Le nouveau coup monté de Washington et d’Abou Dhabi au Yémen ?
Pars Today – Alors que les frappes aériennes américaines s’intensifient au Yémen et que des rumeurs font état d’une offensive terrestre imminente par des forces soutenues par les Émirats arabes unis contre le port stratégique de Hodeïda, la région de la mer Rouge est au bord d’une nouvelle crise.
Depuis le 15 mars 2025, les États-Unis ont lancé une offensive militaire contre le Yémen. Ces frappes, lancées dans le but d’affaiblir Ansarallah et de protéger les intérêts de Washington dans la région, ont en effet visé les infrastructures militaires et économiques du Yémen. Les attaques militaires américaines ont également causé de lourdes pertes parmi les civils et contribué à l’aggravation de la crise sécuritaire dans la région.
Selon le Wall Street Journal, une offensive terrestre menée par les forces du « Conseil de transition du Sud », appuyées par les Émirats arabes unis, devient de plus en plus probable. Cette attaque viserait des provinces stratégiques comme Hudaydah et Sanaa.
Ces forces, soutenues par l’aviation du CENTCOM américain, se préparent à une opération risquée visant à s’emparer du port stratégique de Hudaydah, le principal point d’accès du Yémen à la mer Rouge. Cet article revient sur l’importance stratégique du port de Hudaydah et analyse les répercussions possibles d’une attaque terrestre au Yémen.
Hudaydah : l’artère vitale du Yémen
Le port de Hudaydah, contrôlé par le gouvernement de salut national yéménite, n’est pas seulement un point névralgique pour le commerce ; il constitue aussi la principale voie d’entrée de l’aide humanitaire dans le pays.
Le blocus de Hudaydah fait peser un grave danger sur des millions de Yéménites, exposés à la famine et au manque de médicaments. Plusieurs organisations internationales alertent que cette offensive ne ferait qu’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique.
Des intérêts régionaux en conflit
En soutenant le Conseil de transition du Sud, les Émirats arabes unis tentent de renforcer leur influence dans la mer Rouge et de rivaliser avec l’Arabie saoudite.
À l’inverse, les Saoudiens, échaudés par huit années de guerre au Yémen, semblent peu enclins à se lancer dans une nouvelle aventure militaire. Ce décalage d’intérêts complique la coopération entre ces deux alliés traditionnels des États-Unis.
Des répercussions régionales majeures
En raison de son contrôle sur le détroit stratégique de Bab el-Mandeb, le Yémen joue un rôle clé dans le marché mondial de l’énergie. La poursuite du conflit pourrait perturber cette voie maritime essentielle et entraîner une hausse des prix de l’énergie. Par ailleurs, la résistance populaire au Yémen s’est renforcée, et l’unité intérieure face aux ingérences étrangères s’est accentuée. Des analystes avertissent que sans issue politique, le Yémen restera en proie à l’instabilité, avec un risque réel de voir le conflit s’étendre à l’ensemble de la région.
Le rôle d’Ansarallah au sein de l’Axe de la Résistance
L’opération Tempête Al-Aqsa a révélé qu’Ansarallah est un acteur clé de l’Axe de la Résistance en mer Rouge. En menant plus de 350 opérations dans la région, les forces yéménites ont réussi à détourner les routes du commerce maritime et à mettre hors service le port d’Eilat, dans les territoires occupés.
Ces opérations ont conduit les États-Unis à intervenir directement dans le conflit, en bombardant des cibles au Yémen et en agissant, de facto, comme le bras armé d’Israël dans la région.
En définitive, une éventuelle attaque contre Hudaydah représenterait un pari risqué pour les États-Unis et les Émirats arabes unis. Elle pourrait entraîner une guerre d’usure, aggraver la crise humanitaire et provoquer de fortes tensions à l’échelle régionale.