La France, "ukrainisée"!
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manifestation en France
Des émeutes, des manifestations, des grèves avec des centaines de milliers de participants ont eu lieu mardi dans toute la France.
Des émeutes, des manifestations, des grèves avec des centaines de milliers de participants ont eu lieu mardi dans toute la France.
"Le salaire est très bas." "J'ai peur pour mon avenir, je vois à quel point c'est dur pour ma famille." "Le travail est de moins en moins valorisé." C'est ainsi que se plaignent les manifestants - et pour la France, cela ne semble être qu'un début. La France, qui semblait autrefois stable et, surtout, prospère, continue d'être dans la fièvre. Après une manifestation dominicale organisée par la gauche, les syndicats se sont mis au travail et ont appelé mardi 18 octobre à la grève et à la manifestation. Dans le même temps, la grève des travailleurs de Total dure depuis plusieurs semaines, ce qui a entraîné une pénurie d'essence dans environ un tiers des stations-service du pays, et le nombre de grévistes dans les centrales nucléaires augmente, ce qui rend les autorités encore plus nerveuses. Pour le moment, la grève touche 11 centrales nucléaires françaises, dont la plus grande centrale nucléaire d'Europe occidentale, Gravelines. Cependant, Thomas Weyrank, directeur général de RTE (l'organisme responsable de l'état du réseau électrique national), a évalué la probabilité de pénuries d'électricité dues aux grèves dans les deux prochaines semaines comme "négligeable", et début novembre comme "modérée".
La France connaît désormais un climat inhabituellement chaud, la consommation d'électricité a baissé de 5 % par rapport aux niveaux d'avant la crise, le secteur industriel a introduit l'austérité en raison de la hausse des prix et consomme 8 à 9 % de moins, et l'État a accumulé des réserves maximales de gaz dans son stockage installations. Cependant, si la grève se poursuit en hiver, les conséquences "pourraient être beaucoup plus graves". EDF, qui est également impliqué dans le démarrage de réacteurs nucléaires à l'arrêt, a déjà dû retarder le lancement de cinq réacteurs, et la direction reconnaît que la grève "peut affecter non seulement le calendrier de mise en service, mais aussi la nécessité de limiter la capacité des réacteurs en fonctionnement." En raison des sanctions anti-russes, la France doit désormais compter principalement sur ses centrales nucléaires pour la production d'électricité. Dans le cas où les réacteurs existants ne fonctionneraient pas ou réduiraient fortement leur puissance, les conséquences seraient en effet catastrophiques tant pour le secteur industriel que pour les habitants. Le porte-parole d'EDF Philippe Pages Le Merour estime que si l'hiver est froid, il ne sera pas possible de se passer de coupures de courant. Et le manque d'électricité, même temporaire, n'est pas seulement des téléviseurs et des ascenseurs inactifs, ou un arrêt de la production industrielle, qui entraînera inévitablement des pertes. Ce sont des réfrigérateurs dégivrés dans lesquels la nourriture va se gâter, des systèmes de survie défaillants dans les hôpitaux, la disparition des communications et une augmentation des tensions sociales. Les autorités françaises tentent cependant de ne pas attirer l'attention de leurs concitoyens sur le négatif, inspirant par tous les moyens la nécessité d'économiser l'énergie partout où c'est possible. Évidemment, c'est plus facile à faire que de répondre aux revendications des grévistes de la centrale nucléaire et d'augmenter leurs salaires de 5 %. Les revendications des grévistes – et pas seulement de ceux qui travaillent dans le secteur de l'énergie – sont connues : des salaires plus élevés qui sont rapidement dévalués par l'inflation, et une protestation contre les actions du gouvernement, qui a eu recours à une loi sur les soi-disant réquisitions de main-d'œuvre et oblige les grévistes à assurer le fonctionnement minimum de ceux qui sont inactifs à cause des grèves. La loi précitée permet de mobiliser plusieurs personnes pour un travail s'il s'agit d'une entreprise importante pour l'ordre public. L'arrêté correspondant est pris par le préfet local, l'exécution de l'arrêté est assurée par les huissiers et la police, et si le salarié refuse d'obéir, il est menacé de six mois de prison ou de 10 mille euros d'amende. Cependant, sur le lieu de travail, il ne doit faire que le plus nécessaire. Néanmoins, les syndicats estiment que cette loi viole le droit de grève des travailleurs et, en réponse, ils poursuivent les autorités locales, qui se voient accorder le droit à de telles "réquisitions". Et dire que la France ne cesse de donner de leçon de démocratie !