Destruction de l’agriculture à Gaza : le plus grand crime écologique de notre époque
(last modified Tue, 03 Jun 2025 08:15:59 GMT )
Jun 03, 2025 08:15 UTC
  • Destruction de l’agriculture à Gaza : le plus grand crime écologique de notre époque

Parstoday - Les données et statistiques disponibles révèlent que le plus grand crime environnemental au monde a été commis dans la bande de Gaza à travers la destruction systématique des infrastructures agricoles de la région.

D'après un rapport de l'agence de presse Mehr, le régime sioniste a méthodiquement ciblé les terres agricoles de la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023. Ces terres constituent pourtant la source de subsistance et l'approvisionnement alimentaire essentiel pour plus de 2 millions de Palestiniens. Une comparaison des images satellites entre mai 2023 et avril 2025 révèle l'ampleur dévastatrice des dommages infligés aux zones cultivées de Gaza. Ces images montrent de manière incontestable que de vastes étendues autrefois verdoyantes se sont transformées en paysages stériles et grisâtres, avec une disparition quasi-totale de la couverture végétale.

Destruction de la couverture végétale et des serres agricoles à Gaza

Les données disponibles révèlent une réduction d'environ 92% de la couverture végétale dans les terres agricoles de l'est de Gaza durant cette période, ce qui équivaut à une disparition totale de la végétation et des cultures de ces zones. Les images satellites montrent que les serres agricoles, notamment dans les régions de Rafah, Khan Younès et Beit Lahia (nord de Gaza), ont été réduites à l'état de ruines et que les véhicules blindés du régime sioniste ont transformé  les anciennes terres agricoles plates en monticules de terre et tranchées militaires.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Centre d'imagerie satellite de l'ONU ont publié un rapport accablant  qui fait état de la destruction massive  de 75% des terres agricoles et d'oliveraies, de plus des 2/3 des puits agricoles rendus inutilisables et des systèmes d'irrigation irrémédiablement endommagés dans ces régions : Sud (Khan Younès) : 2 589 hectares détruits (61% des terres) et Nord de Gaza : Taux record de 78% de destruction

Pollution catastrophique des sols de Gaza au phosphore blanc

Les munitions non explosées et les métaux lourds représentent également une menace directe pour l’agriculture et les ressources animales de Gaza. Une analyse du sol de Gaza réalisée en janvier 2025 a révélé une contamination sévère par le phosphore blanc, atteignant 1800 milligrammes par kilogramme dans les régions du nord de Gaza, soit 467 fois la norme établie par l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis. Cette pollution chimique détruit tous les champignons du sol, responsables de la conservation du carbone dans la terre, ce qui affecte négativement la fertilité du sol ainsi que sa capacité à soutenir la croissance végétale. Selon des évaluations scientifiques préliminaires, la guerre à Gaza a généré plus de 281 000 tonnes de dioxyde de carbone durant ses seuls 60 premiers jours, un chiffre supérieur à la production de plus de 20 pays qui ne bénéficient pas de conditions climatiques favorables. Cette agression a également perturbé les structures écologiques, pollué les ressources en eau et réduit la capacité du sol à retenir le carbone, exacerbant ainsi la crise environnementale mondiale.

Illégalité de l’attaque contre les infrastructures environnementales

L’attaque contre les terres agricoles dans la bande de Gaza constitue une violation flagrante des lois internationales, des chartes des droits de l’homme, ainsi qu’une infraction à la Quatrième Convention de Genève, qui interdit la prise de contrôle des biens privés en temps de guerre. Le droit international interdit également l’utilisation de la famine comme arme de guerre contre les populations. Selon Yasser Abdelghafour, adjoint au directeur du Centre d’études sur le terrain à l’Institut des droits de l’homme palestinien, les actions du régime sioniste signifient la destruction systématique du panier alimentaire des habitants de la bande de Gaza, ce qui constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité.

Le siège de 2 millions d’habitants de Gaza sur un tiers de la superficie de la bande
Les grands agriculteurs de Gaza sont devenus des déplacés qui dépendent de l’aide humanitaire, leurs principales sources de revenus ayant disparu. Actuellement, 2,3 millions de Palestiniens vivent encerclés dans une zone représentant moins de 35 % de la superficie totale de Gaza. Selon les évaluations disponibles, la plupart des infrastructures agricoles, notamment les serres, les entrepôts de stockage alimentaire, les équipements liés à l’eau et à l’énergie, ainsi que les installations dédiées aux ressources animales et à l’aquaculture — qui constituaient le pilier de la sécurité alimentaire de Gaza — ont été complètement détruites.