Mali/Guinée: la France royalement doublée!
Actualité en Afrique : Sénégal : un taux de croissance de 4,8% attendu en 2022, selon la Banque mondiale
Le premier ministre par intérim du mali accueilli en héros au Mali
RDC : le démarrage physique de la construction du port de Banana annoncé pour début décembre 2022
Tanzanie : l’autorité portuaire annonce le redémarrage des travaux du port de Bagamoyo pour 2023
Analyses de la rédaction :
1. Burkina Faso: un nouveau coup de force en vue ?Des milliers de manifestants ont pris d’assaut les artères de la ville de Bobo-Dioulasso, ce jeudi 29 septembre 2022, pour exiger la démission du président du Faso, Paul-Henri Damiba, pour, disent-ils,son incompétence dans la gestion de la crise sécuritaire. Cette manifestation spontanée fait suite à la récente attaque d’un convoi de ravitaillement à Gaskindé et qui a causé d’énormes pertes en viehumaines, des blessés et d’importants dégâts matériels.
Des bobolais sont descendus au centre-ville de Bobo-Dioulasso. Au son des sifflets et des vuvuzelas, ils reprenaient en chœur des slogans comme : « Damiba dégage ! Damiba démission ! ». Cette injonction,adressée au président du Faso Damiba, a été formulée à l’initiative d’une coalition de mouvements de la ville de Bobo-Dioulasso dont les membres sont majoritairement des commerçants. Les manifestantsreprochent ainsi au président Damiba, une « gestion chaotique » de la situation sécuritaire du Burkina Faso qui, selon eux, « menace de précipiter le pays dans l’impasse ».Ces manifestants, pour rendre ainsi hommage à leurs frères tombés à Gaskindé et particulièrement à leurs collègues commerçants, ont décrété cette journée du jeudi 29 septembre 2022 journée « ville morte». C’est ainsi que certains ont décidé de la fermeture du grand marché de Bobo-Dioulasso et de quelques magasins aux alentours.Les manifestants ne manquent pas d’inviter le président Paul-Henri Damiba à prendre exemple sur le président malien, au cas où il n’aurait pas de solutions miraculeuses pour sortir le pays de cettecrise car, dit-il, « le bon exemple ça se copie. Mais nous avons constaté que la situation dépasse Damiba et son MPSR. Donc il est nécessaire, pour le bonheur de tous et pour son bien également, derendre sa démission et de retourner dans les casernes », a suggéré la Ligue des patriotes.Les manifestants ont également donné de la voix contre la présence de militaires français au Burkina Faso. Pour eux, les Français ne jouent pas franc jeu dans cette lutte contre le terrorisme. C’est pourquoi ils demandent le départ de l’armée française du territoire burkinabè.
« Si nous sommes sortis aujourd’hui, c’est au regard de la situation du pays. Nous avons applaudi Damiba lorsqu’il est venu au pouvoir et aujourd’hui c’est la déception. Nous lui demandons d’écouter son peuple et de cesser toutes coopérations avec la France, de s’unir à la Russie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a déclaré un manifestant.Par ailleurs, la situation se présente inquiétante et très confuse à Ouagadougou, dans la matinée de ce vendredi 30 septembre 2022. Selon certaines sources sur place, des tirs ont été entendus dans lacapitale ce matin et plusieurs artères stratégiques de la ville ont été bloqués.S’agit-il d’un autre coup de force militaire en cours ? Pour le moment, il est difficile d’affirmer quoi que ce soit. Le mieux qu’on puisse dire, c’est que la situation se présente mal dans la capitale burkinabé. En effet, des tirs ont été entendus à Ouagadougou et la zone de la télévision nationale est inaccessible.D’autres sources renseignent que plusieurs quartiers de la ville ont été bouclés. Le signal de la RTB, télévision nationale, est coupé.Pour l’heure, les autorités n’ont fait de commentaire sur cette situation confuse qui rappellent les prémices du coup de force militaire du lundi 24 janvier 2022.Une affaire à suivre...
