Nov 02, 2022 17:25 UTC

Actualité en Afrique :

  • Niger : des centres éducatifs pour enfants de déplacés
  • Cameroun : Biya félicite Lula après sa victoire à la présidentielle
  • Nigeria : livraison du premier port en eau profonde du pays construit par une entreprise chinoise
  • Mali- Guinée : barrage de fomi, un ouvrage structurant et à but multiple

Analyses de la rédaction :

1. Le Sahel membre des BRICS ?

Pour un ex-ministre algérien de l’Industrie, les pays africains devraient rejoindre les BRICS dans les meilleurs délais, en vue de créer un groupe d’intérêt économique commun. D’ailleurs, le nouveau président brésilien, Lula Da Silva, croit que son pays a « beaucoup à apporter et apprendre » au continent africain.

Dans un entretien accordé à Sputnik, l’ancien ministre algérien de l’Industrie, Ferhat Ait Ali, s’est réjoui de l’élection du leader du parti des travailleurs (gauche), Luiz Inacio Lula Da Silva, au poste de président du Brésil. Ce dernier a tissé des liens forts avec les pays africains.

« Lula Da Silva, en sillonnant pratiquement tous les pays d’Afrique, ne l’a pas fait seulement en bon Samaritain. Mais tout simplement parce qu’il croit que les pays émergents comme le Brésil ont beaucoup à apporter à l’Afrique, parce qu’à un moment donné, ils étaient équivalents en matière de développement. Mais également, il [le Brésil, ndlr] a beaucoup à apprendre de l’Afrique », a fait savoir Ferhat Ait Ali.

L'ancien ministre algérien estime que « c’est avec ce genre de puissance émergente et aussi avec le reste des BRICS [qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ndlr] qu’on doit créer un groupe d’intérêt économique commun. Nous avons une destinée commune (…), parce que nous avons en face une logique qui croit à l’accumulation du capital, par tous les moyens possibles imaginables ».

« Je pense que les membres des BRICS devraient inviter à rejoindre les pays les plus proches en termes d’émergence économique, et les pays africains qui sont plus soldés économiquement, essayer de rejoindre le groupe le plus tôt possible. Essayer déjà politiquement d’annoncer la couleur à l’Occident : Game is over. Cette logique capitalistique, qui permet à 10 % de l’humanité de consommer 80% des richesses ne tient plus la route », indique Ferhat Ait Ali.

« Le Brésil a un rôle à jouer »

D’après l’interlocuteur de Sputnik, le Brésil aimerait étendre ses activités à un continent qui partage plusieurs traits communs avec le continent sud-américain.

« Ne serait-ce qu’en termes de pluviométrie, plus basse que le Sahel, en termes de nature des sols. Donc on peut dire qu’à partir du Burkina Faso jusqu’au Congo, le Brésil a un rôle à jouer. Aussi, dans le domaine minier, les Brésiliens sont bien équipés et ils ont deux siècles d’expérience en la matière, et peuvent apporter leurs savoir-faire aux Africains qui, aujourd’hui, donnent les concessions minières à des groupes capitalistiques qui ne donnent pas le dixième ou le cinquième à ces pays, d’où sont originaires ces ressources », a fait valoir Ferhat Ait Ali.

Dans le cas des BRICS, « ça serait mieux », estime-t-il. Il y a des pays des BRICS qui sont aussi spécialisés dans le domaine minier et y sont aussi intéressés, comme la Chine et la Russie. « Pour pouvoir prendre en charge l’exploitation des ressources minières africaines au profit de toutes les parties, à savoir les Africains eux-mêmes, qui sont les propriétaires de ces ressources », insiste l’ancien ministre.

Élection de Da Silva

Ferhat Ait Ali a également tenu à souligner qu’il s’attendait à la réélection de Lula Da Silva.

 

« Il voulait un grand Brésil. Il le veut toujours d’ailleurs. Le peuple brésilien croit en sa volonté et à sa vision (…). Il voulait créer une dynamique économique brésilienne, mais qui ne se déconnecte pas de son environnement naturel », a indiqué l’interlocuteur de Sputnik. »

2. Russie-Zimbabwe: le nouveau front anti-USA! 

Le président du parti Russie unie, Dmitri Medvedev, et le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, ont souligné lors de leurs entretiens mardi, que la politique de l’Occident dirigé par les États-Unis envers l’Afrique restait coloniale. 

« Les dirigeants de Russie unie et de la ZANU-PF ont souligné l’orientation coloniale persistante de la politique des États-Unis et de ses satellites envers les pays africains. Pour contrer les pratiques modernes de néocolonialisme utilisées par les Occidentaux, l’importance de créer un mécanisme approprié était soulignée, y compris en utilisant activement les capacités des principaux partis politiques en Russie et au Zimbabwe », a rapporté le service de presse du parti Russie unie après la réunion. Le président zimbabwéen est également le premier secrétaire du parti Union nationale africaine-Front patriotique du Zimbabwe (ZANU-PF). 

La Russie a à plusieurs reprises attiré l’attention sur le décalage entre les slogans de l’Occident « pour l’égalité, pour le soutien des pays africains » et sa véritable politique économique. En particulier, le président russe Vladimir Poutine a souligné que des milliers de milliards de dollars et d’euros imprimés au cours des deux dernières années ont été dépensés par les États-Unis et l’Europe pour « acheter des marchandises sur les marchés mondiaux », ce qui a fait grimper les prix dans un contexte de mauvaises récoltes et production réduite. Ce sont principalement les pays les plus pauvres – des pays d’Afrique et en partie d’Amérique latine et d’Asie – qui en ont souffert, a expliqué Poutine. 

