Oct 25, 2022 17:46 UTC

Les titres de la rédaction

  • Sénégal : 8e forum international sur la paix en Afrique
  • Mali : les universités USTTB et ENI deviennent officiellement des « Huawei ICT Academies »

  • Cameroun : libération de neuf otages, dont cinq prêtres et une religieuse

  • Le Cameroun et le Nigeria désormais reliés par un pont

 

Les analyses de la rédaction 

1-Première défaite de Barkhane face à Traoré ! 

Si comme le dit le média américain VOA qu’on sait être aussi malhonnête, aussi falsificateur que RFI et AFP dans sa couverture événements touchant le Sahel, c’est pour se venger de la tuerie du 26 septembre commise à Djibo par les terroristes au solde des services secrets occidentaux que le général Traoré a fait le putsch quatre jours plus tard en écartant du pouvoir le pro-France Damiba, cette nouvelle attaque qui vient d’avoir lieu cette nuit contre le siège du 14e régiment de l’armée de terre toujours à Djibou, ville assiégée depuis trois mois par les agents takfiristes de la DGSE et d’autres services secrets occidentaux, et bien c’est un message direct adressé au colonel-président. Pourquoi ? Parce que Traoré inquiète et commence à faire politiquement et militairement peur aux vrais tireurs de ficelles des terroristes qui depuis le coup d’État de 2021 contre Kaboré ont réussi à percer le solide rempart que ce dernier avait réussi à dresser à la faveur des « forces populaires » dans le nord du pays et qui, tel un verrou, contrait toute tentative d’infiltration depuis le Niger et le Mali. Ce verrou Damiba l’a desserré à la demande de la France, mais il a continuait bon an mal à résister contre lesdits « djihadistes » qui rien qu’à voir la toute récente vidéo publiée par le groupe des Patriotes africains continuent à être lourdement armés et financés auprès de Barkhane et Cie.

Au fait politiquement parlant alors même que la France et ses acolytes croyaient avoir pu une bonne fois pour toutes se débarrasser du spectre de Thomas Sankara via un procès-parodie où au lieu que les colonialistes blancs soient accusés d’avoir assassiné ce héros de l’indépendance africaine, on a accusé les colonisés noirs, c’est un « Sankriste pur et dur » que Traoré s’est choisi comme le Premier ministre, M. Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela. C’est un avocat de formation de surcroît qui ne manquerait pas selon toute vraisemblance d’emboîter le pas au haut diplomate malien Diop pour constituer un lourd casier anti-Barkhane, comme il faut, à l’effet de traîner l’armée d’occupation française devant la justice pour sa « complicité avec les terroristes » voire le « pilotage de ces derniers ». C’est loin d’être une bonne nouvelle pour Paris qui craint l’émergence d’une alliance judiciaire Mali-Burkina sur ce sujet.

Mais il y a pire pour les tireurs de ficelles occidentaux qui après s’être emparés du Niger, en lieu et place d’un Mali qui les a courageusement mis à la porte, ont réussi à encercler par terroristes interposés Djibo, ville ultra stratégique du nord que peuple une des tribus les plus puissantes, les plus imposantes du Sahel, les Peuls sur quoi les Occidentaux avaient largement parié entre 2019-2021 pour pouvoir déclencher une guerre interethnique et à greffer sur le fond terroriste qu’ils ont créé pour faire noyer le Sahel. Ce pire est de nature militaire. 

Revenons à Djibo et relisons la dépêche de RFI/VOA concernant l’attaque d’hier soir :

 « C’est la base du 14e régiment interarmes qui a été visée par des groupes armés terroristes. C’était une attaque complexe. Il y a eu des tirs à l’arme lourde sur le camp » , souligne une source sécuritaire. L’état-major général des armées précise que les assaillants sont arrivés « en nombre important ». Selon nos informations, il y avait environ 500 combattants. L’armée de l’air a dû intervenir pour soutenir la riposte des soldats au sol. Durant les combats, une cinquantaine de soldats burkinabés ont été également blessés. Plusieurs ont été transférés à Ouagadougou pour être soignés. Les assaillants avaient aussi lancé un assaut contre la station de traitement d’eau potable de la ville de Djibo, selon des sources locales, mais ils ont été repoussés par les soldats chargés de la sécurisation des lieux. « Ils voulaient assoiffer les populations qui sont déjà affamées », explique un habitant.

