Rendons-nous grands ! Les illusions coloniales du duo Trump-Meloni
Pars Today - Les analyses révèlent que Trump et Meloni représentent un courant politique inquiet du déclin de la puissance occidentale.
Lors de sa récente rencontre avec Donald Trump, Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, a repris le slogan creux de « Rendons l'Occident grand à nouveau ».
Ce slogan, qui évoque la célèbre campagne de Trump « Rendons l'Amérique grande à nouveau », n'est pas un projet réaliste pour l'avenir, mais une dangereuse nostalgie d'un retour à l'époque de l'hégémonie brutale de l'Occident, caractérisée par le colonialisme, les guerres dévastatrices et le pillage des ressources mondiales.
« La grandeur » de l'Occident : l'autre face du crime et de l'exploitation
Que veulent dire les dirigeants occidentaux lorsqu'ils évoquent la « grandeur » du passé ? Parle-t-on de l'époque où l'Europe et l'Amérique ont plongé des continents dans le sang et la souffrance à travers les massacres et l'esclavage ? Leur idée de grandeur inclut-elle l'esclavage, le génocide des peuples autochtones, les guerres de l'opium en Chine, ou encore le colonialisme en Afrique et au Moyen-Orient ?
L'histoire de l'Occident est marquée par des figures sanguinaires : du massacre du Congo perpétré par la Belgique, qui a fait des millions de victimes, aux guerres dévastatrices menées par les États-Unis au Vietnam, en Irak et en Afghanistan.
Aujourd'hui encore, ces mêmes puissances coloniales, sous le masque de la démocratie et des droits de l'homme, sont devenues les principaux soutiens du génocide des Palestiniens. Est-ce cette « grandeur » que Meloni et Trump cherchent à restaurer ?
L'Occident d'aujourd'hui : déclin de l'hégémonie et crainte d'un monde multipolaire
Trump et Meloni incarnent un courant politique qui redoute le déclin de la puissance occidentale. L'émergence de la Chine, la résistance de la Russie face à l'OTAN, et le réveil du Sud mondial ont montré que l'époque de la domination unipolaire de l'Occident est révolue.
Mais au lieu d'accepter un monde multipolaire, les politiciens occidentaux tentent de préserver les vestiges de leur hégémonie en intensifiant la militarisation, les sanctions unilatérales et la guerre économique.
Les sanctions des États-Unis contre la Chine, la Russie et l'Iran, leur soutien inconditionnel au régime israélien, ainsi que leurs efforts pour affaiblir les organisations internationales indépendantes, témoignent de la crainte de l'Occident de perdre sa domination mondiale.
Cependant, cette stratégie ne permet pas à l'Occident de retrouver sa grandeur, elle le réduit au contraire à un acteur isolé et peu digne de confiance.
Ordre fondé sur des règles ou tyrannie organisée ?
L'Occident prétend défendre un « ordre fondé sur des règles », mais en réalité, cet ordre n'est rien d'autre que l'imposition des lois dictées par Washington et Bruxelles aux autres.
Lorsque les États-Unis ignorent le Conseil de sécurité de l'ONU, lorsque l'Europe utilise son droit de veto pour soutenir les crimes d'Israël, et lorsque la Cour pénale internationale ne semble s'intéresser qu'à juger les dirigeants africains et russes, il devient évident que le droit international n'est contraignant que pour les plus faibles. Gaza est un exemple flagrant de cette tendance : alors que l'Occident soutient le génocide des Palestiniens, ces mêmes pays imposent des sanctions à d'autres au nom des « droits de l'homme ».
Cette contradiction morale dévoile la véritable essence de la « grandeur » de l'Occident : la domination sous couvert de démocratie, l'exploitation au nom de la liberté.
L'Occident veut-il vraiment devenir "grand" ?
Si l'Occident cherche réellement la « grandeur », il doit tirer les leçons de son histoire sombre :
au lieu des sanctions et des guerres, il doit privilégier la coopération internationale ;
au lieu de soutenir les régimes agressifs, il doit respecter les droits des peuples opprimés ;
au lieu de recourir à la militarisation, il doit s'engager en faveur de la diplomatie et de la justice mondiale.
Cependant, les slogans de Meloni et Trump montrent qu'ils cherchent à revenir à une époque de domination, et non à réformer les relations internationales. « Rendre l'Occident grand » dans leur discours signifie un retour à l'impérialisme du XXe siècle — un chemin qui non seulement ne conduit pas à la stabilité mondiale, mais qui ravive également les tensions.
La véritable grandeur réside dans la justice et la promotion de la paix, pas dans la domination
Le monde d'aujourd'hui a besoin de leaders qui, au lieu de nourrir une nostalgie pour les empires déchus, croient en la justice et l'égalité entre les nations.
La véritable « grandeur » ne réside ni dans le nombre de bases militaires américaines à travers le monde, ni dans les sanctions injustes de l'Europe, ni dans le silence face aux crimes d'Israël.
Si l'Occident veut redevenir « grand », il doit renoncer à l'exploitation et à la guerre, et devenir un défenseur de la paix, plutôt qu'un instigateur de conflits.
Mais tant que des politiciens comme Trump et Meloni s'accrocheront au rêve des empires coloniaux, ce souhait ne se réalisera pas, et il accélérera même le déclin de l'Occident.