USS Harry Truman défié par Ansarallah
(last modified Wed, 11 Dec 2019 20:51:40 GMT )
Dec 11, 2019 20:51 UTC
  • USS Harry Truman défié par Ansarallah

Un drone saoudien escortant le porte-avions USS Harry Truman a été frappé par Ansarallah, presque en même temps que le rapport de l’ONU sur l’affaire Aramco confirme la puissance militaire du mouvement yéménite.

Dans un rapport semestriel remis cette semaine par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, au Conseil de sécurité, « l’ONU admet ne pas être en mesure, “à ce stade”, de confirmer une implication de l’Iran dans la série d’attaques ayant récemment visé en septembre des installations pétrolières en Arabie saoudite ».

Cité par l’AFP, le rapport de M. Guterres précise que « les enquêteurs de l’ONU ne sont pas en mesure à ce stade de confirmer une implication de l’Iran dans les attaques qui ont eu lieu le 14 septembre contre des installations pétrolières en Arabie saoudite ».

Le rapport ajoute que « le secrétariat de l’ONU a pu examiner les débris d’armes utilisées contre une installation pétrolière à Afif en mai 2019, contre l’aéroport international d’Abha en juin et août 2019, et contre des installations pétrolières de l’entreprise saoudienne Aramco à Khurais et Abqaiq en septembre 2019 ».

« À ce stade, le secrétariat des Nations unies n’est pas en mesure de confirmer de manière indépendante que les missiles de croisière et les drones utilisés dans ces attaques sont d’origine iranienne et ont été transférés de façon non conforme avec la résolution 2231 » ayant entériné l’accord international sur le nucléaire conclu en 2015 avec Téhéran, ajoute le rapport.

Selon l’AFP, Guterres précise que le travail d’enquête sur les raids se poursuit et promet de remettre au Conseil de sécurité des conclusions une fois qu’il sera achevé.

Sans remettre aucune preuve, les États-Unis avaient accusé l’Iran en septembre d’être responsable des attaques contre les installations pétrolières d’Aramco, une accusation à laquelle ont adhéré plus tard la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne.

Le pouvoir iranien a démenti formellement toute implication dans ces raids menés au moyen de drones et de missiles de croisière, et que ces matériels soient de fabrication iranienne, comme l’a affirmé l’Arabie saoudite.

Le ministre saoudien de la Défense avait lui aussi prétendu en septembre que les attaques contre les installations pétrolières de ce pays étaient sans nul doute menées avec l’appui de l’Iran. Il avait prétendu que « l’examen des pièces d’armements utilisés dans ces attaques montre qu’il s’agissait des armements iraniens ».

À l’invitation de Riyad, les enquêteurs onusiens ont été envoyés en Arabie saoudite en septembre et novembre. Washington et Riyad ont évoqué « des attaques compliquées effectuées en utilisant des missiles de croisière et des drones capables de voler à basse altitude ». Les attaques menées en septembre contre les installations d’Aramco ont d’ailleurs causé un gros dégât matériel.

Les Saoudiens avaient prétendu que l’un des missiles utilisés au cours des attaques ressemblait au missile de croisière « Ya-Ali » de fabrication iranienne. Ils avaient également fait découvrir au personnel de l’ONU la photo de la maquette d’un drone iranien qui ressemblerait, selon eux, à ceux utilisés dans les attaques contre Aramco.

Et voilà qu’aujourd’hui l’ONU indique que les missiles de croisière utilisés dans les attaques ressemblent plutôt aux missiles de croisière « Qods » qu’Ansarallah avait exposés au regard du public en juillet 2019.

Ces attaques ont donc été bel et bien l’œuvre des forces yéménites qui les ont d’ailleurs revendiquées. Les capacités militaires de l’armée et du mouvement populaire Ansarallah du Yémen sont aujourd’hui de notoriété publique ; même des analystes et responsables politiques israéliens craignent qu’une attaque majeure, à l’instar des tirs de drones et missile yéménites contre l’Arabie saoudite, ne frappe les colonies israéliennes.

Il serait aussi utile de rappeler que d’autres informations circulent, et qui prouvent que les Yéménites sont à eux seuls capables de frapper des cibles au plus profond du royaume saoudien, en s’appuyant sur leurs propres potentialités et équipements militaires.

Entre autres, une information publiée par le site web russophone Aviapro fait allusion à une toute récente annonce, par le mouvement yéménite Ansarallah, de la destruction d’un autre ayant violé l’espace aérien du pays.

Néanmoins, il s’est avéré selon des données préliminaires que le drone en question, appartenant à l’Arabie saoudite, aurait été en pleine mission d’escorter le porte-avions américain Harry Truman, qui se dirigeait vers le golfe Persique.

« Le mouvement Ansarallah a annoncé que leurs forces avaient abattu lundi un avion ennemi au-dessus de la région nord du Yémen. Selon la chaîne de télévision Al-Masirah, les forces d’Ansarallah ont déclaré que “leurs équipements de défense aérienne avaient abattu un avion de reconnaissance de la coalition, alors qu’il survolait la région de Kassara près de Kathf à l’est de Saada, avant de regagner la région de Najran dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite”. »

La chaîne n’a pas donné de détails sur l’opération, ajoute l’article citant l’édition en langue arabe du journal en ligne Al-Masdar News.

Ces lignes renvoient fort probablement au drone de reconnaissance MQ-9 Reaper, qui ferait des vols de reconnaissance, afin d’assurer le passage en toute sécurité du groupe de porte-avions de la marine américaine à travers le détroit de Bab el-Mandeb, d’autant plus que selon Al-Masdar News, le drone a été abattu relativement près des eaux territoriales du Yémen.

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