L’Iran dénonce les positions anti-iraniennes du Parlement européen
Dans un communiqué publié mercredi 13 septembre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani a qualifié d’« interventionnistes » les récents propos anti-iraniens de certains membres du Parlement européen (PE), exhortant l’Union européenne à ne pas permettre que de tels propos nuisent aux relations bilatérales et au dialogue entre les deux parties.
Faisant part des allégations sans fondement des députés européens, concernant les prisonniers en Iran et les institutions du pays, qui ont été faites lors d’une réunion organisée pour évaluer la situation en Iran après la mort en 2022 de Mahsa Amini et les émeutes qui ont suivi, Nasser Kanaani a déclaré que les propos de certains membres du PE sur les affaires intérieurs de l’Iran montraient que les politiciens européens agissaient sous l’influence de campagnes de désinformation ou, au mieux, de consultations biaisées qui leur étaient proposées.
Notons que les propos des membres du Parlement européen interviennent alors que les États occidentaux ont accusé à maintes reprises la République islamique d’Iran de réprimer les soi-disant « manifestations pacifiques » dans le pays.
Cependant l’Iran a indiqué que la mort tragique de Mahsa Amini, causée par sa maladie, a été considérée comme étant une excuse pour des émeutes organisées par plusieurs agences de renseignement étrangères, ajoutant que le pays a dû agir pour protéger l’ordre public en affrontant les émeutiers.
Ailleurs dans ces remarques, Nasser Kanaani a déclaré que les positions anti-iraniennes du Parlement européen au cours de l’année dernière ont indiqué l’insistance de ses membres à adopter une position conflictuelle à l’égard des Iraniens et de la République islamique d'Iran.
« Ces positions et remarques s’inscrivent dans la continuité d’une politique ratée à l’égard des réalités de la société et du peuple iraniens, et montrent leur manque de préparation et leur confusion face à la résilience de l’Iran, à la rationalité et à l’autorité de la République islamique d’Iran », a-t-il poursuivi.
Selon le haut diplomate iranien, ces propos interventionnistes et le recours à des tactiques de pression politiques et de propagande « futiles » révèlent en outre le « manque de sérieux et le manque de sincérité » de certains responsables européens dans la poursuite de la politique d’interaction avec la République islamique d’Iran.
Le porte-parole iranien a exhorté l’Union européenne à ne pas permettre à ses institutions de faire de telles remarques « non constructives et sans fondement » qui compliqueraient leurs « efforts présumés » pour maintenir le dialogue avec la République islamique d’Iran.
« Les positions anti-iraniennes adoptées par le Parlement européen au cours de l’année dernière ont considérablement nui aux relations entre l’Iran et l’UE. Nous espérons que ces personnes tireront une leçon de leur échec à comprendre les développements de l’Iran au cours des dernières années, qu’ils comprendront bientôt la réalité et qu’ils rattraperont ces positions et remarques fausses », a-t-il déclaré.
Notons que le Parlement européen a pris plusieurs mesures anti-iraniennes au cours des dernières années, qui ont suscité de vives réactions de la République islamique d’Iran.
En novembre 2022, les législateurs du Parlement européen ont rompu « les contacts directs entre les délégations et commissions du Parlement européen et leurs homologues officiels iraniens » en raison de ce qu’ils ont qualifié de sanctions « inacceptables » imposées par la République islamique d’Iran à plusieurs membres du PE.
Le même mois, l’Union européenne a imposé des sanctions à un certain nombre d’institutions et d’individus iraniens, dont Press TV, pour ce qu’elle a considéré comme étant des « violations des droits de l’homme ».
Les législateurs ont en outre exprimé leur soutien aux émeutiers, en déclarant : « Nous ne détournerons pas le regard de ceux qui nous regardent dans les rues d’Iran. Nous sommes avec vous. Nous resterons avec vous ».
En octobre 2022, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé d’imposer des sanctions à plusieurs personnes et entités iraniennes en raison de la réponse de la République islamique d’Iran aux émeutes soutenues par l’étranger.
Une semaine plus tard, Téhéran a annoncé des sanctions contre des institutions et des individus de l’UE en raison de leurs actions délibérées en faveur du terrorisme et des groupes terroristes.
Cela survient alors que le Parlement européen a accueilli en mai 2023 la cheffe du groupuscule terroriste anti-iranienne, Organisation Moudjahiddine-e-Khalq (OMK) qui a assassiné des milliers de citoyens iraniens.
En janvier 2023, le Parlement européen a adopté une résolution appelant à désigner le Corps des gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI), comme un groupe terroriste.