Nov 15, 2022 17:16 UTC

Les titres de la rédaction

  • Coopération : la Guinée et Brésil signent un important accord…

  • Accord de suppression mutuelle de visa entre l’Afrique du Sud et le Kenya

  • Sénégal : l’aéroport international Blaise Diagne a enregistré son 10 millionième passager

  • Niger : lancement des travaux d’une nouvelle mine d’uranium dans le nord

Les analyses de la rédaction 

1 Mali : Sa Majesté prend les poudres d’escampette 

Nouvelle grande victoire pour l’État, le peuple et l’armée maliens : À peine quatre jours après l’aveu d’un échec cuisant de la France au Mali où le président a annoncé la fin du projet Barkhane, un nom qui équivaut à près d’une décennie de crimes de guerre et d’exactions commises au nom de la lutte contre les agents de la DGSE déguisés en « jihadistes » contre le peuple malien, et ce, dans le strict objectif de provoquer le démembrement du pays et d’en prendre définitivement en main le destin, par le biais des accords sécuritaires, de défense, économiques et financiers, l’un des alliés les plus proches de Paris dans cette œuvre, vient de jeter l’éponge à savoir la Grande-Bretagne. 300 soldats de Sa Majesté s’apprêtent à prendre les poudres d’escampette dans le Nord malien et plus précisément à Gao, si on en croit RFI qui écrit :

« Après la France et la Suède, le Royaume-Uni a annoncé ce lundi 14 novembre le retrait de ses forces du Mali. Les troupes britanniques, déployées dans le pays dans le cadre de la Minusma, la mission des Nations unies, sont pourtant connues pour leurs équipements de haute technologie, permettant de nombreuses victoires face aux groupes armés. »

C’est donc le troisième pays de l’OTAN que les FAMAs ont mis à la porte sans d’ailleurs en tirer la gloire qui s’impose, disons-le, par modestie, car le Royaume-Uni que le Mali vient de mettre en échec n’est pas n’importe quel pays. Voici d’ailleurs énumérés par RFI les détails de la mission de la déstabilisation que les Britanniques s’étaient promis de mener d’ici les trois années à venir, mission qui a, en dépit de tous leurs efforts, tourné court. RFI souligne :  

« Depuis 2020, le contingent britannique qui va plier bagage compte environ 300 militaires, dont 16 femmes. Dans le groupe, on retrouve des troupes de cavalerie, d’experts spécialisés en explosif, des hommes en position de combat et un personnel médical. Dans le Sahel, on reconnaît ces soldats britanniques de la Minusma par leurs nombreux véhicules armés d’une technologie de pointe. Ayant le terrain comme métier, ils organisaient notamment des missions dans les zones difficiles d’accès : dans la région de Gao, mais également plus récemment dans le secteur des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso) où les “jihadistes” sont nombreux, rapporte notre correspondant régional, Serge Daniel.

Retraduisons : Dès que la France a commencé à lancer un appel de détresse dû à la fragilisation de sa position au Mali, Londres s’est mis à envoyer ses forces spéciales, ses formateurs au Mali, à les faire infiltrer sous paravent de la Minusma dans des zones ultra-stratégiques comme Gao ou encore cette fameuse région dite « Trois frontières » avant d’entrer en contact avec leurs agents terroristes à qui ils livraient armes et munitions ou carrément des pick-up armés ou d’engins explosifs. Mais RFI ajoute : « Dans les villages et hameaux traversés, leur premier objectif -celui des Britanniques- était de rassurer et de protéger les populations.» Lisons : surfant sur la vague d’insécurité qu’ils avaient ainsi créée et partant de la pauvreté sévissant dans des villages entiers, les Britanniques ont tout fait pour recruter massivement dans les rangs des jeunes maliens quitte à grossir le conglomérat terroriste tout en se retranchant derrière la lutte contre le terrorisme. D’ailleurs, RFI ne fait plus aucun mystère là dessus, lui qui reconnaît ceci :

« Les soldats britanniques allaient aussi au contact des jihadistes. Selon la mission de l’ONU au Mali, grâce à leurs patrouilles, des armes, des motos et autres matériels ont été saisis, des jihadistes ont été interpellés, et d’autres obligés de prendre la tangente. Sur le terrain, les Britanniques, avec leurs équipements, avaient jusqu’à trois semaines d’autonomie, ce qui permet des patrouilles de longue durée.’

