Djibouti: la France panique!
Actualité en Afrique :
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Analyses de la rédaction :
Djibouti : de quoi a peur la France?
Pourquoi la France voudrait renforcer ses relations militaires avec Djibouti où elle possède depuis des lustres une base militaire ?
Lors de son allocution prononcée à l’Hôtel de Brienne le 13 juillet dernier, Emmanuel Macron a indiqué avoir demandé « aux ministres et au chef d’état-major des armées de pouvoir repenser d’ici à l’automne l’ensemble de nos dispositifs sur le continent africain.
« C’est une nécessité stratégique, car nous devons avoir des dispositifs […] moins posés et moins exposés, réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines » et « réussir à penser un continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement, notre présence militaire », a ensuite développé M. Macron.
« C’est un changement de paradigme profond que nous devons faire, et nous le ferons », a-t-il conclu sur ce sujet.
Et le site d’ajouter : « Outre leur présence au Sahel, au titre de la lutte contre les groupes armés terroristes [GAT], les forces françaises disposent de plusieurs bases et autres points d’appui en Afrique, notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon ou encore à Djibouti.”
N’en déplaise aux journalistes français, tout observateur un tant soit peu objectif comprendrait que l’accent précipité que met Macron sur des retrouvailles militaires avec Djibouti est symptomatique de l’état de désarroi dans lequel se trouve la France actuellement au Sahel et ce pour cause d’une guerre qu’elle a carrément perdue face au Mali et que l’Etat malien continue à mener de façon hybride et sur plusieurs fronts contre l’ex-armée d’occupation.
Au fait les médias mainstream n’en ont pas parlé, mais le spectacle de cette force aérienne malienne chassant sous le nez et barbe des radars franco-américains plantés au Niger les dit djihadistes qui ne sont que les agents des services secrets France/US/OTAN a particulièrement terrorisé les Français qui ont pays à avoir revivre ce même problème d’ici peu à Djibouti.
Surtout que le président Guelleh entretient d’excellentes relations avec la Chine que Paris ne supporte pas. Mais il y a une autre piste : Ethiopie/Djibouti.
En Ethiopie une seconde offensive US/OTAN/TPLF contre l’Etat vient d’échouer, et ce grâce à un partenariat complémentent inattendu entre l’Erythrée et l’Ethiopie.
En dépit d’inlassables efforts des médias mensongers Addis Abeba, reste inébranlable. L’affaire du barrage de Renaissance n’a pas non plus réussi à déstabiliser les liens Ethiopie Soudan Egypte et devenir une source du mal. L’occident compte-t-il porter un coup par Djibouti voisin ? Probable, mais c’est peine perdue dans la mesure où déjà les liens sont trop solides entre deux pays pour que la France puisse y changer quelque chose. Surtout que le chemin de fer Ethiopie-Djibouti commence à transporter des véhicules entre Djibouti et Addis-Abeba et la connexion géographique va de pair avec la connexion géostatique… A moins que davantage de coopération militaire veuille dire provoquer un coup d’État propre à renverser Guelleh.
Le Mali ne cédera à aucun chantage ou intimidation
Suite à l’affaire des 46 soldats ivoiriens qui sont détenus au Mali, Abidjan veut faire intervenir la CEDEAO, qui est dirigée en l’occurrence par la France et les États-Unis.
Le Mali, a déploré, jeudi, la saisie de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) par la Côte d’Ivoire en vue d’aboutir à la libération des 46 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, a déclaré le Colonel Abdoulaye Maiga porte-parole du Gouvernement, affirmant que le Gouvernement n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire.
Le Gouvernement malien rappelle à la Cédéao « que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire bilatérale » avant de mettre en garde l’Organisation sous régionale contre toute instrumentalisation par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité vis-à-vis du Mali.
En effet, le Chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a saisi la Commission Cédéao, pour une réunion extraordinaire, en vue d’aboutir à la libération des 46 soldats ivoiriens arrêtés au Mali dans les plus brefs délais.
