France : nouvelle doctrine de maintien de l’ordre ?!
(last modified Tue, 22 Sep 2020 20:56:01 GMT )
Sep 22, 2020 20:56 UTC

Le ministère de l’Intérieur a publié un document synthétisant la nouvelle doctrine de maintien de l’ordre. De quoi améliorer la sécurité des manifestants comme des policiers ? Certainement pas, selon François Boulo, l’avocat Gilet jaune, qui n’y voit que la validation d’un schéma qu’il juge dangereux.

Le nouveau « Schéma national du maintien de l’ordre » a été rendu public le 16 septembre. Pour François Boulo, avocat et porte-parole des Gilets jaunes à Rouen, pas de révolution en vue :

« Ce document n’est que la validation des pratiques policières observées dans le maintien de l’ordre ces derniers mois en France. Le changement de doctrine avait déjà été opéré pendant l’hiver 2018-2019 et les manifestations des Gilets jaunes. »

Du côté de l’armement des policiers, des modifications vont avoir lieu. Le modèle de grenade à main (GMD) est remplacé depuis septembre par un nouveau modèle réputé moins dangereux, la grenade à éclats non létaux (GENL). Le document du ministère de l’Intérieur précise que depuis janvier dernier, la très redoutée grenade GLI-F4, à l’origine de plusieurs graves blessures chez des manifestants, a été laissée de côté pour le modèle GM2L, « qui ne contient pas d’explosifs ».

Quant au fameux lanceur de balles de défense (LBD), lui aussi au cœur de la polémique pour avoir été à l’origine de sérieuses mutilations chez plusieurs manifestants, dont près d’une vingtaine ont perdu un œil, le ministère de l’Intérieur assure que son utilisation sera mieux encadrée. Les policiers qui utilisent cette arme seront dorénavant sous la responsabilité d’un « superviseur » :

« Pour tout tireur équipé de LBD 40 au sein d’une unité constituée engagée au maintien de l’ordre, hors le cas de la légitime défense, un superviseur sera désigné, chargé d’évaluer la situation d’ensemble et les mouvements des manifestants, de s’assurer de la compréhension des ordres par le tireur et de désigner l’objectif. Ce dispositif sera évalué après une année de mise en œuvre », indique le document.

Philippe Hugon, reporter de guerre, et Pierre Dortiguier, expert des questions politiques, s’expriment sur le sujet.