Otan anti-Iran: le 1er méga revers...
Eric Kurilla, sacré ce vendredi 1er avril, nouveau commandant en chef du CentCom en lieu et place du général Frank McKenzie dont la fin de carrière a été fortement ternie non pas seulement pour cause de l’historique débandade des troupes US en Afghanistan au bout de 20 ans d’occupation mais encore et surtout en raison de cuisants revers consécutifs qu’il a subis en 2019, en 2020 et en 2021,
revers qui ont emporté avec eux l’aura d’invulnérabilité de l’Amérique à titre de première puissance militaire du monde, et ce, que ce soit au Yémen et face à Ansarallah qui a dépossédé à coup de ses essaims de drone l’Amérique de son monopole séculaire sur Aramco ou en Irak, où le Pentagone a été, pas une seule fois mais à des centaines de fois mené à à se maudire d’avoir planté des bases en Mésopotamie devenue proie facile des roquettes et des drones irakiens ce qui l’a d’ailleurs mené à revoir de fond en comble le concept même de « base militaire US égale omnipotence » ou encore dans le golfe Persique où le McKenzie a ordonné un retrait en catimini de ses marines dès le janvier 2021 puisque, a-t-il expliqué à l’époque aux congressistes, « en cas de guerre contre l’Iran le golfe Persique serait un théâtre beaucoup plus trouble pour que les marines puissent y opérer à temps », et bien Eric Kurilla a en face de lui un lourd héritage mais aussi un terrifiant défi à relever : restituer à l’US Air Force son aura d’antan.
N’est-ce pas là de toute une remise à jour de la DCA américaine et de son réseau intégré planté dans pas moins de 124 bases militaires réparties entre les monarchies du golfe Persique d’une part et le Proche-Orient et Israël de l’autre Israël dont il s’agit ? Avouons que l’US Air Force n’a pas attendu le départ de McKenzy et l’intronisation de Kurilla pour limiter la casse et tenter de se refaire une santé –radar, le gros problème de la DCA US/Cie étant évidemment cette « satanée » furtivité des drones et des missiles tactiques de la Résistance qui échappent, si mystérieusement, aux défenses aériennes les plus complexes qui soient, Patriot, THAAD, Avenger, Aeigis, Dôme de fer … ou encore aux radars d’alerte précoce à bord des chasseurs y compris les plus complets d’entre eux.
Qu’on se rappelle pour s’en convaincre de ce drone « Hassan » du Hezbollah qui a réussi le 18 février dernier à distraire non pas seulement la vigilance du système de Dôme de fer israélien plantée en Galilée qui a même tenté mais sans succès de le buter par un missile « Tamir » mais encore celle des radars « aériens » des F-16 et des Apache quand il a soudain disparu au terme d'une tournée de 40 minutes dans une zone large de 7000 km2 , et juste au dessus du lac Tibériade, des écrans des pilotes qui croyaient pourtant l’avoir bien abattu.
En termes de coûteuses tentatives ratées visant à colmater la brèche-radar US/Cie, rappelons aussi cette plus récente et non moins monumentale déculotté du 25 mars, où les Patriot flambant neuf de Riyad sortis tout droit des centaines d’heures de travaux d’optimisation signés Lockheed Martin, se sont comportés comme des « dindes aveugles », incapables qu’ils se sont montrés d’intercepter, ne serait-ce que ce solitaire missile de croisière yéménite de type Qods-2 qui s’est abattu avec une effroyable précision non pas sur le principal réservoir-roche d’Aramco-Djeddah mais sur son déversoir de mousse, quitte à en enflammer toute la baraque en quelques secondes. Et dire que cette raffinerie d’Aramco à Djeddah, son réservoir principal et tutti quanti, cela faisait la troisième fois qu’ils étaient pris pour cible ce qui laisse penser que les meilleures pièces de la DCA renouvelée de MBS se trouvaient, au moment de l’attaque, bien là.
Dès lors, une seule question se pose : comment le général Kurilla, nouveau chef du CentCom, héritier de lourds revers subis de McKenzie compte-t-il faire pour inverser la tendance et à rendre à l’US Air Force l’aura perdu ? La feuille de route c’est Austin qui l’a donné le jour même de l’intronisation et à deux échelons différents : « Que l’accord de Vienne avec Téhéran soit signé ou pas, notre mission est claire : à court termes on tentera de collecter des renseignements et chercher à créer une DCA régionale intégrée et sur le long terme, on travaillera avec nos alliés à empêcher l’Iran et ses alliés d’user et abuser de leurs missiles et de drones »
Retraduisons : on réparera nos capacités radars en réseaux de façon à ce que Dôme de fer, THAAD et Patriot, que ce soit en Arabie, aux Emirats, en Israël ou en Jordanie, interceptent et partagent en temps réel des informations puis une fois cette capacité intéroceptive anti-drone anti-missile acquise, nos F-16, nos F-15, nos F-35 reprendront le boulot et se mettront à bombarder puis à démanteler les détenteurs de drones et de missiles où qu’ils se trouvent.