 

Chaque mission britannique dans le nord du Mali coïncidait curieusement avec une nouvelle tuerie ciblant invariablement l’armée et la population. Soit un cauchemar sans fin pour l’État et la nation maliens qui ont très rapidement compris le manège, mais ont mis des années avant de trouver comment s’y prendre et en finir, à l’appui de leurs propres forces avec les terroristes. Il y a eu d’abord des manifestations contre la occupation française, puis anti-Minsuma ou mieux dit, anti-OTAN, puis l’insurrection contre le régime que l’occupation française avait mis en place pour vampiriser par son intermédiaire et à la faveur des centaines d’accords le sol, le sous-sol et le ciel malien. Puis, vint le temps de la réconciliation malienne, un processus que l’axe néocolonial a tenté de vicier par « DDR » interposée, mais sans succès. Cet afflux de revers, la France et ses paires ont tenté y obvier par un double coup d’État, mais l’armée malienne les a eus. Et quelque chose de bien. Et à l’heure qu’il est la lutte va au-delà des frontières du Mali, car le Burkina Faso aussi se met à l’heure malienne. Alors que le Parlement britannique cesse d’accuser les Russes et a le courage de reconnaître que Sa Majesté réputée pour avoir l’un des meilleurs services secrets de l’Occident, le MI6 a perdu la bataille du Sahel et qu’il a hâte de rentrer avant que ses effectifs soient pris pour cible des Famas. Pour peu, l’observateur est même tenté de conseiller à Poutine de se faire aider en Ukraine par les stratèges de guerre maliens. 

2.Tchad : l’échec de Moussa Faki !

Le Tchad a évité un régime de sanction à l’occidentale. En effet, le 11 novembre dernier à la grande majorité de ses pays membres, le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’UA, a décidé de ne pas prononcer de sanctions contre le Tchad comme le réclamait Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’organe continental.  

Moussa Faki, dans ce rapport, avait demandé à l’UA de prendre « nécessairement » des mesures« à l’encontre des autorités de la transition tchadienne pour le non-respect des engagements pris ». À cause, entre autres, du non-respect d’« une exigence de cohérence avec la position constante de l’Union africaine concernant les quatre autres pays à savoir le Soudan, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso ». 

Au-delà du document et des conséquences de ce dernier, cela prouve que Moussa Faki a décidé personnellement de s’opposer à Déby en dépit du peuple tchadien. Les morts, lors des dernières manifestations contre les militaires, ont provoqué un certain émoi au sein de l’UA. Faki profite donc de l’occasion pour demander que l’institution africaine « condamne fermement les meurtres, la torture, l’arrestation et les emprisonnements arbitraires de centaines de civils’ et dénonce la ‘répression sanglante », demande la libération immédiate de tous les détenus politiques’ et ouvre une enquête. 

Moussa Faki œuvre pour le peuple tchadien ou place-t-il ses pions pour devenir un acteur dans la politique tchadienne ? 

« Moussa Faki a des ambitions politiques au Tchad, et ce rapport est la première étape de son retour aux affaires nationales’, explique au Journal de l’Afrique un observateur de la politique tchadienne. Ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères d’Idriss Déby, les relations entre Faki et le fils de son ancien président sont désormais houleuses. À l’occasion du vote, seuls trois pays sur les 15 du CPS ont suivi les recommandations du patron de la commission de l’Union africaine en se prononçant en faveur des sanctions contre le Tchad. Par contre, le Cameroun, le Nigeria et 9 autres pays ont voté contre les sanctions alors que l’Afrique du Sud s’est abstenue. 

Ne dit-on pas que le fameux régime de sanction à l’occidentale à une valeur dite « pédagogique » ? 
Un régime de sanction est seulement en défaveur du peuple. Moussa Faki qui se dit tchadien, a-t-il pensé au peuple tchadien avant de demander une batterie de sanction contre le Tchad ? 