Que peut-on tirer comme un premier constat ? Barkhane perd une première bataille contre Traoré : Hier soir c’était en effet une vaste offensive minutieusement préparée par des services secrets occidentaux dont l’objectif consistait à s’emparer carrément de la ville et qui n’impliquait pas moins de 500 terroristes dotés de lances-roquettes voire de moyens d’artillerie que leur avaient refilés Barkhane. Pour quel résultat ? Pour rien. Les soldats du 14e régiment que les meilleurs guerriers de Wagner ou de la Résistance envieraient ont certes saigné, mais ont vaillamment repoussé ce lourd assaut minutieusement préparé avant de lancer, à leur tour, une véritable chasse aux terroristes à travers une ville de Djibo que les Occidentaux veulent puisqu’elle est géostratégique, et qu’elle a de l’or et surtout de l’eau soit tout ce qu’il faut pour s’en servir à titre de moyen de pression contre les populations, l’objectif étant de faire Djibo une seconde Agadez et de créer un « nœud de formation de terroristes en direction des côtés ».

La dépêche de l’AFP parle timidement d’une intervention de l’armée de l’air Burkinabè. Ce qui est un bon signe après le triste épisode sous Damiba marqué par l’achat des drones turcs Bayraktar avec l’argent burkinabé et qui s’est servi au lieu de tuer les terroristes de viser les gens du pays. On parie en effet que le “cas malien” est à l’heure qu’il est, largement présent dans l’esprit du général Traoré, et que l’intéressé pense déjà à des hélicos russes des radars ou encore des artilleurs made in Russia, son carnet de commandes à la main. Des Su-25 identiques à ceux livrés par la Russie au Mali auraient pu limiter les pertes dans les rangs d’une armée qui résiste depuis trois mois à Djibo. D’ailleurs cette semaine le général Traoré a franchi un premier pas dans le sens d’un renforcement de cette armée en lançant l’ordre d’un recrutement exceptionnel de 3 000 soldats. Mais ni l’ordre de recrutement de soldats ni non plus le cuisant revers des services secrets occidentaux hier soir à Djibo n’ont été aussi choquant que cette autre mesure annoncée tout à l’heure par Traoré : le capitaine vient d’annoncer vouloir recruter 15 000 volontaires pour lutter contre le terrorisme... Les forces populaires sont de retour, avis de tempête sur les agents des services secrets occidentaux...

2. Mali-retrait de la Minusma : une question de temps

Au Mali, les manifestations contre la présence des troupes de l’ONU se poursuivent. 

Ces derniers jours, la population de la ville de Ségou s’est élevée contre la présence d’armées étrangères au Mali. Au cours des dernières années, la MINUSMA au Mali a été sévèrement critiquée par la population. Déployée en 2013 la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation de l’ONU au Mali (MINUSMA) avait, à la base, pour l’objectif l’appui au processus politique, la protection des civils et la contribution à la stabilisation au Mali. Cependant, les Maliens estiment qu’au bout de 9 ans de présence, comme pour la présence de l’armée française, ces objectifs n’ont pas été atteints, qualifiant cette mission des Nations unies inefficace. La MINUSMA souffre d’un manque de vision face aux besoins critiques de la population malienne. 

Tandis qu’une minorité au Mali pense que les autorités doivent discuter avec la MINUSMA afin de continuer la coopération, une grande partie de la population tient à ce que la mission onusienne soit rejetée, comme Barkhane. D’autre part, au Mali, des marches sont même organisées pour protester contre la présence de la mission de l’ONU sur le territoire malien. 

Ainsi, le Mouvement Yèrèwolo Debout sur les Remparts a appelé la population malienne à se mobiliser largement le 22 septembre 2022 à Bamako afin d’exiger le retrait complet de la MINUSMA du Mali, des milliers de personnes étaient présents pour réclamer le départ des Casques bleus de l’ONU, à l’occasion de l’anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance. Pour la majorité des Maliens, la MINUSMA est devenue une force occupante qui ranime les groupes terroristes, maintient la peur et les divisions ethniques et la méfiance parmi les communautés au Mali. 

Le cas de Ségou, ce 22 octobre 2022, une manifestation a eu lieu à 240 km de Bamako pour exiger le départ de la MINUSMA, avec les slogans “MINUSMA dégage” “MINUSMA quitte notre Mali”, les manifestants ont brandi également des drapeaux russes et dénoncé les allégations de Antonio Guterres sur les 46 soldats ivoiriens arrêtés au Mali et la situation sécuritaire du pays. 

Les citoyens du Mali ne sont pas les seuls à être insatisfaits de la MINUSMA. Les autorités maliennes ont par ailleurs affirmé à plusieurs reprises que le mandat de la mission ne correspond pas à la réalité, sur le terrain et que ce mandat doit faire l’objet d’un examen et d’une adaptation. “Avec la montée en puissance des forces armées maliennes (FAMa), des résultats probants ont été enregistrés sur le terrain, la MINUSMA doit obligatoirement prendre en compte cette montée en puissance et qu’il n’existe aucune volonté de restreindre les mouvements de la MINUSMA. II y a plutôt une volonté d’affirmation de la souveraineté du Mali sur son territoire”, a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. 