Par voie de Communiqué, le Colonel Abdoulaye Maiga a d’abord souligné que « le Gouvernement de la Transition a suivi avec une très grande préoccupation et une profonde stupéfaction le Communiqué du Conseil National de Sécurité de la Côte d’Ivoire, tenu le 14 septembre 2022, au sujet des 49 soldats ivoiriens, arrêtés à l’Aéroport international de Bamako, le 10 juillet 2022 et contre lesquels la justice malienne a ouvert une procédure d’information judiciaire pour des faits graves touchant entre autres, à la sécurité nationale et à la sureté extérieure de l’Etat ».
Le Gouvernement de la Transition a rappelé « les conditions illégales dans lesquelles ces forces étrangères, dont une trentaine des forces spéciales, sont arrivées au Mali en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation, tout en dissimulant les identités et leurs professions réelles de militaires ainsi que l’objet précis de leur présence sur le sol malien ».
En outre, dit-il, « contrairement à la déclaration des Autorités ivoiriennes, la MINUSMA officiellement saisie du statut de ces militaires par le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avait clairement indiqué que ces soldats ne faisaient pas partie des éléments nationaux de soutien. Par conséquent, aucune base légale ne saurait, à présent, justifier, ni leur présence, encore moins leur mission au Mali ».
« De même, le Directeur en charge des questions africaines de la République fédérale d’Allemagne, reçu en audience le dimanche 7 août 2022 au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, avait clairement indiqué qu’aucune Agence allemande, encore moins le Gouvernement, n’avait de lien contractuel avec les ”éléments ivoiriens arrêtés à l’aéroport”. Par conséquent, son pays n’avait rien à voir, ni de près ni loin, avec les personnes arrêtées » a fait savoir le porte-parole.
Selon lui, « le Gouvernement ivoirien avait reconnu sa responsabilité dans sa déclaration officielle lue par le ministre Directeur de Cabinet du Président de la Côte d’Ivoire, Mr Fidèle Sarassoro, le 3 septembre 2022 à Lomé en ces termes : ”la Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable. La Côte d’Ivoire soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées relatives au déploiement des forces militaires au Mali ».
Maiga souligne qu’« un tel revirement grave de la part d’autorités étatiques ne vise qu’à manipuler et à entraver la manifestation de la vérité ».
« Le Gouvernement de la Transition souligne que c’est exclusivement en sa qualité de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature que le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, a indiqué à la partie ivoirienne, la nécessité de considérer la situation de certains Maliens, objet de mandats d’arrêt internationaux ».
« C’est cette attitude responsable du Président de la Transition qui a été malheureusement perçue par les autorités ivoiriennes comme une prise d’otages ».
Le Gouvernement de la Transition tout en réitérant son attachement à la paix, à la sécurité et aux relations séculaires du bon voisinage précise que pour le respect de sa souveraineté, sa sécurité nationale, aux intérêts vitaux de son peuple ne cédera à aucun chantage ou intimidation.
Pourquoi la Côte d’Ivoire continue de garder les repris de justice sur son territoire ? Est-il possible qu’ils détiennent des informations compromettantes concernant la France ? Et que donc, ni la France et de facto ni la Côte d’Ivoire ne veulent que ces informations ne parviennent aux autorités maliennes. Car si c’est le cas, les preuves que détient déjà le gouvernement malien contre la France pourraient évidemment se multiplier.
En bref, les personnalités qui sont réfugiées en Côte d’Ivoire ont un mandat d’arrêt de la part de la justice malienne, et il est tout à fait normal qu’ils doivent se rendre aux autorités maliennes pour répondre de leur crime. Le nouveau Mali ne cédera pas au chantage ni aux menaces. Depuis lors, les autorités ivoiriennes auraient dû s’en rendre compte.
Amos Hochstein en RDC
Amos Hochstein, envoyé spécial de l'administration Biden et coordinateur des affaires énergétiques internationales, a achevé mardi son séjour de travail à Kinshasa. Il a rencontré le président congolais Félix Tshisekedi, et les deux hommes ont particulièrement échangé sur le développement du secteur minier, les États-Unis manifestant de l'intérêt pour le cobalt et le lithium en RDC.
Comment peut-on analyser cette visite ? Luc Michel géopoliticien nous en dit plus