Niger : les dirigeants du coup d’État accusent Paris d'avoir violé l'espace aérien

Les forces de l’armée française ont violé la fermeture de l’espace aérien du Niger, en vigueur depuis le 6 août, en lançant des raids contre les positions des forces armées au Niger pour libérer leurs "alliés terroristes", selon le Conseil militaire du Niger.

Selon le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), les forces françaises ont fait décoller de N'Djamena, capitale tchadienne, un avion militaire qui a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à son entrée. Après cette violation de l’espace aérien, l’armée française a lancé des raids contre les positions de la garde nationale nigérienne dans la région du Liptako Gourma avant de libérer 16 terroristes emprisonnés, indique le conseil dans un communiqué.

"Dans leur volonté manifeste de déstabilisation, ces forces françaises ont fait décoller ce 9 août un avion militaire de type A400M de N'Djamena, à 06h01 locales. Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l’entrée de notre espace, de 6 h 39 à 11 h 15 locales", indique le communiqué.

« A six heures, ce mercredi 9 août, avec la libération de 16 terroristes emprisonnés dans ce pays, l'une des positions de la Garde nationale dans la région de Liptako Gourma a été attaquée par l’armée française », a déclaré Amadou Abdulrahman, le porte-parole du conseil militaire au pouvoir.

La France, pourtant, nie toute violation selon l'AFP qui cite une source au sein du gouvernement français.

Les forces de la garde présidentielle du Niger en renversant le 26 juillet le président de ce pays — proche de la France — ont marqué une nouvelle ère dans la politique.

Avec une superficie de 1,3 million de kilomètres carrés, le Niger est le plus grand pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce pays compte 24 millions d'habitants, majoritairement musulmans.

Bien que le Niger soit l'un des pays les plus pauvres du monde, il possède également les plus grandes réserves d'uranium. Ce pays était une colonie française jusqu'en 1960.

Les auteurs du changement de pouvoir ont accusé la France d’ourdir une intervention militaire contre le pays africain.