Soudan: 22 civils tués par l'armée, l'ONU condamne
Une frappe aérienne de l'armée soudanaise sur la ville d'Omdurman, dans l'ouest du pays, a fait près de 22 morts, ce qui a été fermement condamné par le secrétaire général des Nations unies.
Selon le ministère soudanais de la Santé, l'attaque a eu lieu samedi 8 juillet, faisant au moins 22 morts et des dizaines de blessés.
L'armée soudanaise, qui combat les Forces de soutien rapide (FSR) depuis12 semaines, a affirmé dans un post sur Facebook que ses forces spéciales avaient tué 20 « soldats rebelles » et qu’elles avaient détruit leur armement.
Quelques heures plus tard, Farhan Haq, un porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a publié un communiqué disant qu'Antonio Guterres avait condamné la frappe aérienne, ajoutant qu'il était consterné par les informations faisant état de violence massive et de victimes dans la région du Darfour.
« Il est également préoccupé par les informations faisant état d'une reprise des combats dans les États du Kordofan du Nord, du Kordofan du Sud et du Nil Bleu. « Il y a un mépris total des lois humanitaires et des droits de l'homme qui est dangereux et inquiétant », ajoute le texte.
Il a réitéré l'appel de l'ONU aux forces armées soudanaises et aux FSR pour qu'elles cessent les combats et s'engagent à une cessation durable des hostilités.
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Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, et son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo, qui mène les paramilitaires des FSR, sont en lutte pour le pouvoir depuis le 15 avril.
Plus de 1100 Soudanais ont été tués dans les combats, qui ont éclaté dans la capitale en plus des régions du Kordofan et du Darfour. La guerre civile a entraîné des violences ethniques dans l'État du Darfour-Occidental.
Plus de 2,9 millions de personnes ont également été déplacées par la guerre, dont près de 700 000 qui ont fui vers les pays voisins.
Ces derniers jours, les combats se sont concentrés sur Omdurman car la partie ouest de la ville est utilisée par les paramilitaires des FSR comme voie d'approvisionnement clé pour faire venir des renforts du Darfour, qui est sa principale base de pouvoir.
Jusqu'à présent, la plupart des efforts de médiation ont largement échoué et quelques cas de cessez-le-feu humanitaire temporaire ont été violés par les factions belligérantes.