Nov 08, 2022 17:13 UTC

Les titres de la rédaction

  • Les relations stratégiques Iran/Zimbawee : Téhéran invité à investir massivement dans le secteur de la mine zimbawéen et à apprendre à Harare comment contourner les sanctions 
  • Yassir, le « Uber algérien », réalise une levée de fonds record de 150 millions $ pour financer son expansion en Afrique

  • Niger : L’industrialisation de l’Afrique au centre d’une rencontre à Niamey

  • La France continue à faire endetter la Côte d’Ivoire au nom d’un projet de métro 

 

Les analystes de la rédaction 

1. La bombe « touareg » frappe Barkhane ! 

Que compte faire la France pour contrer cette terrifiante crainte qui lui ronge de plus en plus les entrailles depuis très exactement le 15 août 2022 date à laquelle le MAE malien Diop l’a mis en garde contre des preuves que son pays irait présenter au Conseil de sécurité à l’effet de prouver la « complicité » de Barkhane avec AQMI et Daech du Sahara voire l’emprise française sur ces deux réseaux terroristes ? Après un bien trouble jeu d’influence au sein du Conseil de sécurité qu’elle préside, mais où elle se sait tôt ou tard condamnée puisque la Russie, vu les évolutions en Ukraine, finirait, aidée par la Chine, par fournir à Bamako ce qu’il demande à savoir une audience-choc pour démasquer sous les yeux de millions d’Africains le vrai visage et partant, la basse œuvre de la France en particulier et de l’OTAN en général au Sahel, jeu d’influence suivi par une curieuse visite de la sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nulland au Sahel où cette dernière a fait jurer aux Burkinabés pour qu’ils ne fassent pas appel au service de Wagner, en voici Paris revenu à ses méthodes de toujours qui visent semer la discorde interafricaine, à déstabiliser Bamako, à lui faire regretter ses choix, et comme disent de plus en plus ouvertement les très culottés diplomates français, « à remettre l’État-nation malien à sa place ».

 

Curieusement, c’est sur Gao que se concentre le gris de l’effort français, Gao, par où ont commencé les toutes premières tentatives de démembrement du Mali en 2013, et où les FAMAs s’en sont royalement vengés en en chassant il y a quelques mois de cela, Barkhane, après l’avoir humiliée, en faisant défiler sous son nez et sa barbe, les conseillers militaires algériens et russes, venus s’installer dans des bases militaires que la France utilisait pendant longtemps, non pas pour combattre les « Jihadistes », mais pour les entraîner et les armer avant de les jeter à l’assaut des populations maliennes, bases militaires qui contiendraient, si nos sources sont bonnes, des dizaines de fosses communes où sont ensevelis les restes des centaines de soldats et de civils maliens ayant été témoin de cette criminelle duplicité française. Ce sont d’ailleurs ces mêmes fosses communes made in Barkhane qui font le plus peur à la France puisqu’il s’agit de l’une des pièces à conviction que Diop souhaite pouvoir brandir le moment venu au Conseil de sécurité.

Mais concrètement parlant que fait pour l’heure la France pour que cette affaire n’éclate pas au Conseil de sécurité ? Appeler Gao à se révolter contre Bamako.

Le média colonialiste RFI écrit : « Après un collectif de la société civile d’Ansongo dans le nord cette fois-ci ce sont les trois principales centrales syndicales du Mali qui appellent à compter de ce mardi à 48 heures de désobéissance civile dans toutes la région de Gao. Le but étant de dénoncer l’insécurité et pour demander aux autorités maliennes de prendre les mesures qui s’impose »

Mais qui sont ces collectifs ? Sur l’identité de ces fameux « collectifs de la société civile », Zoom Afrique a très longtemps disserté en soulignant à chaque fois que ce sont là, des outils financés directement par les puissances occidentales à l’effet d’influencer l’opinion publique africaine dans le sens des intérêts occidentaux. Quant aux syndicats, on a toutes les raisons du monde de les croire bien « infiltrés » à en juger les antécédents datés de l’époque du pro-France IBK.  C’est ainsi que RFI écrit : « Pendant deux jours, l’administration locale devrait être paralysée, les marchés et boutiques fermés, la circulation fortement réduite. Au nom des populations, les syndicalistes demandent ouvertement au gouvernement la mise en place d’une nouvelle riposte sécuritaire afin de permettre aux uns et aux autres de vaquer à leurs occupations. »