Le nombre des pays africains qui ouvrent leurs portes à une coopération avec la Russie se rallonge. Cette fois, c’est le Zimbabwe qui souhaite renforcer ses relations avec Moscou. 

Selon les informations, dans le courant de la semaine, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a déclaré son intention de renforcer la coopération de son pays avec la Russie. Le président a indiqué que « je suis ravi que nous ayons des positions similaires avec Vladimir Poutine sur le développement de nos relations ». 

Le chef de l’État africain a également remercié son homologue et la holding Hélicoptères de Russie pour avoir livré un véhicule et un hélicoptère d’ambulance au Zimbabwe qui souffre souvent des catastrophes naturelles et a besoin d’instruments pour sauver des vies. 

Ce développement intervient alors que le Zimbabwe est sous le poids des sanctions américaines depuis plusieurs années. La semaine dernière, le président sud-africain Cyrille Ramaphosa, lors d’une rencontre avec Joe Biden, a plaidé pour la levée des sanctions contre le Zimbabwe.  

La politique néocoloniale des États-Unis et de ses alliés est dévoilée au grand jour. Une politique de pression forçant les pays africains à se plier face aux quatre volontés des États-Unis est clairement perçue comme une politique dictatoriale néocolonialiste. Les pays africains se tournent de plus en plus vers les puissances du bloc de l’Est comme la Russie, la Chine, l’Iran ou même l’Inde, car ces pays n’ont déjà pas de passé colonial en Afrique, mais en plus, c’est une relation gagnant-gagnant qui prime. 

3. RDC: l’ONU attaquée !

Un convoi de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RD Congo a été pris à partie en début de soirée ce mardi 1er novembre à Kanyaruchinya au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo dans le Nord-Kivu. Selon certaines sources dans la région, un porte-char qui transportait un tracteur a été incendié par plusieurs habitants en colère, en majorité des déplacés de la guerre du M23.   

 

« Il y a le véhicule de la Monusco qui se dirigeait vers la ville de Goma. Ici à Kanyaruchinya, la population qui voulait savoir pourquoi la Monusco passe seulement la nuit et non pendant la journée. Pour cette population, la Monusco transportait des suspects en provenance des zones occupées par le M23. La population voulait donc vérifier qui est-ce que le véhicule transportait. C'est en voulant forcer le passage que les habitants ont jeté des projectiles sur ce véhicule jusqu'à l'incendie. C'est un porte-char qui transportait un autre véhicule. Les deux ont donc été brûlés », témoigne un acteur de la société civile locale. 

La tension ne cesse de monter au sein de la population à Goma et aux alentours après la récente avancée du M23 dans le territoire de Rutshuru. Une grève a même été décrétée par la société civile en vue de protester contre l’agression de la RDC par le Rwanda sous couvert du M23. Ce qui fait que les activités socio-économiques tournent au ralenti notamment au nord de Goma. 

« Je n’ouvre pas parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver au courant de la journée. Il y a de la circulation certes, mais tout peut changer à tout moment », dit un commerçant.  

Au centre-ville de Goma, plusieurs activités restent aussi fermées. De nombreuses écoles n’ont pas accueilli les enfants parce qu'ils étaient gardés à la maison par leurs parents.  

Depuis plusieurs mois, les Casques bleus de l'ONU, présents en RDC depuis plus de 20 ans, sont accusés d'inefficacité et de complicité avec les groupes armés qui terrorisent l'est de la RDC depuis près de trois décennies.  

La tension est particulièrement vive dans la province du Nord-Kivu depuis la résurgence du M23 qui est à l'offensive depuis le 20 octobre dans le territoire de Rutshuru, où elle s'est emparée de villes sur un axe routier stratégique desservant Goma. 

Les rebelles ont notamment atteint ces derniers jours Rumangabo, siège d'une base de l'armée congolaise et du quartier général du parc national des Virunga. 

Alors que les rebelles du M23 ont repris l’assaut contre les forces de la RDC dans l’est du pays gagnant du terrain, le Kenya a décidé de venir au secours de son voisin en déployant en RDC des troupes pour combattre les rebelles. 

Il sera question du premier test de guerre du président kenyan récemment élu, William Ruto. Il a décidé de déployer des soldats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour aider à repousser les rebelles du M23 qui ont pris des positions critiques dans la province du Nord-Kivu, riche en minerais. Les Forces de défense du Kenya (KDF) rejoindront le contingent des Forces régionales de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF). 

« Le déploiement de troupes kényanes en RDC fait suite à une décision approuvée et adoptée par les dirigeants régionaux lors du troisième conclave des chefs d’État de l’EAC sur la paix et la sécurité dans l’est de la RDC qui s’est tenue à Nairobi en juin 2022 », a déclaré le colonel Tom Mwanga des FDK. 

Il a été convenu en juin que l’EACRF devrait réprimer une flambée de violence dans l’est de la RDC. Cependant, ce mouvement a été garé alors qu’ils essayaient de donner une chance au dialogue. Les pourparlers restent le meilleur moyen de mettre fin au conflit et du 21 au 27 novembre, le Kenya accueillera les parties prenantes à Nairobi pour tenter de trouver une voie pacifique. La paix dans l’est de la RDC est essentielle pour la population congolaise.

 

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