionnels des médias, les cinéastes réalisateurs, les dirigeants des organisations non gouvernementales (ONG) et les activistes de la paix sont en pointe de mire.
Depuis l'été dernier jusqu'à aujourd'hui, plusieurs films ont été retirés des cinémas en Palestine occupée sous prétexte d’affaiblir la position du cabinet du régime sioniste. En guise d’illustration, le long métrage documentaire de science-fiction « LYD » de Rami Younis, journaliste palestinien et citoyen israélien, et Sarah Emma Friedland, documentariste juive américaine, produit en octobre 2024, ainsi que le documentaire « 1948 : Remember, Remember Not » réalisé en 2023 par Neta Shoshani, cinéaste israélienne, ou le film « Jénine, Jénine » réalisé en 2002 par Mohammed Bakri, acteur et cinéaste israélo- palestinien. Cependant, la répétition de tels actes dans un court laps de temps indique un changement évident : l'intensification de la censure dans la sphère publique, fait preuve que le désir d'un « État puissant et autoritaire », continue de croître.
Le 7 octobre 2024, la Knesset a voté une loi permettant que « l'expulsion d'un terroriste » puisse être accompagnée de celle de ses proches (parents, enfants, frères, sœurs). Il est à noter que cette action ne vise que les citoyens israéliens, car jusqu’à présent, Israël n’a jamais eu besoin d’une loi pour expulser les Palestiniens de leur terre.
La loi inclut alors toute action considérée comme « agressive » envers Israël et sa politique. Son but est également d'identifier les « Juifs traîtres ».
Un autre cas est lié au même mois d'octobre, où un plan a été approuvé selon lequel tout enseignant manifestant de la « sympathie » pour une organisation « terroriste » pourrait être licencié.
Nous savons très bien que dans les territoires occupés, tout soutien à la Cause palestinienne est considéré comme une action « terroriste ». Par exemple, les professeurs d’histoire ne devraient pas parler de l’expulsion des Palestiniens en 1948 et devraient enseigner le récit selon lequel Israël n’a expulsé aucun Arabe mais que les Palestiniens ont quitté leur terre de leur propre gré.
Ou encore une autre loi de ce type, en cours d'examen, mentionne que quiconque arbore le drapeau ou le symbole palestinien dans une institution gouvernementale sera condamné à payer une lourde amende et un an de prison.
Et bien entendu, les étudiants sont clairement la cible de ce plan. En outre, la pression exercée sur le journal Haaretz, qui est le principal média critique de la politique de Netanyahu dans la société israélienne, est un exemple de tentative de nier le droit à la liberté d'expression dans les territoires occupés.
En octobre dernier, tous les départements gouvernementaux et toutes les institutions soutenues par le cabinet extrémiste de Netanyahu ont reçu l'ordre de s'abstenir de faire de la publicité dans ce journal et de ne pas acheter d'abonnements à ce journal qui s'oppose au Premier ministre israélien. Le cabinet au pouvoir a justifié cet ordre en alléguant que de nombreux articles du journal israélien portaient atteinte à la légitimité du cabinet d’extrême-droite.
Le propriétaire de Haaretz, Amos Schocken, a d’ailleurs été accusé de soutenir le terrorisme. En effet, quelques jours avant cette décision, lors d'un discours à Londres en présence de Juifs, il avait vivement critiqué le « régime d'apartheid imposé aux Palestiniens » et avait qualifié les combattants palestiniens – qu'Israël qualifie de terroristes – de combattants de la liberté. Bien sûr, il a nié ces propos quelque plus tard.
Simultanément, le ministre de la Justice du régime israélien, Yariv Levin, tente d’entériner une loi à la Knesset, sur la base de laquelle tout Israélien qui appelle à l'isolement organisé du cabinet ministériel de Benjamin Netanyahu ou des dirigeants sionistes, sera condamné sans exception à 10 ans de prison dans des conditions normales et 20 ans pendant la guerre.
Si les citoyens sionistes quittent aujourd’hui plus que jamais les territoires occupés, ce n’est pas seulement à cause du manque de sécurité dans les territoires occupés. Mais une autre raison pourrait probablement être le déclin rapide de la « démocratie » dans certains domaines et la création d’une sorte d’« apartheid officiel ».
Bien entendu, il convient de noter que le manque de sécurité menace principalement les colons, qui font partie des classes inférieures d’« Israël » et sont peu susceptibles d’émigrer.
Pendant longtemps, Israël s’est considéré comme la seule démocratie dirigeante d’Asie de l’Ouest et l’a fermement défendue. Mais aujourd’hui, les habitants des territoires occupés se rendent compte que ce slogan est fabriqué de toute pièce et l’apartheid officiel s’étend de jour en jour. Pour de nombreux Juifs, rester dans un tel pays, vers lequel ils étaient partis avec tout espoir et désir, est devenu à l’heure actuelle douloureux.
Ainsi, à mesure que cette approche se généralisera – ce qui sera le cas – les migrations se seront multipliées. Il s’agit d’une menace qui entraînera bientôt la société israélienne radicalisée dans une crise interne.
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