Mais est-ce cela la perspective promise par ces ONG et ces syndicaux pour lutter contre l’insécurité ? Paralyser l’État et ses institutions y compris l’armée ? De toute évidence une opération « ville morte » à Gao où FAMAs et les forces populaires seraient mis en état non opérationnel ne ferait que servir la cause de la France dans la mesure où c’est dans ce genre de situation que les terroristes pourront mieux frapper. RFI qui incite sournoisement les Maliens à suivre l’appel à la désobéissance civile nous sortira après « un appel au retour de Barkhane » ? C’est en tout cas l’objectif très clairement recherché à la fois par le collectif et par certaines franges au sein des syndicats. Mais l’État malien, lui, reste-t-il comme du temps d’IBK inactif à subir ce sale coup français ? Eh bien, non. Tout a changé au Sahel. Alors que cette désobéissance civile vise à préparer le terrain à des opérations de déstabilisation à venir à faire revenir tout en arrière, soit à l’époque où les Touaregs et les non-Touaregs s’entretuaient à l’instigation de la France, les FAMAs viennent de passer à la contre-offensive.

Le Bamada.net écrit : « Un commandant de renom de l’armée malienne combattant les jihadistes au Mali a appelé les jeunes Touaregs dans le pays et à l’extérieur à se battre contre l’expansion du groupe État islamique [Daech] dans le Nord, dans un message audio circulant sur Whatsapp. Le général touareg El Hadj Ag Gamou, figure majeure du conflit malien engagée dans les combats contre l’organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS, affilié à l’EI), « donne dix jours à tous les jeunes Touaregs d’Algérie, Libye et d’ailleurs pour rejoindre les environs de Gao “El-Hadj Ag Gamou est l’un des leaders d’un groupe armé pro-gouvernement, le Groupe d’autodéfense touareg Imghmad et alliés (GATIA), tout en restant officiellement général de l’armée nationale. »

Ça sent vraiment le sapin pour la France et ses ambitions désormais définitivement enterrées d’un retour à Gao… Car la communauté touareg est composée de dizaines de sous-communautés nomades établies dans le Sahara entre plusieurs pays, principalement au Mali, en Algérie, au Niger, et en Libye et que sa mobilisation ne signifie ni plus ni moins l’émergence d’une coalition inter sahélienne contre les hordes de terroristes que Barkhane et ses alliés otaniens continuent à organiser depuis la Libye et le Maghreb en direction du Sahel. 

2.Afrique : vers un retour des langues d’origine comme langue officielle !

Certains pays africains sont en train de doter leurs langues nationales du statut de langue officielle au côté des langues dites de la colonisation. C’est le cas du Rwanda, de l’Afrique du Sud, du Lesotho, de Madagascar, du Burundi ou encore de la Tanzanie. Le débat est aussi présent au Mali sur fond de tension diplomatique avec la France. Mais les linguistes préviennent que ce genre de décision, motivée par des dimensions politiques, peut créer de l’exclusion entre les populations au sein d’un même pays. Car la langue contribue à l’intégration sociale. Le linguiste Sénégalais Seck Mamarame travaille au laboratoire de linguistique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il salue “la promotion et la valorisation des langues nationales africaines”.  Pour lui, “nos langues nationales, tant qu’elles resteront des langues de communication à l’intérieur des groupes, ne pourront pas se développer et être au même niveau que les langues occidentales. Il y a ce besoin de promouvoir les langues nationales et d’en faire des langues d’éducation, des langues de commerce.” 

