Arme-surprise US contre l'Algérie?
Alors que le vendredi 17 avril, le haut diplomate algérien, Ramtane Lamamra, dénonçait le coup fourré US contre l'Algérie lequel coup a bloqué de facto toute solution politique à la guerre libyenne, quitte à donner du temps à l'axe USA/Israël/OTAN pour tenter d'exporter le conflit en territoire algérien, une dangereuse évolution vient de se produire.
Fayad al-Sarraj homme avec qui aussi bien Alger que Tunis sont en régulier contact, a totalement perdu le contrôle des terroristes qu'Ankara continue à ramener par milliers en Libye! A ceci s'ajoute un autre facteur là aussi particulièrement inquiétant, les conquêtes territoriales de ces derniers jours des mercenaires d'Erdogan lesquelles ont permis de relier l'ouest de la Libye à la Tunisie et de recréer un pont maritime pour le trafic d'armes et de terroristes depuis la Turquie vers la Libye.
En évoquant «l’unanimité du Conseil de sécurité», M. Lamamra a reproché aux États-Unis d’Amérique, d'avoir été le seul État membre de l’organe exécutif de l’ONU à s’être opposé à sa nomination. Et ce faisant il a laissé entendre que l'Algérie ne resterait pas les bars croisés à voir Washington, étendre le feu à ses portes et le faire, de surcroit de façon éhontée. Au fait l'Algérie n'a pas trop de choix : loin de vouloir renoncer à Idlib, le Sultan d'Ankara a pour mission d'étendre ce conflit non pas seulement à Deir ez-Zor et au nord de l'Irak, mais encore à la Méditerranée, à cette différence près que ses mercenaires sont largement plus aguerris qu'en 2011. Il s'agit de terroristes de "nationalité étrangère" (centre asiatique) et leurs familles qui quittent par centaine la Syrie pour se rendre en Turquie avant de prendre le large en direction de la Libye.
Selon le site web de l’OSDH, « bien que les dispositifs de sécurité aient été renforcés sur la frontière entre la Turquie et la Syrie, notamment à Sandjak d'Alexandrette, les militaires turcs préfèrent fermer les yeux sur les terroristes étrangers qui quittent Idlib pour se rendre en Turquie. Les terroristes étrangers, notamment ceux venus du Turkestan, et leurs familles fuient le village de Betiya, près d’Azmarin, à Idlib, et se rendent en Turquie à bord des bateaux, via le fleuve de l’Oronte. Les bureaux chargés de superviser toute circulation sur les frontières turco-syriennes, qui sont généralement contrôlés par le groupe terroriste Tahrir al-Cham, ne permettent pas aux Syriens de traverser la frontière pour se rendre en Turquie mais ils ferment tout simplement les yeux sur les miliciens qui fuient Idlib à destination du sol turc ». Le tableau qui vient d'être brossé est bien inquiétant : puisque ces éléments n'opèrent pas sur l'ordre de Sarraj, tout est possible dans les semaines à venir.
Côté armements de guerre, Southfront a rapporté vendredi l'apparition d'un nouveau type de drones dit "errants", en Libye. Cette munition a été vue à bord d'un drone made in Poland que les Emirats auraient introduit en Libye par miliciens pro-Haftar interposés. Vu que les Emirats ont largement contribué à saper la candidature de Lammara, ce genre d'agissement est loin d'être innocent : "Le 14 avril, des sources libyennes ont partagé des photos montrant l'épave du drone près de la ville d'Abugrein".
Et c'est quoi une munition vagabonde ou errante? "C'est une catégorie de systèmes d'armes dans laquelle les munitions volent autour de la zone cible pour un certain temps, qui recherche des cibles et attaque une fois qu'une cible est localisée. Les munitions errantes permettent aussi des temps de réaction plus rapides contre des cibles cachées qui émergent pendant de courtes périodes sans placer des plates-formes à proximité de la zone cible, et permettent également un ciblage plus sélectif car la mission d'attaque réelle peut être abandonnée", dit un analyste cité par Southfront.
A ce qui paraît, les armements sont très rapidement sur le point de se diversifier et se perfectionner sur le terrain libyens. Après des DCA israéliennes et américaines et des missiles mer-sol, en voici les munitions errantes. Il faudrait plus à Alger qu'un simple avertissement anti-US. La guerre hybride US s'amplifie...