Nov 10, 2022 18:08 UTC

Les titres de la rédaction Cameroun : le Beac annonce la mise en circulation de nouveaux billets

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Le Kenya pourrait se doter d’une unité de production d’engrais organique d’ici 2025

Échanges économiques en hausse entre le Gabon et le Togo : aucun nuage entre Lomé et Libreville. L’ambassadeur du Gabon, Sayid Abeloko, salue la qualité de la coopération entre les deux pays.

Les analyses de la rédaction 

1. Le Mali "casse" la France 

Ce discours de “fin de mission” que le président français a tenu à prononcer depuis le porte-hélicoptères amphibie Dixmude un peu à l’image de Bush quand il avait annoncé en 2003 du haut de l'USS Abraham Lincoln sa victoire en Irak au terme de l’une des pires invasions du 20e siècle contre un État souverain, les Africains en général et les Maliens en particulier devraient y voir avec fierté un cuisant aveu d’échec, celui d’une puissance militaire mise au pas au terme d’une décennie de crimes de guerre, de complot politiques de coup bas économiques. Alors même que tout donnait la partie d’en face pour le perdant. 

Ce Mali occupé en 2013 par une armée française qui venait triomphalement de ruiner la Libye pour en faire un vivier de terroristes quitte à mettre au point parallèlement avec les Américains au Moyen-Orient le projet de terrorisme, n’aurait dû en fin de compte, vu l’ampleur des moyens militaires de renseignement occidental investi, exister à l’heure qu’il est. Mais le voici, bien vivant et bien vivace et érigé même en une puissance souveraine qui tend à créer le noyau d’une coalition interafricaine propre à expurger le Sahel de la présence des sponsors des terroristes.

Aussi quand Macron affirme : “J'ai décidé, en coordination avec nos partenaires, d'officialiser aujourd'hui la fin de l'opération Barkhane”, et que le RFI commente : “Le chef de l'État y voit une ‘conséquence’ de l'évolution de la situation au fil des derniers temps, alors que les autorités actuellement en charge à Bamako travaillent avec le groupe paramilitaire russe Wagner.”

Et bien l’observateur averti tend à afficher un sourire, car c’est là une très grotesque manière de cacher l’ampleur de la défaite : ce n’est pas la France qui a décidé “d’officialiser la fin de l’opération Barkhane”, une France qui n’a d'ailleurs aucun “partenaire” en Afrique où elle se comporte depuis des décennies en puissance colonialiste voraces et sans piétés prête aux pires basses œuvres pour faire avancer ses plans.

Cette “fin de la mission” de Barkhane, ce sont les Maliens en particulier et les Sahéliens en général qui l’ont imposée, eux, qui ont royalement déjoué le projet dit Djihadiste de Paris et de ses partenaires au sein de l’OTAN, et ce, à la fois au prix de leur sang et de leurs contres-plans bien subtils genre ce processus de “réconciliation” qui a fait revenir à leurs villes et villages des milliers de fils d’Afrique leurrés trompés par les services secrets occidentaux et remontés contre leurs peuples.

Quant aux partenaires de la France en Afrique, il n’y en pas, car la France tout comme les autres puissances occidentales colonialistes y compris les États-Unis qui cherchent très sournoisement à récupérer en ce moment même la place laissée vide par Paris, n’a jamais vu ses liens avec l’Afrique comme un partenariat, mais comme un mercenariat et ces Africains comme ses mercenaires.

D’ailleurs cette énième flèche de RFI à l’adresse des Forces Wagner que la France accuse d’avoir arraché l’Afrique à ses bras, trahit parfaitement la vision non pas “paternaliste”, mais “suzerainiste” d’une France qui voit en Afrique un irrémédiable Moyen Âge. D’ailleurs cette affaire des Wagner que l’axe US/OTAN remet sans cesse en avant c’est une façon parfaitement lâche pour remettre en cause les acquis et les capacités des forces armées africaines, car n’oublions pas que cette même France et ses paires ne laissent passer aucune occasion pour se moquer des paramilitaires russes en Ukraine et remettre en question leurs capacités.

Mais cet aveu d’échec clair de Macron est-ce aussi une capitulation ou les Africains qu’il insulte sans honte en les traitant de “mineurs manipulés par la soi-disant propagande anti-OTAN de la Russie et devenus par cela et du jour au lendemain hostile à la bienveillante présence militaire de la France, devront, maintenant qu’ils ont mis à la porte l’occupant, se préparer à faire face à ses basses manœuvres latentes ou à ce que Macron qualifie d’ ‘influence comme fonction stratégique’ ?

À bien suivre les propos du président Jupiter sur la stratégie militaire africaine de la France, il pourrait bien s’agir d’un remake de la stratégie US en Irak où après la victoire annoncée de Bush, l’armée américaine a changé de posture et de visage et a réapparu à nouveau.

Macron dit : ‘La nouvelle stratégie en Afrique sera finalisée d'ici à six mois. Elle devrait reposer sur une coopération plus étroite avec les armées africaines. Nos engagements avec nos partenaires en Afrique seront axés sur une logique de coopération et de recours à leurs armes.’