Sanctionner un pays est une méthode adopter par les États-Unis et ses alliés européens pour asphyxier tout un peuple dans le seul but de faire courber l’échine au pays cible. Actuellement, les régimes de sanction, dite ‘pédagogique’ se multiplient à travers le monde, et forme plutôt un bloc anti-sanction.

3. La RCA coupe l’herbe sous les pieds de Paris !

En milieu de semaine, les autorités centrafricaines avaient fait part à la France de leur volonté de mettre fin au décanat. Jusque-là, ce privilège diplomatique a toujours fait de l’ambassadeur de France en RCA le doyen du corps diplomatique accrédité à Bangui, en vertu d’un accord de coopération entre les deux pays. Samedi 12 novembre, dans un courrier adressé à la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, son homologue française Catherine Colonna lui a répondu avec la prétention légendaire française. 

La ministre française des Affaires étrangères, dans ce courrier adressé à son homologue, « prend note » de la décision des autorités de Bangui de renoncer au décanat. Catherine Colonna ajoute que ce système n’était plus mis en œuvre depuis plusieurs années « tant par la partie française que par la partie centrafricaine ». La ministre déclare saisir cette occasion pour rappeler ‘les liens d’amitié entre les deux peuples’. 

Colonna en profite pour faire glisser un autre message : elle fait part de ‘sa préoccupation’ face à la ‘recrudescence des attaques dont la France et son ambassadeur’ font l’objet. Elle évoque ‘les mensonges’, ‘les manipulations’ et ‘l’incitation à haine’, ainsi que ‘des campagnes de dénigrement (…) visiblement bien structurées et organisées’. Ce qu’elle regrette profondément. 

Dans ce courrier elle assure que l’ambassadeur de France à Bangui, Jean-Marc Grosgurin, bénéficie de tout son soutien. Ce diplomate français avait été mis en cause dans la lettre de la ministre centrafricaine, qui l’avait accusé de comportement discourtois. 

En Afrique, les nombreuses ingérences des pays occidentaux se font généralement à travers les ambassadeurs. Le fait que Bangui coupe l’herbe sous le pied de l’ambassadeur français basé en Centrafrique limite donc son champ d’action. Le seul qui tente encore de s’accrocher pour que la France continue d’avoir une main en Centrafrique c’est l’ONU. 

D’ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé lundi d’un an la mission de maintien de la paix de l’ONU, forte de près de 17 500 hommes, dans la République centrafricaine en difficulté, la Russie, la Chine et le Gabon s’étant abstenus. 

L’ambassadrice adjointe de Russie à l’ONU, Anna Evstigneeva, a déclaré au conseil que Moscou s’était abstenu parce que les vues de la République centrafricaine n’étaient pas reflétées dans la résolution et que Moscou ne pouvait pas accepter que la résolution mette le gouvernement et les groupes armés ‘sur un pied d’égalité’. 

La résolution rédigée évidemment par la France maintient donc le mandat de la mission onusienne. 

Alors que pour rappel, les quatre militaires de l’armée française opérant sous la bannière de l’ONU arrêtés en février 2022 en Centrafrique étaient accusés d’avoir voulu assassiner le chef de l’État centrafricain. Ou encore, le contingent portugais de l’ONU qui était accusé par les Autorités centrafricaines d’être dans un trafic de diamant. Le contingent égyptien qui avait ‘malencontreusement’ dévié de sa trajectoire pour s’approcher du palais présidentiel à Bangui et qui s’est fait tirer dessus par la garde présidentielle. Et dans sa fuite, le véhicule de l’ONU a également renversé et tué une jeune centrafricaine de 16 ans. Ou bien les soldats français qui étaient accusés de violence sexuelle sur mineur à l’époque où ils étaient encore présents en Centrafrique. Bref, de nombreuses accusations graves, mais qui passe donc inaperçues au sein de la Communauté internationale.  

Le vrai visage de l’ONU ou encore de la France a été montré en Centrafrique et partout ailleurs sur le continent africain. Les populations en Afrique ne veulent pas voir les troupes de l’ONU ou bien les soldats occidentaux présents sur leur continent. 

 

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