Le colonialisme en Afrique : destruction des cultures et génocides oubliés
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Pars Today – Le colonialisme européen en Afrique n’a pas seulement coûté la vie à des millions de personnes sur ce continent, mais a également entraîné la destruction de leurs cultures, de leurs langues et de leurs identités.
(last modified 2025-09-22T02:53:28+00:00 )
Sep 22, 2025 02:50 UTC
  • Génocide rwandais
    Génocide rwandais

Pars Today – Le colonialisme européen en Afrique n’a pas seulement coûté la vie à des millions de personnes sur ce continent, mais a également entraîné la destruction de leurs cultures, de leurs langues et de leurs identités.

Le colonialisme européen en Afrique, justifié par des prétextes tels que la « civilisation », s’est transformé en le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité, dont les effets se font encore sentir dans les structures inégalitaires mondiales actuelles. L’historien et intellectuel africain originaire du Mozambique, « Rafael Chikani », a écrit dans un article intitulé « L’Afrique sous le colonialisme européen : le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité » sur le site d’Al Jazeera :

« Le colonialisme européen en Afrique a toujours été justifié par des prétextes tels que la civilisation et le progrès, mais ce processus a en réalité entraîné le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité. Ce génocide ne se limite pas à la destruction physique de millions d’Africains, il a également conduit à l’éradication de leurs cultures, de leurs langues et de leurs systèmes de connaissances. Les nouvelles structures économiques et politiques mises en place par les colonisateurs ont créé des inégalités qui perdurent encore aujourd’hui à l’échelle mondiale. »

D’un point de vue juridique, le génocide, selon la convention des Nations unies, désigne l’extermination intentionnelle d’un groupe national, racial ou religieux, et inclut de nombreux événements coloniaux, tels que les massacres au Congo sous le règne de Léopold II et d’autres génocides en Afrique. Les colonisateurs n’ont pas seulement exercé une domination physique sur les territoires, ils ont également tenté de modifier les cultures, les langues et les identités des peuples autochtones, tout en les considérant comme inférieurs à eux-mêmes.

L’une des critiques les plus importantes du colonialisme a été formulée par Aimé Césaire, écrivain et philosophe africain. Dans son livre Discours sur le colonialisme (1950), il décrit le colonialisme comme une barbarie organisée. Césaire critique les colonisateurs européens en affirmant que le nazisme n’est en réalité qu’un retour à des méthodes déjà pratiquées dans les colonies européennes, et que ces violences envers les colonisés étaient largement ignorées.

Le philosophe et psychiatre, Frantz Fanon, décrit dans son livre Les Damnés de la Terre (1961) le colonialisme comme un système fondé sur la violence et la négation de l’humanité des peuples colonisés. Selon lui, le colonialisme n’a pas seulement entraîné l’occupation physique des territoires, mais a aussi imposé une domination culturelle. Les colonisateurs, en humiliant les populations locales, ont cherché à détruire leurs identités culturelles. Ces violences ne se limitaient pas aux crimes physiques, elles étaient également culturelles et psychologiques, et leurs effets se font encore sentir aujourd’hui dans de nombreuses anciennes colonies.

Achille Mbembe et Aníbal Quijano ont également montré que le colonialisme n’avait pas officiellement pris fin. En réalité, il se poursuit sous de nouvelles formes, telles que les politiques économiques néolibérales et les institutions comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Dans son livre De la postcolonie (2001), Mbembe souligne que la fin du colonialisme ne signifie pas la fin de la domination, laquelle perdure encore aujourd’hui dans différents domaines économiques et culturels.

L’histoire du colonialisme inclut des génocides et des massacres massifs qui ont affecté des millions de personnes. Parmi ces génocides, on peut citer la traite triangulaire, au cours de laquelle plus de 12,5 millions d’Africains ont été transférés vers les Amériques entre les XVIᵉ et XIXᵉ siècles, et environ 1,8 million ont perdu la vie. On peut également mentionner le génocide des populations autochtones des Amériques, qui, entre 1492 et le XIXᵉ siècle, a réduit la population indigène de 70 à 100 millions à seulement 5 à 10 millions. Les guerres coloniales du Portugal en Angola et au Mozambique dans les années 1960 et 1970, ayant causé plus de 50 000 morts, ainsi que les violences coloniales britanniques en Inde, dont le massacre d’Amritsar et la famine du Bengale, illustrent l’ampleur de ces génocides.

En conclusion, le colonialisme n’est pas seulement une déviation morale de l’histoire, il constitue également le fondement violent et génocidaire de la modernité occidentale. Ces violences perdurent aujourd’hui sous la forme d’une domination économique, culturelle et épistémique. Pour parvenir à une justice historique, il est nécessaire de reconnaître le colonialisme comme le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité.