Bouclier anti US Algérie/Russie !
Environ deux mois après la fin des manœuvres "Lion of Africa" entre les armées américaine et marocaine près de la frontière algérienne, l'Algérie accueille pour la première fois les manœuvres russes "Desert Shield" dans une zone militaire adjacente à la frontière avec le Maroc, alors que la région et le monde connaissent de grandes tensions.
Le ministère russe de la défense a confirmé dans un communiqué que les manœuvres militaires "Bouclier du désert 2022" auront lieu en Algérie au cours du mois de novembre. Les médias espagnols rapportent que ces manœuvres sont un message de défi aux États-Unis et à leurs alliés dans la région.
Nouvelles alliances liées à la guerre en Ukraine
Rachid Lazraq, professeur de sciences constitutionnelles à l'université de Tofail au Maroc, affirme que "dans le contexte des transformations que connaît le monde, l'Algérie tente de se faire une place dans les grandes alliances" qui se forment.
Pour la première fois dans l’histoire, des forces armées sionistes participent à l’exercice militaire African Lion, organisé chaque année par l’Africom.
M. Lazraq estime que l'Algérie, en accueillant les manœuvres, envoie un message à Washington et aux autres puissances occidentales, à savoir qu'elle est prête à entamer des négociations et à réaliser des équilibres en se présentant comme une figure importante dans la région nord-africaine.
Cette annonce renforce la coopération entre la Russie et l'Algérie, qui continue d'apparaître comme le meilleur allié du président russe Poutine en Afrique du Nord.
La première série de ces manœuvres a eu lieu en octobre 2021 dans la région de l'Ossétie du Nord. La manœuvre de novembre prochain sera sa deuxième édition.
Cependant, l'analyste algérien, Hakim Boughrara, estime dans une interview accordée à Al-Hurra que "l'adhésion de l'Algérie au Bouclier du désert avec la Russie s'inscrit dans un contexte de routine pour les manœuvres de l'Armée nationale populaire, et les manœuvres sont dans le cadre de la préparation de Moscou pour la région sud de l'armée russe."
L'expert algérien en sécurité Ahmed Mizab a convenu dans une déclaration à Al-Hurra que les manœuvres "font partie du programme de coordination et de coopération en matière de sécurité entre l'Algérie et la Russie à la lumière des relations stratégiques bilatérales et des défis croissants."
En réponse au lion d'Afrique
L'annonce des manœuvres Desert Shield intervient environ deux mois après la fin des manœuvres Lion of Africa entre l'armée américaine et son homologue marocaine.
"Nous assistons à une escalade de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest, en particulier dans la région du Sahel", avait déclaré en juin à l'AFP le général Stephen, chef du commandement militaire américain pour la région africaine, à l'issue de ces exercices militaires internationaux. "Lion d'Afrique" à Tan-Tan, dans le sud du Maroc, le 30 juin.
Le général américain a ajouté : "Nous voyons également des acteurs aux intentions néfastes entrer dans la région, et je parle spécifiquement des mercenaires russes Wagner qui sont au Mali. Les pays occidentaux accusent les dirigeants militaires de ce pays d'avoir utilisé les services de cette société militaire privée russe, qui est accusée d'avoir commis des "crimes".
Pour l'expert en sécurité Ahmed Mizab, "ces manœuvres ne sont pas une réponse à d'autres manœuvres ou programmes militaires".
Et l'expert en sécurité de poursuivre, dans son entretien avec le site Al-Hurra : "Étant donné que les dates ont été fixées plus tôt, et que le programme de coopération militaire n'est pas soumis à de tels critères, mais a plutôt des dimensions au niveau stratégique dans le cadre du renforcement des capacités et la dimension tactique, qui est la réponse à divers défis.
Mizab estime que "ces manœuvres ont leurs contextes objectifs et ne sont pas liées à des comptes étroits, mais sont basées sur des règles objectives.
Selon la déclaration du ministère russe de la Défense, les manœuvres auront lieu dans l'État de Béchar, dans des champs de manœuvres situés à seulement 50 km de la frontière avec le Maroc.
Dans cette région, l'Armée nationale populaire algérienne dispose d'un aéroport et d'une infrastructure dédiée aux manœuvres militaires.
L'analyste algérien Hakim Bougrara a exclu que les manœuvres soient dirigées contre le Maroc. Dans son interview à Al-Hurra, il a souligné que l'Algérie "est un allié de la Russie et un client important des armes russes".
Selon le communiqué publié par Moscou, environ 200 membres des forces armées des deux pays participeront aux exercices et viseront à renforcer l'interopérabilité des unités dans la lutte contre le terrorisme.
L'Algérie avait obtenu 100 BMP-3, en plus de la mise à niveau des BMP-1 et BMP-2 à des normes plus récentes, notamment en les équipant de systèmes de missiles antichars Kornet, un concurrent direct du missile américain Javelin.
L'Algérie a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc en août dernier, accusant Rabat d'avoir "commis des actes hostiles depuis l’indépendance de l’Algérie" en 1962, ce que le Maroc a démenti.