Mali/Algérie : l'alliance pétrolière!
(last modified Mon, 02 May 2022 11:28:15 GMT )
May 02, 2022 11:28 UTC

Au sommaire : 1- En Guinée, la junte fait pression sur les compagnies minières qui exploitent la bauxite

Le colonel Doumbouya a donné aux entreprises jusqu’à fin mai pour soumettre des propositions et un calendrier pour la construction de raffineries de bauxite.

Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, a mis en demeure les compagnies minières étrangères de construire sur place des usines de transformation de la bauxite pour un partage équitable des revenus.

Le colonel Doumbouya a donné aux entreprises jusqu’à fin mai pour soumettre des propositions et un calendrier pour la construction de raffineries de bauxite, montre sur la page Facebook de la présidence la vidéo d’une rencontre qui a eu lieu vendredi 8 avril avec les représentants des compagnies.

Avec une estimation de 7,4 milliards de tonnes, la Guinée possède les plus importantes réserves mondiales de bauxite, minerai entrant dans la fabrication de l’aluminium, essentiel par exemple dans les industries automobile ou alimentaire. Elle en est aussi le deuxième producteur. La Chine importe de Guinée environ la moitié de ses besoins de bauxite.

Cependant, les retombées en Guinée de l’extraction de la bauxite ou des autres abondantes ressources naturelles comme le fer, l’or et le diamant restent notoirement disproportionnées. Les experts invoquent l’insuffisance des investissements dans le développement d’un tissu économique local, le manque d’infrastructures primordiales comme les routes, une corruption réputée endémique ou encore les lacunes des textes en vigueur.

Non-respect des conventions

Malgré ses richesses naturelles, la Guinée reste l’un des pays les plus pauvres du monde. « En dépit du boom minier du secteur bauxitique, force est de constater que les revenus escomptés sont en deçà des attentes, vous et nous ne pouvons plus continuer à ce jeu de dupes qui perpétue une grande inégalité dans nos relations », a précisé le colonel Doumbouya aux industriels.

Des compagnies comme la Société minière de Boké (SMB, consortium formé par l’armateur singapourien Winning Shipping, le producteur chinois d’aluminium Shandong Weiqiao et le groupe Yantaï Port), la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG, détenu à 49 % par l’Etat guinéen et à 51 % par Halco Mining Inc, un consortium formé par l’américain Alcoa, l’anglo-australien Rio Tinto-Alcan et Dadco Investments) et le russe Rusal, opèrent dans le secteur.

Le colonel Doumbouya avait invité les représentants d’une dizaine de compagnies, dont six au moins ont répondu présent. Toutes ces compagnies étaient tenues par les conventions avec l’Etat guinéen, depuis 1983 pour l’une d’elles (CBG), de construire des raffineries, a souligné le ministre des mines Moussa Magassouba. Le chinois TBEA est même censé construire une fonderie d’aluminium, a-t-il rappelé.

Certaines de ces compagnies n’ont même pas produit d’étude de faisabilité, a-t-il déclaré. Les conventions sont restées « lettre morte », a renchéri le colonel Doumbouya. Le non-respect de ces conventions est une « cause de nullité » et leur application est « non négociable » pour le gouvernement, a-t-il martelé. La transformation sur place du minerai « devient incontournable, c’est un impératif et sans délais », a-t-il souligné.

Des intérêts nationaux à préserver

Avant fin mai, « je vous demande de revenir auprès du ministre des mines et de la géologie avec des propositions, un projet, un chronogramme [calendrier] précis de construction de raffineries d’alumine en République de Guinée », a-t-il déclaré.

Toutes les matières premières entrant dans la fabrication devront également être produites sur place, a-t-il insisté. Les compagnies qui enfreindraient les délais de construction de raffineries seraient sanctionnées de pénalités, a-t-il prévenu.

Le colonel Doumbouya, qui s’est depuis fait investir président, s’était employé à rassurer les opérateurs étrangers quand il avait pris le pouvoir par la force en septembre 2021. Il avait assuré que la Guinée tiendrait les engagements qu’elle avait pris.

