Bahreïn/Israël: la lune de miel démarre
(last modified Mon, 29 Oct 2018 11:37:26 GMT )
Oct 29, 2018 11:37 UTC
  • Bahreïn/Israël: la lune de miel démarre

Simultanément à la visite du Premier ministre israélien au Sultanat d’Oman, le journal israélien, Yediot Aharonot annonce une autre vrai-fausse surprise : des pourparlers se poursuivraient en coulisse entre Tel-Aviv et Manama pour normaliser leurs relations. Mais cette normalisation avait à vrai dire commencé depuis bien longtemps, le régime de Manama accueillant depuis une belle lurette, les délégations sionistes qui débarquent à Bahreïn même pour faire la fête.

Des relations de part et d’autre.

Au moment où les Gazaouis tout comme les Cisjordaniens paient de leur sang leur résistance à l'occupant , les régimes arabes du golfe Persique, arguant du fait qu'Israël ne leur a jamais nui, foulent au pied le sang de ces innocents et rivalisent du zèle pour reconnaître une entité qui n'a jamais été qu'une tumeur plantée au cœur du Moyen-Orient. Yediot Aharonot y revient et fait état des négociations secrètes entre les Al-Khalifa et les israéliens.

« Ces entrevues ont pour but de parvenir à une conclusion finale pour rendre publiques les relations bilatérales», a-t-on appris de la même source.

Yediot Aharonot a également estimé que les pourparlers visaient à rendre le terrain propice à la visite imminente du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu à Bahreïn. Ainsi après avoir surgi sur la scène omanaise, c'est Bahreïn qui accueillera l'être le "boucher de Tel-Aviv" et ce, au mépris du concept même d'arabité car c'est sous le régime de Netanyahu que les arabes d'Israël ont été déchus de leurs droits civiques. Mais pour les Al-Khalifa qui répriment dans le sang et depuis 2011, les revendications égalitaires d'une majorité de leur population, l'arabité n'a pas de sens pas plus que le fait d'être musulman. 

Le journal israélien évoque d'ailleurs les efforts du régime de Tel-Aviv visant à normaliser les relations avec les pays arabes et à ouvrir la voie à la mise en œuvre du plan de compromis américaine qu'est le « Deal du siècle ».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et son épouse, ainsi qu’une délégation, se sont rendus en catimini au Sultanat d’Oman, le jeudi 25 octobre, pour s'entretenir avec le sultan Qabous.

« Le chef du Mossad, Yossi Cohen, le président du Conseil de sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat, et le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Yuval Rotham, ainsi que d'autres responsables ont accompagné Netanyahu lors de cette visite ». Cette visite a eu lieu le jour où Israël a tué 7 Palestiniens lors de la 31ème marche de Grand retour. Elle a donc été ce qu'elle a été, à savoir la rupture brutale des alliés de Riyad avec la cause palestinienne. 

Le mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, Hamas et le Jihad islamique ont condamné dans deux communiqués séparés la honteuse visite de Netanyahu au Sultanat d’Oman : « La normalisation des relations avec le régime israélien rendra plus cynique le régime de Tel-Aviv et le poussera à commettre davantage crimes contre le peuple palestinien », précisent ces deux communiqués.

Le Hamas a également souligné que cette visite aurait des répercussions dangereuses aussi bien pour le peuple palestinien que pour sa cause. Mais les choses n'en sont pas restées là. 

Hymne israélien joué aux Emirats 

Après la victoire de ce dimanche d’un judoka israélien aux compétitions du Grand Chelem d'Abou Dhabi, l'hymne national israélien a été joué pour la première fois aux Émirats arabes unis.

La publication de la rencontre de Nasser al-Tamimi, chef de la Fédération de Judo des Émirats de Judo avec la ministre israélienne de la Culture et des Sports Miri Regev et des scènes montrant des athlètes israéliens prenant du vin au centre d’Abou Dhabi ont déferlé un tollé général au sein des pays arabo-musulmans. Mais le régime de Tel-Aviv et ses "nouveaux amis arabes" ( ou pseudo-arabes)  parviendront-ils à enterrer la cause palestinienne en ayant recours à ce genre de spectacle? Autrement dit, le "Deal du siècle", accord mort-né, pourra-t-il être ressuscité de la sorte? Il y a lieu de s'en douter. Et pour preuve, la plus combative marche du Grand retour aura été celle qui s'est déroulée le jour où Netanyahu se trouvait à Mascate. 

 

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