Influence linguistique 

Au Mali, un projet de loi est en cours pour faire du bambara la langue officielle du pays au côté du français. Certains réclament même que ce soit à la place du français.  C’est un mouvement qui se développe dans plusieurs pays, estime Seck Mamarame. “C’est en fait un sentiment général qui se développe en Afrique dans les anciennes colonies de la France. Celles-ci veulent se séparer de l’influence culturelle, linguistique, diplomatique et économique de la France.” Mais son collègue, le linguiste et écrivain rwandais François-Xavier Gasimba, prévient que cela ne doit pas se faire de façon brutale pour éviter d’exclure ceux qui ne parlent pas la langue choisie désormais comme officielle. Par exemple le bambara dans le cas du Mali. “Il ne faut pas exercer la violence vis-à-vis des langues dites de la colonisation, il faut plutôt une attitude de tolérance. Si une décision est prise de façon brutale, il va y avoir une sorte de frustration et d’exclusion”, note François-Xavier Gasimba. 

Dans plusieurs pays africains, les langues nationales cohabitent en effet avec le français ou l’anglais en tant que langues officielles. François-Xavier Gasimba évoque ainsi le cas du Rwanda.  Il rappelle que “le Kinyarwanda est depuis bien longtemps une langue nationale et aussi c’est une langue officielle à côté du français, mais aussi de l’anglais. Et tout récemment, on a ajouté le swahili. Il faudrait œuvrer pour la convivialité des langues.” 

Précisons qu’une langue officielle est celle dont on se sert dans l’administration et dans tous les services officiels d’un État. Au niveau extérieur, elle est une langue de coopération dans le domaine politique, culturel et économique.  La langue nationale est, quant à elle, considérée comme propre et permet donc à un pays d’affirmer son indépendance. Le fait est qu’en Afrique francophone, les Africains se sont rendu compte d’un point important : tant que la langue française est considérée comme étant une langue nationale dans les pays africains, cela permet à la France d’être en quelque sorte le “tuteur” de ces pays d’Afrique, notamment à l’ONU. Le fait est que la France profite donc de son statut et même de son niveau de vie, si on peut dire cela ainsi, pour se croire au-dessus des pays africains et donc de jouer les paternalistes en se plaçant en tant que “porte-voix” des pays d’Afrique francophone.  

Si les pays d’Afrique veulent récupérer leur indépendance et se débarrasser des “tuteurs”, il est important évidemment qu’ils officialisent leur propre langue et également, qu’ils puissent lancer leur propre monnaie nationale. L’indépendance des pays d’Afrique doit donc également passer par la langue officielle. Les chaînes doivent être brisées une bonne fois pour toutes ! 

3. RDC-Rwanda : Kinshasa avertit Kigali avec des Sukhoi ? 

La RDC a fait décoller des avions de chasse de type Sukhoi-25 pour survoler les régions de l’Est qui sont sous l’emprise des rebelles du M23. Un des avions de chasse a également passé le territoire rwandais. Le gouvernement rwandais a affirmé qu’un avion de chasse de l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) avait violé son espace aérien lundi, à peine 48 heures après un accord visant à désamorcer les tensions croissantes entre les deux pays. Le gouvernement congolais fait face ces dernières semaines à une offensive du groupe armé du M23 dans l’est de la RDC, qui a ravivé les tensions historiques avec son voisin rwandais qui soutient ce groupe rebelle. La RDC a expulsé le 29 octobre l’ambassadeur rwandais à Kinshasa et rappelé son chargé d’affaires à Kigali. Dans un communiqué lundi, le gouvernement rwandais a affirmé qu’un “avion de chasse Sukhoi-25 de la République démocratique du Congo a violé l’espace aérien rwandais à 11h20 (8h30 GMT) ce matin et s’est brièvement posé à l’aéroport de Rubavu dans la province de l’Ouest”. “Un avion de chasse Sukhoi-25 de la République démocratique du Congo a violé l’espace aérien rwandais à 11h20 ce matin et a brièvement atterri à l’aéroport de Rubavu dans la province de l’Ouest. Aucune action militaire n’a été prise par le Rwanda en réponse, et le jet est retourné en RDC”, dit le gouvernement rwandais dans un communiqué. 

Et d’ajouter : “Les autorités rwandaises ont protesté contre cette provocation auprès du gouvernement de la RDC, qui a reconnu l’incident”. 