2. Les contingents onusiens pour la paix: forces sincères ou agents dunéocolonialisme?La Force de maintien de la paix de l’ONU, couramment appelée lesCasques bleus, se trouve sous l’emprise d’innombrables critiques dans le cadre de son action, plus particulièrement sur le continentafricain. Manque d’actions efficaces, divers abus et vol desressources naturelles des pays concernés par lesdites missions –représentent les quelques des multiples accusations visant lescontingents. Nombreux sont ceux qui appellent au départ pur et simplede ces forces.Les manifestations à divers endroits de l’Afrique contre la présencedes forces onusiennes de maintien de la paix ne datent pas d’hier :Centrafrique, Mali, République démocratique du Congo, entre autres. En RCA, la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) était souvent accusée d’inaction face aux groupes rebelles, surtout durant la période où ces groupes contrôlaient près de 2/3 du territoire centrafricain.Aujourd’hui et alors que l’autorité nationale a été restaurée surl’écrasante majorité de la République centrafricaine suite auxnombreuses réformes efficaces des Forces armées nationales (FACA) et des autres structures sécuritaires avec l’implication d’instructeursrusses, nombreux des citoyens centrafricains considèrent qu’après leslongues années de présence sans résultat notable sur le terrain, mis àpart pour certaines forces africaines composant la Minusca, le tempsserait venu de mettre fin à cette présence.Le Mali est un autre exemple. Et à l’instar de la RCA, nombreux sontles citoyens maliens qui souhaitent le départ pur et simple de laMinusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), comme le rappelle la télévisionpanafricaine Afrique Média.Dans le cas de la République démocratique du Congo – les récentesmanifestations de fin juillet à l’encontre cette fois-ci de la Monusco(Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation enRépublique démocratique du Congo), dans les villes de Goma et deButembo, avaient été endeuillées par des tirs visant les manifestantscongolais, ayant fait de nombreuses victimes (mort et blessés) de lapart des forces onusiennes. Il y aurait eu pas moins de 30 morts parmiles habitants et plus de 70 blessés.Beaucoup d’observateurs auraient évidemment plutôt souhaité voir larage des contingents onusiens à stabiliser sincèrement les paysconcernés, en mettant en déroute les nombreux groupes armés présents ne serait-ce qu’en RDC, qui ne cessent d’y maintenir l’instabilité et la violence, que de tuer des civils venus exprimer leur colère en qualité de citoyens du pays où ces éléments onusiens se trouvent. Cela sans oublier les nombreuses accusations d’abus sexuels commis par le personnel de l’ONU en RDC, comme à d’autres endroits des missions en Afrique.Mais pourquoi un tel manque d’efficacité ou manque de volonté à jouerréellement un rôle stabilisateur des dites missions onusiennes enterres africaines ? Pour répondre à cette question, il faut certainement comprendre deux aspects primordiaux. Le premier étant lié à des intérêts économiques, sachant que les pays africains regorgent de matières premières stratégiques. Le cas encore une fois de la RDC ne fait que le confirmer. Il est donc évident qu’une stabilisation rapide de la situation sur le terrain ne rentre pas dans les intérêts de certains représentants onusiens, ayant directement ou indirectement des intérêts économiques dans les pays concernés. Cela évidemment sans remettre en cause l’engagement de tous les éléments onusiens prenant part dans ces missions dites de stabilisation et de paix. Il n’empêche que la morale annoncée est loin de faire l’unanimité au sein des preneurs de décisions des diverses structures de l’ONU et de leurs principaux représentants sur place.L’autre problème, que nous avons déjà soulevé dans le passé, est queles divers secrétariats onusiens restent fermement liés aux intérêtsd’une extrême minorité planétaire, à savoir l’establishmentoccidental. Mais une extrême minorité qui s’obstine à refuser deperdre son hégémonie internationale.Ce qu’il en ressort ? Le fait que lorsque cet establishment occidentaln’est aucunement intéressé par la résolution des défis sécuritairesdans tel ou tel pays, notamment d’Afrique, il en va de son intérêt àfaire prolonger les conflits autant que possible. Et ce aussi biendans un but géo-économique que géopolitique. Et compte tenu de cela, il est évident que lorsqu’un citoyen d’un pays occidental, ou simplement affilié à l’Occident collectif, est nommé responsable de missions de stabilisation et de maintien de la paix – il ne fera qu’appliquer ce pourquoi il a été adoubé par l’élite pour laquelle il est au service.D’où encore une fois l’énorme importance d’une réforme profonde desdifférents instituts de la machine onusienne, à défaut de quoi lesgrandes organisations régionales, continentales et internationalesnon-occidentales, devront prendre leurs responsabilités et ne plusdonner le feu vert aux activités macabres d’éléments n’ayant rien àavoir avec de véritables missions de paix et de stabilisation.Mikhail Gamandiy-Egorov