À travers toute l’Afrique, on a pu voir ces derniers mois que les troupes de l’ONU sont de moins en moins acceptées sur le continent. En République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Mali, les manifestations se sont multipliées demandant le départ immédiat et sans condition des troupes de l’ONU de leur territoire. En RCA, de nombreuses affaires sont remontées à la surface comme celle du vol des diamants par le contingent portugais. En RDC, de nombreux civils ont constaté les liens entre les groupes armés présents dans l’Est et la Mission onusienne, et idem pour le Mali. En bref, ce n’est plus un secret pour personne, les troupes de l’ONU, comme les troupes militaires occidentales ne servent en aucun cas la cause de l’Afrique, mais bel et bien celle de l’Occident. Les Africains s’en sont rendus compte et c’est pourquoi ils demandent régulièrement le départ des militaires de l’ONU de leur territoire. 

3. Tchad : la Françafrique peut persister ? 

Au Tchad, après les violentes manifestations, la communauté d’Afrique centrale se réunit sur le Tchad, ce mardi 25 octobre 2022. 

Les dirigeants de Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont annoncé un sommet extraordinaire pour ce mardi 25 octobre 2022. Prévue pour se dérouler à Kinshasa, la réunion de la CEEAC va se pencher sur la situation sociopolitique du Tchad, marquée par de violentes manifestations. 

À l’issue de cette réunion, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) va désigner un médiateur pour le Tchad, qui souhaite notamment avoir le soutien de la CEEAC. Le président de la transition Mahamat Idriss Deby prendra part en personne à cette réunion pour non seulement demander le soutien des pays voisins, mais aussi, et surtout, justifier la répression des manifestants qui a fait une cinquantaine de morts, la semaine dernière. 

Le week-end dernier, une mission de la Commission de la CEEAC était à N’Djamena pour s’imprégner de la situation. Dans son communiqué, le président de cette mission, Gilberto da Piedade Verissimo a appelé les acteurs politiques et sociaux tchadiens à faire preuve de la plus grande retenue et de privilégier les modes pacifiques de résolution des différends politiques. 

Le gouvernement tchadien, a annoncé jeudi dernier, un bilan d’une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés. “Depuis le matin de ce vendredi 21 octobre 2022, on observe un calme apparent à N’Djamena. Les forces de l’ordre sont toujours présentes dans les artères stratégiques de la capitale et prêtes à réagir face à d’éventuelle mobilisation”, a déclaré une source. 

Plusieurs partis politiques et coalitions de la société civile ont appelé à des manifestations le 20 octobre au Tchad pour protester contre la prolongation de la période de transition à deux ans et l’influence française dans le pays. Ces derniers exigent du président de la transition Mahamat Idriss Deby de remettre le pouvoir à un civil, conformément à sa promesse, au terme d’une transition de 18 mois, qui a pris fin le 20 octobre dernier. 

Meurtres par la junte militaire des manifestants anti-junte et anti-France au Tchad, la responsabilité de l’actuel président français Emmanuel Macron est évidemment indissociable. 

L’idéal serait que la Cour Pénale internationale, ou au moins la juridiction d’un pays reconnaissant la compétence universelle en matière de crimes contre l’humanité en soit saisie ; afin notamment que les commanditaires et les auteurs continuent de jouir de l’impunité avec la complicité de la France. Parce que c’est précisément ce sentiment d’impunité qui permet la reproduction de ces crimes politiques au Tchad comme dans le reste de l’Afrique centrale francophone. 

Il s’agit au-delà d’une exigence minimale de Justice, du droit du peuple tchadien de choisir librement ses dirigeants. 

Il est ainsi insoutenable de penser que le peuple tchadien continuera à suer le sang pour payer une dette colossale sans profiter le moins du monde de ses propres richesses naturelles, du bénéfice de la démocratie et de la bonne gouvernance qui ont trop longtemps été une farce dans ce pays. 

Soyons clairs là-dessus, la persistance de la Françafrique à rester au Tchad est indéniablement catastrophique pour le pays et toute la sous-région. Sans oublier que cela finirait par tuer la dernière illusion que le monde a en partage, suivant laquelle nous vivons a encore de la justice, parce que ces gens piétinent toutes les notions de démocratie et de décence pour assurer la survie de la Françafrique qui approche de la fin.

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