À quoi riment ces deux phrases ? La France compte comme tout au long de l’occupation du Mali jouer le rôle de frein vis-à-vis des armées africaines, ne leur rien donner pour renforcer leurs capacités défensives et empêcher surtout les États africains de se réarmer chez autres sources. Mais ce n’est pas tout : le partenariat sain et vrai ou gagnant-gagnant entre la France et l’Afrique ne pouvant par définition exister, tout rapport France/Armée africaine découlerait systématiquement sur des tentatives de déstabilisation et de coups d’État. Et ceci fera aussi partie de la nouvelle politique africaine de l’Élysée qui n’en a pas vraiment une même si elle veut se vendre sous de nouvelles couleurs.

Mais il y a plus : ‘Dans les prochains jours, a-t-il dit, des échanges seront lancés avec les nations africaines et les organisations régionales ‘pour changer le statut, le format et la mission’ des bases françaises en Afrique.’

Traduisons : la France continuera à vouloir maintenir coûte que coûte et par instances africaines interposées sa présence militaire en Afrique peut être pas pour guerroyer, mais pour comploter. A l’avenir et en ceci l’exemple français est un copiage de l’exemple US en Irak le gros des efforts sera porté sur le travail de renseignement avec tout ce que cela compte en termes d’impacts déstabilisateurs pour les pays africains. Soyons honnêtes, une base française au Niger, cela veut dire aussi de l’influence au Mali et au Burkina. D’où cette autre phrase de Macron qui dit : ‘Nos soldats restent couverts, protégés, soutenus, administrés dans des conditions qui sont satisfaisantes.’

Au fait tout comme en Irak où les soldats américains font profile bas pour éviter d’être pris pour cible par la Résistnace irakienne, les militaires français se feront eux aussi moins visibles non pas qu’ils cesseraient leurs agissements, mais pour ne pas connaître le même sort que les soldats ivoiriens au Mali.

La question qui se pose d’emblée est la suivante ? Quelle stratégie adoptée face à cette américanisation du modus operandi de l’armée française au Sahel ? La même qu’a adoptée la Résistance irakienne à savoir continuer à harceler l’occupant militairement à travers tout le Sahel pour que cesse cette encombrante et nuisible et déstabilisatrice occupation militaire. Est-ce dire qu’une action conjointe polico-militaire médiatique à l’échelle de tout le Sahel pourrait être ignorée ? Évidemment, n’oublions pas qu’à la guerre hybride que l’Occident mène contre l’Afrique il faut une contre-réponse hybride… Alors, que les preuves de la culpabilité de l’occupant français au Mali soient rendues publiques par Diop. Peu importe si le Conseil de sécurité veut ou pas lui en donner l’occasion. La presse africaine est là pour les accueillir et à bras ouverts… 

2. Afrique : le sale coup d'Elon Musk ! 

Ce ‘bestiaire digital’ dont s’est plaint le président français et qui dirigé par ‘les rivaux de la France’ vise, toujours dixit Macron, «  à contester notre sécurité et notre rayonnement et propager, outre de faux récits, un appétit de violence », bestiaire qu’il préconise « détecter sans délai », car il s’agit de ces formes de guerre hybride, bestiaire qu’il faut « entraver » et « la devancer, en user à notre profit dans les champs numériques et physiques » et bien l’agent US/OTAN Elon MLusk vient de lui donner un coup sans doute en écho à cette demande du président français.

RFI dit : « Dans la foulée de la restructuration lancée par Elon Musk, la plateforme Twitter s’est débarrassée de la quasi-totalité du personnel de son bureau Afrique, à Accra, au Ghana. Tout s’est passé en quatre jours. Mardi 1er novembre, les employés de l’équipe Afrique de Twitter accédaient pour la première fois à leur bureau physique dans la capitale ghanéenne, après être restés pendant un an en télétravail. Le vendredi suivant, au matin, ils constataient que l’accès à leurs emails professionnels et à leurs ordinateurs de travail était bloqué et recevaient à leur adresse personnelle un email qui leur notifiait leur licenciement. »

Pas mal pour une offensive anti bestiaire digital dans la mesure où on sait que les Africains privés des médias don-dépendant de la France utilise largement Twitter… Reste à savoir si oui ou non ce coup fourré de Musk est capable de contrer la merveilleuse tradition bouche à l’oreille en Afrique, qui est le plus grand et le plus puissant média au monde.

3. La RCA punit la France 

La ministre centrafricaine des Affaires étrangères vient d’écrire à son homologue française une lettre dans laquelle elle lui annonce que son pays met fin au décanat accordé au Haut représentant de la France auprès du chef de l’État centrafricain. Un statut qui a toujours fait de l’ambassadeur de France en RCA le doyen du corps diplomatique accrédité à Bangui en vertu d’un accord de coopération entre les deux pays. Réponse avec Émile Daouda Ouedraogo 

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