Crime US dans la guerre du Vietnam : révélations sur l’affaire « Agent Bleu »
Parstoday- Des vétérans de la guerre du Vietnam, des historiens et des chercheurs ont collecté des informations sur l’ « agent bleu » déversé sur les fermes et les forêts de mangrove du delta du Mékong et des hauts plateaux du centre par l'armée de la République du Vietnam avec le soutien de l'armée, de la marine américaine et du CIA.
Selon Pars Today, Ken Olson et Bryan R. Higgins ont examiné dans une recherche l'utilisation d’un herbicide intitulé l’ « agent bleu » pendant la guerre du Vietnam, ont vous pouvez en lire ici un extrait des résultats:
Pendant plus de 50 ans, l'actualité américaine sur la guerre chimique au Vietnam a été dominée par l'histoire de l' « agent orange » et de ses effets dévastateurs. Au cours de la même période, l'agent bleu a également été largement utilisé au Vietnam.
L’herbicide à base d’arsenic était utilisé pour empoisonner le riz et le public en était peu informé. En fait, la première référence à cette arme chimique dans les médias fut un article publié dans Le New York Times intitulée « Agent Blue » au Vietnam par Arthur H. Westing en (1971).
Le dossier de l’Agent Bleu est peu après tombé aux oubliettes. Puis, 44 ans plus tard, Loana Hoylman a publié un article ayant pour le titre L’arsenic bleu d’aujourd’hui dans l’environnement dans un numéro de 2014 du bimensuel VVA Veteran magazine.
Enfin, Kenneth R. Olson et Larry Cihacek ont publié en 2020 le premier article de revue à comité de lecture sur ce sujet, « Le sort de l'Agent Blue, l'herbicide à base d'arsenic utilisé au Sud-Vietnam pendant la guerre du Vietnam » dans l'Open Journal of Soil Science.
Sur la base des données provenant de nouvelles sources primaires, l’article reconstitue la documentation de ces armes chimiques « de fabrication américaine » et fournit un cadre de recherche chimique actualisé, ce qui a permis à l’affaire « Agent Bleu » d’être finalement refait surface dans la presse internationale.
Mike Tharp, membre du Merry Band of Retirees (groupe de vétérans militaires travaillant sur cette question), a écrit des articles publiés par Asia Times. Mike est décédé l'année dernière, probablement à la suite de son exposition à la dioxine TCDD et/ou à l'arsenic alors qu'il était en poste à la base aérienne de Bien Hoa au Vietnam pendant la guerre du Vietnam.
Une question se pose ici : « Comment l’utilisation secrète de l’agent bleu pour détruire les sources alimentaires civiles (riz) et les centres de production agricole a-t-elle pu être ignorée par les agences de presse américaines pendant 50 ans ? C'est une question importante. Passons en revue cette guerre chimique cachée et ses effets actuels.
Au début, l’agent Bleu a été pulvérisé par l’armée de la République du Vietnam pendant trois ans avant le début officiel de la guerre du Vietnam par les États-Unis en 1965.
Les vétérans de la guerre du Vietnam, les historiens et les universitaires ont recueilli des informations sur la pulvérisation d’Agent Bleu sur les rizières et les forêts de mangroves dans le delta du Mékong et les hauts plateaux du centre par l’armée de la République du Vietnam avec le soutien de l’armée américaine, de la marine américaine et de la CIA.
L’ « Institute of Medicine estime que 3,2 millions de litres (contenant 468 000 kilogrammes d’arsenic) ont été déversé pendant le programme Khai Quang (refus de nourriture) de la République du Vietnam.
Cette opération s’ajoutait à l’opération Ranch Hand de l’US Air Force, qui consistait à pulvériser l’agent bleu principalement à partir d’avions C-123. Les missions de l’opération Ranch Hand ont permis de conserver des enregistrements des emplacements et des quantités d’herbicides pulvérisés (plus de 4 712 000 litres contenant 664 392 kilogrammes d’arsenic) de 1961 à 1971.
Il s’agit d’une quantité ahurissante de produits chimiques hautement toxiques qui ont été pulvérisés sur les rizières du delta du Mékong, une région de culture de riz de premier ordre au Vietnam, pendant une décennie. Alors, qu’est-il arrivé à tout cet agent de guerre chimique au cours des 60 dernières années ?
Depuis le début de cette guerre chimique, l’environnement du sud du Vietnam et les Vietnamiens vivant dans le delta du Mékong ont bioaccumulé de l’arsenic provenant de sources naturelles et anthropiques via leur eau potable (eaux souterraines provenant de puits tubulaires) et leur alimentation, ce qui a augmenté leur risque d’empoisonnement chronique au fil du temps. L’arsenic est soluble dans l’eau, n’a pas de demi-vie et est toxique. En d’autres termes, son poison continue à empoisonner pour toujours.
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