Oct 19, 2023 20:09 UTC
  • Le trio européen maintient les sanctions anti-iraniennes, Téhéran réagit

La France, l’Angleterre et l’Allemagne prolongent les sanctions contre l’Iran. La RII proteste contre la nouvelle violation par l’Europe de ses obligations dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015.

L’Iran a dénoncé la décision de l’Angleterre, de la France et de l’Allemagne de maintenir leurs sanctions imposées au programme nucléaire et de missiles balistiques de la République islamique, et ce, en violation de l’accord signé en 2015 sur le nucléaire iranien.

Les sanctions devaient expirer le mois prochain en vertu de l’accord, officiellement connu sous le nom de Plan global d’action conjointe (PGAC). Le trio européen, qui fait partie de l’accord nucléaire, a toutefois annoncé jeudi 14 septembre son intention de maintenir les interdictions au-delà de la date limite.

Réagissant à cette décision peu de temps après, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré qu’il la considérait comme « une mesure illégale » et contraire aux engagements du trio dans le cadre du PGAC et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies – qui a approuvé le PGAC.

« Cette décision constitue une mesure de tension prise de mauvaise foi », peut-on lire dans un communiqué du ministère.

Les pays européens avaient invoqué trois raisons pour expliquer leur décision, notamment leurs allégations selon lesquelles l’Iran aurait transféré des drones à la Russie, engagée dans une guerre contre l’Ukraine, ainsi que, ce qu’ils appellent, la probabilité selon laquelle Téhéran fournirait des missiles balistiques à Moscou.

La République islamique d'Iran a catégoriquement rejeté ces deux allégations, citant son rejet catégorique de la guerre en Ukraine.

Les trois pays européens ont également accusé l’Iran de violer le PGAC, faisant référence à un certain nombre de contre-mesures nucléaires légales que la République islamique d'Iran a commencé à prendre après que les États-Unis ont quitté illégalement l’accord nucléaire en 2018 et que les trois États européens n’ont adopté aucune mesure efficace pour compenser le retrait des États-Unis.

Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que l’Iran avait pris des contre-mesures conformément aux articles 26 et 36 du PGAC, permettant à chacune des parties signataires de l’accord de réduire ses obligations au titre de l’accord nucléaire, si les autres parties font de même.

Il a également souligné que l’Iran avait lancé des mesures de représailles après avoir donné un an à Washington et au trio européen pour compenser leur violation du PGAC.

Le communiqué qualifie donc la décision du trio de « complètement dépourvue de logique juridique ».

Il a par ailleurs estimé « inacceptable » que la décision du trio européen soit basée sur « des actions tout à fait légales de l’Iran en réaction au retrait des États-Unis et à l'inertie du trio européen en la matière ».

« La décision des [trois] pays européens sera certainement contre-productive pour les efforts visant à gérer les tensions [existantes]... », indique le texte.

Cette décision contredit, précise le communiqué, l’allégation des parties européennes selon laquelle elles tenteraient de créer l’atmosphère propice à la relance du PGAC.

Le ministère des Affaires étrangères a, quant à lui, affirmé que la République islamique d’Iran réagirait à cette décision « illégale et provocatrice » « de la manière appropriée et conformément à ses droits en vertu des clauses stipulées dans l’accord.

 

Mots clés