3. Mali-Guinée : le nouveau corridor anti-sanction est né!Dès qu’un pays africain annonce ne plus vouloir des diktats venus deCommunauté internationale, il est directement placé sous sanction. Cen’est pas un fait nouveau, certes, mais cette même Communautéinternationale ne se cache même plus et procède à visage découvert. La Guinée est maintenant sous le feu des sanctions et le Mali restefidèle à la Guinée.Le Mali a jugé « illégales et illégitimes », mercredi, les nouvellessanctions de la CEDEAO contre la Guinée, et a déclaré son soutienindéfectible à Conakry.Le Mali a réitéré son soutien aux autorités de la transition de laGuinée. Dans un communiqué le mercredi 28 septembre 2022, legouvernement de Bamako a dit avoir pris connaissance du communiqué de la CEDEAO sur la situation au Mali et en Guinée.« Concernant la République de la Guinée, le gouvernement de latransition a été outré par des sanctions illégales, illégitimes etinhumaines qui impactent négativement la vie des populationsguinéennes », a déploré le Mali qui se désolidarise de toutes sessanctions prises à l’encontre de la Guinée, en précisant qu’il ne leurréservera aucune suite. Non seulement, le Mali ne compte pas appliquer les sanctions de la CEDEAO contre la Guinée, mais il envisage aussi d’adopter des mesures, si nécessaires, pour assister la République de la Guinée, « pays frère ». Le Mali souligne aussi que l’objectif de la CEDEAO est d’améliorer les conditions de vie des populations et non d’adopter des sanctions contre productives les affectant.« En outre, il convient de noter que les transitions politiques nerésultent que de la mauvaise gouvernance. En conséquence, lesautorités de la transition méritent d’être accompagnées par la CEDEAO pour mener des réformes politiques et institutionnelles quicontribueraient à renforcer la bonne gouvernance et la stabilité »,note le communiqué de Bamako.Le Mali et la Guinée ajoutés au Burkina Faso, sont depuis des mois,suspendus de toutes les institutions de la CEDEAO en raison des divers coups de force militaire enregistrés dans ses pays.La CEDEAO reproche notamment à Conakry de ne pas vouloir rendre le pouvoir dans de meilleurs délais. Ainsi, « il a été arrêté la prise desanctions progressives sur des individus et contre les autoritésguinéennes ».« Très rapidement, le président en exercice de la Cedeao et leprésident de la commission de la Cedeao vont établir une liste depersonnes à sanctionner et, de manière graduelle, appliquer cessanctions », selon le communiqué final du sommet extraordinaire de laCEDEAO tenu à New York, en marge de la 77è session de l’Assemblée générale des Nations Unies.Comme enseigne la sagesse populaire, c’est dans les difficultés qu’onreconnait ses vrais amis. La Guinée a été là quand le Mali était sousembargo de la Cedeao. À son tour, le Mali aussi s’engage à ne pastrahir son allié. C’est dans cette optique que le Mali a décidé de se « désolidariser de toutes les sanctions illégales, inhumaines et illégitimes prises à l’encontre de la République sœur de Guinée et ne leur réservera aucune suite ». Aussi, compte-t-elle adopter des mesures pour assister la République de Guinée, afin « d’annihiler les conséquences de ces sanctions inutiles contre le Peuple et les autorités de la Guinée ».Dans son communiqué, le Mali a tenté de donner une leçon de morale à la Cedeao. Pour lui, l’objectif de cette organisation est d’améliorerles conditions de vie des populations et non d’adopter des sanctionscontre-productives les affectant.Comme elle l’a fait avec le Mali, la Guinée de Mamadi Doumbouya abénéficié du soutien du gouvernement malien. « Le Gouvernement de la Transition exprime sa solidarité indéfectible et son ferme soutien aupeuple frère et au Gouvernement de la République de Guinée dans leur engagement à jeter les bases d’une refondation de l’État guinéen à travers des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à unretour apaisé, crédible et sécurisé à un ordre constitutionnel normal », a précisé le gouvernement du Mali.Par ailleurs, il se pourrait également que le rapprochement entrel’Iran et le Mali, qui sont deux pays qui connaissent les régimes desanctions, puisse jouer un rôle clé dans la naissance d’un corridoranti-sanction. Les fameux régimes de sanctions n’ont plus l’effet escompté depuis que le monde a basculé dans une optique de multipolarité. Les seuls à souffrir d’un régime de sanction c’est bien les peuples, d’où l’illégalité de ces sanctions, qui normalement, devrait être condamné par la Communauté internationale au lieu d’être encourager !