Jun 26, 2020 18:42 UTC
  • Riyad visée: la «furtivité» d'Ansarallah?

Le missile Qods a distrait les radars des Patriot avant de s'abattre sur trois cibles bien precises : deux ministères et une méga base aerienne dans la capitale. Le message? Se référant aux récentes opérations de missiles et de drones de l'armée et d’Ansarallah sur les centres sensibles de Riyad, le journal Rai Al-Youm a cherché à analyser les aspects de cette opération et ses différences avec les opérations précédentes.

« Pourquoi la récente attaque d’Ansarallah contre Riyad avec des missiles et des drones (ailés) est-elle différente de ses prédécesseurs? Les ministères saoudiens de la Défense et du Renseignement ont-ils réellement été frappés? Quel nouveau message Ansarallah veut-il transmettre à la coalition saoudienne », s’est-il interrogé.

Selon le journal, le message le plus important qui peut être extrait des décombres des bâtiments détruits par les missiles balistiques et les drones lancés par Ansarallah sur la capitale saoudienne, Riyad, hier, est que ce mouvement est devenu une puissance militaire régionale qui doit être prise en considération, non pas parce que le nombre de ses forces augmente, mais parce que ses missiles sont devenus plus précis; et plus important encore, c’est que la capacité des dirigeants politiques à savoir prendre la décision de riposter contre toute attaque de la coalition saoudienne et de ses avions contre le Yémen se renforce aussi.

« Les opinions divergent sur les dommages causés à l’Arabie saoudite dans le cadre de l’opération dite « le quatrième processus d'équilibre de dissuasion ». Le colonel Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition pro-Riyad, a affirmé que tous les missiles avaient été interceptés et huit drones avaient été abattus. Mais Mohammed al-Bukhaiti, membre du Conseil politique d’Ansarallah a indiqué le contraire en disant que ces missiles et drones avaient frappé les ministères de la Défense et du Renseignement ainsi que la base aérienne de King Salman à Riyad et d’autres cibles militaires dans les villes frontalières de Jizan et Najran », a ajouté Rai Al-Youm.

Les déclarations de solidarité et de condamnation émises par les gouvernements arabes dont l’Égypte et la plupart des États arabes du golfe Persique confirment l’authenticité de la version d’Ansarallah, c'est-à-dire ces missiles et avions ont frappé des cibles dans les profondeurs des terres saoudiennes, et la capitale Riyad en particulier. Ces condamnations ont mis en colère le mouvement Ansarallah dont les partisans des médias sociaux ont tenté de rappeler qu'il n'y avait pas eu de condamnation par ces mêmes pays concernant les attaques aériennes de la coalition contre des villes yéménites et le meurtre de milliers de civils.

La guerre du Yémen, qui a achevé sa cinquième année et est entrée dans la sixième, n'a atteint aucun de ses objectifs, en particulier le retour du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi à Sanaa. Ironiquement, l'ennemi le plus important que les forces pro-Hadi combattent n'est pas le mouvement Ansarallah mais « le Conseil de transition du Sud », qui a réussi à chasser Mansour Hadi d’Aden, sa « deuxième capitale », de manière à ce que ce dernier soit maintenant à la recherche d'une troisième capitale.

La dernière attaque de missiles ciblant la capitale, Riyad, devrait accélérer le retour à de sérieuses négociations entre la coalition saoudienne et le mouvement Ansarallah, pour parvenir à une solution et de permettre enfin la fin de cette guerre, ajoute le journal Rai al-Youm.

 

 

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