Corée du Nord/Iran: la crainte US?
Washington s’inquiète d’un probable test des missiles balistiques lancés par sous-marins (SLBM) en Corée du Nord. Ce test pourrait certes marquer la fin de négociations sur la dénucléarisation de la péninsule de Corée, une carte quasi perdue du candidat Trump, mais il y a plus.
Les Nord-Coréens ont exprimé il y a peu leurs intérêts pour le projet Jask-2 iranien, un missile de croisière tiré en immersion à partir du sous-marin furtif iranien Ghadir. Quant aux Iraniens, ils travailleraient toujours selon les USA, sur un projet d’ICBM dont le satellite militaire Nour-1 serait le signe. Et si Pyongyang finissait par conjuguer ses efforts aux efforts iraniens et que cette conjugaison naissait un ICBM sous-marin iranien ?
L’acquisition par la Corée du Nord de capacités de missiles balistiques lancés par sous-marins (SLBM) compliquera de plus en plus les efforts internationaux pour dénucléariser la Corée du Nord. C’est ce qu’a prétendu un ancien responsable de la Défense américaine. Il a souligné la nécessité d’aborder la question dans les futures négociations visant à dénucléariser de ce pays de la Péninsule de Corée.
L’ancien secrétaire adjoint à l’assistance à la défense pour les affaires Asie et Pacifique, Peter Brookes, affirme que le sous-marin de missiles balistiques (SSB) de la Corée du Nord pourrait également être bientôt construit.
« Tout comme son ascension dans le club des armes nucléaires – étant jadis exclusif en 2006 – le programme SSB/SLBM, s’il réussit, élèvera à nouveau la Corée du Nord dans un groupe limité de pays dotés de capacités SLBM, conférant au gouvernement nord-coréen une notoriété nationale et internationale », a indiqué Brookes, dans un rapport publié par l’Heritage Foundation.
Il a par ailleurs affirmé que les avantages qui reviendront presque certainement à Pyongyang du développement réussi d’un programme SSB et d’un SLBM nucléaire probable compliqueraient les négociations avec ce pays et puis il y a des pays hostiles aux USA qui pourraient en bénéficier.
L’ancien responsable du Pentagone et chercheur principal au sein du « Washington Institute for Near East Policy » (WINEP), basé à Washington, signale :
« La Corée du Nord est depuis longtemps soupçonnée de développer des SLBM, tandis que d’aucuns estiment que l’État communiste pourrait bientôt dévoiler un nouveau système d’armes, peut-être un SLBM doté de l’arme nucléaire, pour marquer le 75e anniversaire de la fondation de son Parti des travailleurs au pouvoir, samedi qui vient ».
Brookes a déclaré que la flotte de sous-marins de la Corée du Nord est déjà considérée comme l’une des plus grandes, « mais pas la plus capable » au monde, avec environ 80 sous-marins qui, selon lui, rivalise qualitativement avec celles des États-Unis et de la Chine.
Il a insisté sur le fait qu’un sous-marin nord-coréen capable de lancer des SLBM dotés d’armes nucléaires augmenterait considérablement les dangers que la Corée du Nord pourrait pour la sécurité des États-Unis et leurs alliés, y compris la Corée du Sud et le Japon, tout en élargissant le poids de Pyongyang dans les négociations sur la dénucléarisation. « Et dire que Pyongyang intéresse de plus en plus aux exercices militaires iraniens et que l’Iran se verra son embargo bientôt expirer et que tout ceci pourrait jeter les bases d’une coopération plus poussée des deux parties aux politiques hostiles à Washington ».