Kinshasa a réagi. “Le Gouvernement de la République vient d’apprendre que dans le cadre des vols de reconnaissance qu’effectuent les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), un avion congolais de type Sukoi-25 non armé a malencontreusement survolé l’espace aérien de la République du Rwanda, à la frontière de deux pays, ce lundi 7 novembre 2022”, explique le ministère de communication et des médias. Et de poursuivre : “le Gouvernement de la République réaffirme que de la même manière qu’elle tient à son intégrité territoriale, la République Démocratique du Congo n’a jamais nourri l’intention de violer celle de ses voisins”. Était-ce une mise en garde contre le Rwanda ? 

Effectivement, l’armée congolaise a déployé depuis dimanche deux avions de chasse Sukhoï-25 dans le Nord-Kivu, où elle est aux prises avec une offensive des rebelles du M23, et c’est l’un des deux appareils qui a été accusé par le Rwanda d’avoir violé son espace aérien. Interrogé à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, un porte-parole de l’armée a dit ne pas être au courant. Lundi matin, les deux Su-25 avaient décollé bruyamment de l’aéroport de Goma, pour se diriger vers le territoire de Rutshuru, où le M23 a gagné du terrain ces dernières semaines. “Un avion de chasse de l’armée vient de survoler Kiwanja”, a témoigné dans la matinée un habitant de cette localité passée sous contrôle rebelle fin octobre et située sur la route nationale 2, un axe stratégique desservant Goma, ville de plus d’un million d’habitants. Sur la même route, Rutshuru-Centre, à environ 70 km de Goma, était tombée aux mains du M23 presque en même temps, suivie de peu de Rumangabo (45 km de Goma), site d’un camp militaire congolais désormais tenu par les rebelles et du quartier général du parc national des Virunga. Le front se situe maintenant aux environs de Rugari, à quelque 30 km de Goma, où les lignes semblaient figées depuis le milieu de la semaine dernière. - “Je veux me battre” - “Nous sommes en opération, tant qu’il y aura un seul centimètre occupé par les rebelles nous continuerons à nous battre. Nous sommes agressés et la RDC a le droit de mettre tous les moyens à sa disposition”, a commenté le colonel Guillaume Ndjike Kaiko, porte-parole de l’armée dans la région. Selon lui, parallèlement aux opérations militaires, des jeunes continuent à vouloir s’enrôler en masse dans l’armée congolaise pour contrer l’"agression" dont la RDC accuse le Rwanda. Un appel à s’engager leur a été lancé jeudi dernier par le président Félix Tshisekedi qui, dans un message à la nation, a également demandé aux jeunes de “s’organiser en groupes de vigilance”. 

“Nous avons déjà enregistré plus de 3 000 candidats qui ont répondu à l’appel du chef de l’État, pour que nous puissions mettre en déroute le M23 et son allié le Rwanda”, a assuré le colonel Ndjike. “Les Rwandais nous maltraitent depuis des années, je viens d’entrer dans l’armée pour défendre mon pays”, déclare Rachel, 22 ans, parmi les jeunes recrues qui suivaient lundi matin à Goma un premier entraînement. “Je veux me battre contre le Rwanda. Je donne ma vie à la nation”, appuie une autre jeune femme, Solange, 25 ans.  Non loin d’elles, des garçons, en baskets, tee-shirts ou chemises, ont en main des fusils factices en bois. D’autres se font raser la tête, pour avoir une coupe plus réglementaire.  “Les vrais Congolais doivent rejoindre l’armée, pour battre les rebelles”, estime Daniel, 28 ans, avant d’entonner avec ses camarades des chants prônant l’unité nationale et hostiles au Rwanda. 

“Vous allez partir en formation et nous ferons le suivi, afin que vous puissiez revenir combattre pour le pays”, leur a dit le général-major Chico Tshitambwa, sous-chef d’état-major chargé des opérations. Tout semble montrer, de manière implicite, que le survol du territoire rwandais était une mise en garde contre Kigali. La population congolaise soutient fortement le gouvernement dans sa volonté de sécuriser une bonne fois pour toutes l’est du pays. L’idée de force populaire continue de se propager en RDC, agrandissant les rangs des Forces armées de la République démocratique du Congo. 

 

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