Mais en mars, il avait ordonné la cessation de toute activité sur le site de l’immense gisement de fer de Simandou pour réclamer que les intérêts nationaux soient préservés par ses exploitants étrangers, dont la SMB et Rio Tinto. Un accord-cadre de 15 milliards de dollars a depuis été signé fin mars entre l’Etat guinéen et les exploitants pour un codéveloppement du gisement.

Source: Lemonde

2-Le Cameroun a payé 74 milliards de FCFA d’intérêts sur sa dette extérieure au premier trimestre 2022

Entre janvier et mars 2022, le Trésor public camerounais a effectué des remboursements d’un montant total de 191,3 milliards de FCFA, au titre de la dette extérieure du pays. Sur cette enveloppe, révèle la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique, 74 milliards de FCFA représentaient les intérêts, contre 117,3 milliards de FCFA pour le principal.

Les principaux bénéficiaires de ces remboursements sont les créanciers bilatéraux, qui ont reçu 79,4% de l’enveloppe destinée au service de la dette, contre 11,2% pour les créanciers multilatéraux et seulement 9,5% pour les partenaires commerciaux, détaille la CAA dans sa note de conjoncture sur la dette publique.

Pour rappel, au premier trimestre 2022, l’encours global de la dette publique est estimé à 11 456 milliards de FCFA représentant 45% du PIB. Sur cette enveloppe, la dette extérieure représente 7 639 milliards de FCFA selon les données de la CAA. Ce qui révèle une augmentation de 748 milliards de FCFA en glissement annuel.

Source : investiraucameroun.com

3- Mali/Algérie : la nouvelle alliance pétrolière

Face à la crise du pétrole, qui n’épargne aucun pays, le Mali semble prendre l’option d’augmenter le nombre de ses dépôts de stockage de carburant, diversifier ses sources d’approvisionnement à partir de l’Algérie.

Avec les difficultés d’approvisionnement en carburant provoquées par la guerre entre Russes er Ukrainiens, le Mali a un double défis à relever. Doter le pays d’un maximum de dépôts de stockages et les ravitailler correctement. Il n’y a que 4 principaux dépôts actuellement dans notre pays. 3 sont à Bamako (le dépôt Onap, celui de l’ex-Mobile racheté par Star Oil et celui de San Zou) et un autre à Kayes, qui n’est même pas fonctionnel puisque non approvisionné.

Pour se mettre à l’abri, le Mali est en train de se donner les moyens. L’exploration des pistes de ravitaillement est à l’ordre du jour. Il s’agit principalement du voisin algérien. Ce pays grand producteur de pétrole, possédant de raffineries et ami de longue date du Mali, semble être une alternative plausible pour renflouer les dépôts maliens. Il s’agirait de prendre du carburant de prendre du carburant chez notre voisin du nord et le dépoter dans deux ports amis de notre pays dont les frontières sont encore grandement ouvertes.

Selon des estimations, les besoins mensuels du Mali en hydrocarbures (essence, gas-oil, DDO, fuel) s’élèvent à 1 950 000 litres. La capacité de l’ensemble des dépôts de stockages réunis sont largement en dessous de ses besoins. Les capacités de stockages ne dépasseraient pas une semaine de consommation. Il s’avère urgent de construire des dépôts à Bamako et dans des capitales régionales (Sikasso, Ségou, Mopti, Gao) et les rendre opérationnels. Cette question relève de la sécurité nationale et ne doit être négligée sous aucun prétexte. Même si l’Etat seul n’en a pas les moyens, une participation publique privée (PPP) peut résoudre l’équation. Il vaut mieux avoir du carburant vendu cher que se retrouver dans une pénurie aux conséquences dramatiques.

Comme nous l’annoncions dans une de nos parutions, 40 % du carburant malien proviennent des traders qui ont des représentations dans la plupart des ports africains. Ces derniers éprouvent des difficultés à se ravitailler à cause de la crise entre la Russie et l’Ukraine qui dure depuis près de deux mois. Des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso connaissent déjà des pénuries.

Source: bamada.net

 

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