Al-Jolani : quête d’unité nationale ou projet de massacre sectaire ?
(last modified Wed, 02 Jul 2025 11:50:26 GMT )
Jul 02, 2025 11:50 UTC
  • Al-Jolani : quête d’unité nationale ou projet de massacre sectaire ?

Pars Today –  L’agence Reuters a publié dans un reportage d’investigation un bilan des massacres de civils alaouites perpétrés par le régime d’Al-Jolani en Syrie.

Six mois après le début du régime d’Al-Jolani en Syrie, l’agence Reuters a révélé dans un reportage d’investigation qu’en mars, 1 500 civils alaouites avaient été tués par les partisans de ce gouvernement provisoire.

Les victimes, souvent ciblées en raison de leur nom ou de leur religion, comprenaient des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Au départ, le nombre de victimes avait été annoncé à environ 1 000 personnes, tandis qu’en ce même mois, l’Observatoire syrien des droits de l’homme recensait 745 civils tués, ainsi que 125 membres des forces de sécurité syriennes et 148 militaires fidèles à Assad. Malgré ces différences dans les chiffres, les deux rapports insistent sur un point : ces massacres ont été motivés par des conflits sectaires ou régionaux.

Une enquête approfondie de Reuters révèle l’implication directe de plusieurs unités armées affiliées au régime d’Al-Jolani. Ce régime est désormais dominé par d’anciens membres du groupe Hay’at Tahrir al-Cham (HTS), une faction issue d’Al-Qaïda qui, bien qu’elle ait officiellement disparu, elle reste inscrite sur la liste des sanctions des Nations unies.

Le chef de ce groupe, Ahmed al-Chara, a réussi en janvier à renverser le gouvernement officiel de Damas et à prendre le contrôle du pouvoir.

Ces crimes ont été perpétrés dans au moins quarante villages ou quartiers majoritairement alaouites, et les auteurs formaient une coalition hétérogène composée d’anciens membres du HTS, de brigades sunnites récemment ralliées au nouveau gouvernement, ainsi que d’unités du ministère syrien de l’Intérieur.

Dans de nombreuses régions, les assaillants sont arrivés munis de listes de noms et ont ciblé d’anciens membres des forces loyales à Assad, y compris ceux qui avaient récemment bénéficié d’une amnistie.

Selon les informations recueillies par Reuters, des familles entières ont été exécutées uniquement en raison de leur nom de famille. La méthode de ces massacres était d’une extrême violence : exécutions, mutilations, humiliations publiques et enregistrements vidéo de ces scènes. Des dizaines de femmes, d’enfants, de personnes âgées ainsi que de personnes en situation de handicap ont également perdu la vie dans ces atrocités.

Dans certaines zones, des villages alaouites ont été complètement vidés de leurs habitants et immédiatement remplacés par des familles sunnites. La question posée par les assaillants à leur arrivée révélait l’ampleur de la tragédie : « Êtes-vous sunnite ou alaouite ? »

Au moment de ces massacres, Al-Jolani avait appelé les rebelles alaouites à déposer les armes et à se rendre avant qu’il ne soit trop tard. Après la fin des combats, il a également prôné « l’unité nationale ». Pourtant, selon le rapport de Reuters, les massacres contre les Alaouites se poursuivent encore.