Le port d’Eilat face aux frappes yéménites : quel impact ?
Pars Today – La ville portuaire d’Eilat, autrefois moteur du commerce, de l’énergie et du tourisme israéliens, est aujourd’hui plongée dans l’insécurité, la crise économique et un profond climat de défiance.
Le site d’analyse Al-Khanadeq a indiqué mardi 22 juillet que la fermeture du port d’Eilat, dans le sud de la Palestine occupée, n’était pas une surprise. Selon l’article, cette décision marque l’aboutissement d’une lente détérioration amorcée fin 2023, avec le début des attaques maritimes menées par le mouvement de résistance yéménite, Ansarallah, en soutien à Gaza.
Les opérations menées par les Yéménites ont mis en lumière la fragilité des infrastructures vitales du régime sioniste, faisant du port d’Eilat un symbole de l’effondrement du système maritime et économique dans le sud de la Palestine occupée.
Al-Khanadeq souligne également que le port d’Eilat constituait autrefois « un maillon stratégique reliant l’Asie à l’Europe via le canal de Suez, et le seul accès du régime sioniste à la mer Rouge ». Toutefois, suite aux attaques répétées des forces armées yéménites, le port a subi de lourds dégâts. Les activités maritimes y sont quasiment à l’arrêt, et les coûts d’assurance des navires ont bondi jusqu’à 270 %, poussant plusieurs compagnies internationales à modifier leurs itinéraires.
Explosion de la dette
Le rapport ajoute : « La dette du port d’Eilat a dépassé les 100 millions de dollars, tandis que ses revenus ont chuté de 85 %. La situation s’est tellement détériorée que la municipalité d’Eilat a saisi les comptes bancaires du port en raison de son incapacité à payer les impôts, réduisant à néant tout espoir de relance. »
Selon le rapport pubiié par Al-Khanadeq, « les attaques des Yéménites ne se sont pas limitées à perturber la navigation maritime, mais ont également porté des frappes précises et lourdes au cœur même des territoires occupés ».
L’un des exemples les plus marquants a eu lieu le 16 juillet 2025 (25 Tir), lorsque Ansarallah a mené quatre opérations simultanées visant le port d’Eilat, l’aéroport Ben Gourion et la région du Néguev, en utilisant des missiles balistiques Zolfaghar ainsi que des drones avancés.
Alors que l’armée israélienne tentait de minimiser l’ampleur des dégâts, Al-Khanadeq, citant des sources de la Résistance, a affirmé que « toutes les cibles ont été atteintes avec précision ».
Une catastrophe économique
Le site d'information Al-Khanadeq ajoute que « les conséquences de ces frappes ont été catastrophiques pour l’économie du régime sioniste, en particulier dans les secteurs du commerce, de l’automobile et de l’énergie ». Ce port, par lequel transitaient près de la moitié des importations de véhicules en Israël, a cessé toute activité depuis novembre 2023, entraînant l’accumulation de dizaines de milliers de voitures bloquées sur place.
Selon ce média, « des projets stratégiques tels que l’oléoduc Eilat-Ashkelon, qui acheminait le pétrole émirati vers l’Europe, ainsi que le vaste projet ferroviaire reliant Eilat à Haïfa et Ashdod, d’un coût de 27 milliards de dollars, ont été suspendus en raison des menaces maritimes de la Résistance ».
Une autre partie du rapport est consacrée à l’effondrement de l’industrie touristique à Eilat. « Cette ville, qui attirait autrefois près d’un million de touristes par an, se trouve aujourd’hui en état d’alerte sécuritaire et de paralysie économique totale. La fermeture des principales routes, notamment la route n°12, ainsi que la présence massive de forces militaires, ont fortement freiné les activités touristiques. On s’attend à ce que cette situation cause des pertes de plusieurs millions de shekels, tout en portant un coup sérieux à la réputation de la région comme destination sûre. »
Réactions
Al-Khanadeq évoque également les réactions politiques et militaires et écrit : « Face à ces développements, le régime sioniste a tenté de contenir la crise en sollicitant une intervention directe des États-Unis contre les forces yéménites, ainsi que la formation d’une coalition internationale pour sécuriser la navigation maritime. Une démarche qui constitue un aveu clair de l’échec des systèmes de défense israéliens face à ce nouveau type de menaces. »
Parallèlement, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé la mission de surveillance des attaques en mer Rouge. Toutefois, les abstentions de la Russie, de la Chine et de l’Algérie ont révélé les divisions croissantes au sein du Conseil, tout en mettant en lumière, pour certains pays, la légitimité grandissante de la Résistance yéménite face à l’hégémonie des États-Unis et d’Israël.
Aucun passage n’est sûr pour les occupants
Selon ce site, Ansarallah, « en tant que composante de l’axe de la Résistance, de Sanaa à Gaza, est parvenue à imposer une nouvelle équation de dissuasion. Le message est clair : aucun passage n’est désormais sûr pour les forces d’occupation ».
L'auteur de l'article conclut : « Le port d’Eilat est désormais devenu un symbole de la vulnérabilité stratégique du régime israélien. Autrefois signe d’expansion et de prospérité économique, il incarne aujourd’hui le recul de sa puissance et l’érosion de sa capacité de dissuasion. »
Selon ce média, «la Résistance yéménite a donné naissance à une nouvelle réalité, impensable il y a encore quelques années : une réalité qui redéfinit la carte du conflit et montre que la lutte contre les occupants s’étend désormais de Saada à Ashkelon, et de Gaza à la mer Rouge ».