« Le problème à tous nos systèmes de défense que ce soit Dôme de fer ou Patriot, c’est leur incapacité à contrer les missiles à trajectoire parabolique, soit des missiles qui ne approcheraient pas leurs radars suivant une trajectoire rectiligne. Quelle que soit la modification apportée à nos systèmes de DCA à leurs capacités d’interception, ils ne peuvent suivre une parabole balistique, tare qui s’empire si le missile balistique tactique, et c’est le cas par exemple de tout dernier missile tactique iranien « Kheybar Shekan », qui dispose d’une tête manœuvrable. Le « Kheybar Shekan » est un engin à combustible solide d’une portée de 1450 km avec un tiers du poids de la série Fateh-110 ce qui en élargit la vitesse. En ce sens le temps de sa préparation s’est aussi réduit d’un sixième. Cela veut dire qu’en cas de face-à-face, le Dôme de fer ou Patriot auront à faire face à des salves plus copieuses propres à saturer rapidement leurs radars, missiles dont la trajectoire est encore plus difficile à détecter qu’un trajectoire parabolique. Une batterie de DCA aussi optimisée soit-elle est incapable de réunir autant d’atout. »
Et c’est sans doute en pensant à ce défi technique et tactique, quasi impossible à relever à moins d’en voir de fond en comble la logique mathématique que l’US Army a choisi ce 31 mars et au lieu de déployer de nouvelle batterie de Patriot en Syrie orientale et plus précisément à Conoco, où elle continue à détourner le pétrole syrien de lancer un aérostat.
Southfront écrit : « Le 31 mars, la coalition dirigée par les États-Unis a lancé un aérostat depuis sa base dans l'usine à gaz Conoco dans la campagne orientale de Deir ez-Zor en Syrie. L’aérostat a été identifié comme l'aérostat tactique DURUS de Silicis Technologies qui est conçu pour accueillir des charges utiles interchangeables pour différentes missions, y compris ISR&T [Intelligence, Surveillance, Reconnaissance and Targeting], la guerre électronique, le relais de communication ainsi que C-sUAS [Counter small Unmanned Aerial Systems]. …Or parallèlement ; l’armée israélienne lance aussi un aérostat du nom de Sky Dew sur son front nord, ce qui fait partie, dixit le ministère israélien des Affaires militaires, d’un effort général de l’armée de l’air israélienne pour améliorer les défenses aériennes du pays, en particulier dans le nord, en raison de la prolifération des drones et des missiles de croisière iraniens dans la région. »
L’heure est-il dans le camp US/Israël à « réseauter» des « ballons » au lieu d’intégrer » des batteries de la DCA et ce, en prélude à un retour à la glorieuse époque des campagnes aériennes à n’en pas finir contre les Etats nations de la région ?! Visiblement. Mais le coup est raté : aux dernières nouvelles, et alors que les deux aérostats israélien et américain géants flottent toujours pour l’un au-dessus de la Galilée et pour l’autre dans le ciel de Deir ez-Zor, une nouvelle « frappe » aux roquettes tactiques vient d’avoir lieu au champ pétrolifère occupé syrien d’ al-Omar. Et pourtant le champ ne se distance que de 30 km de Conoco, là où DURUS est à l’affût de « roquettes, missiles à longue portée, de missiles de croisière et de drones entrants » !
Soyons sérieux. Il va falloir de toute urgence que le général Kurilla fasse table rase du passé mckenzyien, et décide une bonne fois pour toute de retirer ses troupes de la Syrie et de l’Irak et de conseiller à ses acolytes au sein de l’OTAN Israël/golfiens de mettre de l’eau dans leur vin. Vous demandez pourquoi ? Pour cause de "Raad", cette petite batterie de DCA avec le ciblage optique d’une portée de 8 km et d’une altitude d’engagement de 10 km. Il est doté de fusible-temporelle et cadentielle propre à en rendre les roquettes intercepteurs de 122 mm « précis » car il en corrige les erreurs de ciblage. Ainsi de simples roquettes de 122 mm en arrivent à cibler avec succès les hélicoptères ennemis avec plus de précision surtout lorsqu'ils sont stationnés. Sa spécialité ? Abattre les drones et les hélicos. Et il fait mieux que mille Dôme de fer et Patriot réunis et il vient de débarquer en Syrie orientale.