Silence sur un massacre : Reuters documente la mort de 1 500 Alaouites
(last modified Wed, 02 Jul 2025 03:47:27 GMT )
Jul 02, 2025 03:47 UTC
  • Silence sur un massacre : Reuters documente la mort de 1 500 Alaouites

Pars Today-Six mois après l’arrivée au pouvoir du président intérimaire de la Syrie, Reuters a publié une enquête révélant que qu’en mars, 1 500 civils alaouites avaient été tués par ses partisans.

D’après Reuters, les violences survenues en mars ont été perpétrées par des combattants sunnites, en réponse à une révolte lancée par d’anciens officiers fidèles à Assad. Entre le 7 et le 9 mars, la côte méditerranéenne syrienne a été le théâtre d’une vague de massacres visant principalement les communautés alaouites.

Les victimes, souvent ciblées en raison de leur nom ou de leur confession, comprenaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, 745 civils ont été tués, ainsi que 125 membres des forces de sécurité et 148 combattants pro-Assad. Bien que les chiffres varient selon les sources, tous les rapports s’accordent à dire que les tueries ont été commises sur des bases confessionnelles ou régionales.

Une enquête approfondie de Reuters révèle que plusieurs unités armées ralliées au nouveau pouvoir syrien ont directement participé à ces exactions. Ce nouveau pouvoir est largement dominé par d’anciens membres de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), groupe issu d’Al-Qaïda, aujourd’hui dissous mais encore sous sanctions de l’ONU. Son chef, Ahmed al-Charaa, devenu président en janvier, a renversé le régime d’Assad à la suite d’une offensive éclair.

Les massacres ont touché au moins 40 localités à majorité alaouite. Ils ont été menés par une coalition de forces disparates : anciens membres du HTS, brigades sunnites nouvellement intégrées au pouvoir, ainsi que des unités officielles du ministère de l’Intérieur. Certaines de ces forces, telles que la brigade Othman ou l’unité 400, sont connues pour de graves violations des droits humains.

Dans plusieurs villages, les assaillants disposaient de listes nominatives ciblant d’anciens miliciens pro-Assad récemment amnistiés. Des familles entières ont été exécutées sur la base de leur nom. Le mode opératoire était particulièrement brutal : exécutions sommaires, mutilations, humiliations publiques filmées. Des dizaines de femmes, d’enfants, de personnes âgées ou handicapées ont péri. À certains endroits, les habitants alaouites ont été chassés et remplacés par des familles sunnites.

La question systématiquement posée par les assaillants – « Êtes-vous sunnite ou alaouite ? » – en dit long sur la motivation confessionnelle. Durant les événements, le président en fonction appelait les insurgés alaouites à se rendre « avant qu’il ne soit trop tard ». Une fois les combats terminés, il a lancé un appel à l’unité nationale. Reuters affirme que les massacres d’Alaouites se poursuivent encore aujourd’hui.

NH