Pourquoi les pays se tournent-ils vers le transit routier en Iran ?
Pars Today - Selon le directeur général du Bureau du Transit et du Transport International de l'Organisation des Routes et du Transport, le transit de marchandises en Iran a augmenté de 27 % au cours des dix premiers mois du calendrier iranien par rapport à la même période de l'année précédente.
Le directeur général du Bureau du Transit et du Transport International de l'Organisation des Routes et du Transport de la République islamique d'Iran (RII), Javad Hedayati, a indiqué que 14,7 millions de tonnes de marchandises avaient été transportées par transit routier entre le 21 mars 2024 et la fin de janvier 2025.
Il a précisé que ce chiffre représentait une augmentation de 27 % par rapport à la même période de l'année précédente. Ces statistiques ont été annoncées alors que le volume de transit l'année dernière (2023) avait également connu une augmentation remarquable de 58 % par rapport à 2022, établissant un nouveau record dans les performances routières de l'Iran.
« Des efforts pour faciliter les opérations de transit, le développement des capacités logistiques de l’Iran grâce au développement des infrastructures liées au transport et au stockage, prendre une diplomatie économique réussie et avoir des interactions constructives avec les pays voisins en vue d’améliorer et d’accroître les échanges commerciaux figurent parmi les facteurs impliqués dans la croissance du transit routier en Iran au cours des dix premiers mois de l’année en cours iranienne », souligne Hedayati.
« Étant donné que de nombreux pays émergents du Sud global sont, ces dernières années, entrés dans le commerce mondial, en particulier dans la région asiatique, les routes de transit, notamment les corridors de connexion, ont acquis une importance considérable », évaluent des experts de l’économie.
L’ambassadeur de l'Inde en Iran, Rudra Gaurav Shresth, a récemment déclaré, lors de sa visite au complexe portuaire d'Anzali, dans le nord de l'Iran, que l'Inde avait besoin d'une voie sécurisée pour développer son commerce et se connecter à la région de l'Eurasie et du Caucase. Il a souligné que la République islamique d'Iran représentait le chemin le plus sûr, le meilleur et le plus économique pour l'Inde.
Dans ce contexte, à la mi-année solaire en cours, Seyyed Miad Salehi, alors directeur général des Chemins de fer de l’Iran, a déclaré lors de la cérémonie de lancement du train de conteneurs bilatéral Téhéran-Pékin que l’Iran servait de porte d'entrée rapide et sécurisée pour le transport des produits chinois vers l'Union européenne.
L’un des atouts de la République islamique d’Iran réside dans l’activation du corridor Est-Ouest, également connu sous le nom de l’ancienne Route de la Soie, qui possède plus de 2 000 ans d’histoire. Grâce à plusieurs points de passage frontaliers, il est possible de transférer des marchandises en provenance de Chine. L’Iran dispose de cinq itinéraires de transit pour relier la Chine à l’Europe, dont trois sont ferroviaires et déjà opérationnels, permettant à la Chine d’exporter ses produits vers l’Europe.
L’un de ces itinéraires ferroviaires permet de transporter les marchandises via le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan jusqu’à Sarakhs, avant d’entrer en Iran pour un acheminement ferroviaire direct jusqu’à la frontière de Razi, d’où elles sont transitées vers la Turquie. Deux autres itinéraires passent par le Kazakhstan, le Turkménistan, Incheh-Borun et Razi. Ces deux trajets sont entièrement ferroviaires et assurent un transport direct des marchandises, offrant ainsi à la Chine une option pratique pour exporter ses produits vers l’Europe. Par ailleurs, deux itinéraires routiers sont également disponibles.
La Chine peut également tirer parti du corridor Nord-Sud pour accéder aux marchés de l'Inde et, bien entendu, de la Russie.
Ainsi, la RII constitue véritablement un carrefour de transit international. Plus les pays exportateurs de marchandises pourront tirer parti des avantages ferroviaires, routiers et même maritimes de l’Iran, plus ils pourront devancer leurs concurrents mondiaux. En effet, les routes de connexion et les corridors ont de nouveau pris une place centrale dans le commerce mondial.